James H. DOOLITTLE

Le surdoué de l'aviation militaire américaine

James DoolittleNé le 14 décembre 1896 en Californie James Harold Doolittle passa ses jeunes années en Alaska avant de revenir à Los Angeles en 1910 pour entamer ses études secondaires. D’abord attiré par le monde des arts, et notamment l’art plastique, il découvrit par hasard l’aviation lors d’un meeting aérien cette même année. L’adolescent fut immédiatement piqué par le virus de l’air. A l’issue d’une brillante série d’études supérieures qui le mena de l’université de Berkeley à l’école des Mines de Los Angeles, il entra dans l’US Army Signal Corps, l’embryon de l’aviation militaire américaine, en 1917 en qualité de cadet. C’est là que Doolittle apprit à voler.

Malgré plusieurs demandes successives James Doolittle ne fut pas envoyé sur le front en France. Il passa les années de la Première Guerre mondiale comme instructeur pour les futurs pilotes. Il ne rejoignit sa première unité de chasse qu’en 1919. Trois ans plus tard, il réalisa l’une des premières traversé des États-Unis en avion, à bord d’un biplan Airco DH.4 modifié. Parti de Floride il rejoignit la Californie en un peu plus de 21 heures, ne réalisant qu’un seul atterrissage d’avitaillement. Pour cela, il fut récompensé de la DFC une des médailles les plus importantes de l’armée américaine.

Pour Doolittle ce vol fut une révélation. Il allait devenir un des pionniers de l’aviation longue distance et grandes vitesses. Devenu pilote d’essais pour l’armée, il enchaîna les vols de démonstration et d’essais, réalisant plusieurs vols de voltige et améliorant en cela nombre de points de sécurité notamment sur les figures comme le tonneau ou le looping. Il s’inspira notamment des « travaux » de l’aviateur français Adolphe Pégoud. C’est à cette époque aussi que Doolittle devint pilote de raids et de courses, notamment aux commandes d’un hydravion biplan particulièrement efficace, le Curtiss R3C. C’est sur cette machine qu’il remporta en 1925 la Coupe Schneider. Durant le reste de la décennie puis la suivante James Doolittle gravit les échelons de l’armée américaine, tout en peaufinant son œuvre sur la sécurité des pilotes et les manœuvres de vols.

Le célèbre aviateur, l’un des plus connus de son époque aux États-Unis, revint sur le devant de la scène après l’attaque japonaise contre la base américaine de Pearl Harbor. Son idée était alors de frapper l’empire nippon en son cœur, à Tokyo. Il élabora ce que l’on appela par la suite le « raid Doolittle ». Conscient que l’US Army Air Force peinait à disposer de bombardiers à long rayon d’action, et que jamais les avions d’attaque de l’US Navy n’auraient une charge de bombes suffisantes pour frapper l’ennemi, il eut l’idée d’embarquer des bombardiers moyens sur un porte-avions. Aussi fou que cela puisse paraître, son idée se réalisa. Seize bimoteurs North American B-25 Mitchell décollèrent du pont de l’USS Hornet le 18 avril 1942 pour aller bombarder Tokyo. Si les pertes japonaises furent minimes, l’impact de ce bombardement fut très conséquent. Les Japonais savaient que désormais leur archipel n’était plus inviolable, et les Américains eurent le sentiment de venger leurs morts. Huit militaires américains ne revinrent jamais de ce raid. Pour Doolittle c’était une demie victoire.

Après cela, il fut nommé Brigadier-Général, un grade qui lui interdisait de revoler. Cependant, il planifia plusieurs raids de bombardiers particulièrement audacieux au-dessus de la Méditerranée. Puis nommé à une grade encore plus élevé, il fut chargé début 1944 par Eisenhower lui-même de « nettoyer le ciel » de France et d’Allemagne des chasseurs de la Luftwaffe. Doolittle s’y employa en renforçant les moyens des unités volants sur P-51 Mustang.

Après-guerre, il enchaîna les postes à responsabilités, avec plus ou moins de succès. En 1954, il fut chargé par la Maison Blanche d’un audit sur la CIA dont les enseignements furent classifiés durant plusieurs années. James Doolittle était très critique vis à vis du renseignement, notamment depuis le fiasco de ceux fournis par les militaires en prévision du raid d’avril 1942. Après des prises de positions politiques parfois hasardeuses, il prit sa retraite en 1959.

Pour autant, il ne délaissa pas le monde des airs, se mettant notamment au service de compagnies aériennes comme conseiller. James Doolittle fut un des aviateurs les plus décorés de l’Histoire. Il est mort en septembre 1993 à l’âge de 96 ans. Il a été inhumé avec les plus hauts honneurs aéronautiques et militaires à la nécropole nationale américaine d’Arlington.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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