Dès 1963, l’Armée de l’Air exprime son besoin pour un pénétrateur intercepteur capable de décoller et d’atterrir à moins de 260 km/h (140 nœuds) sur des pistes courtes. En effet, l’aile delta des Mirage III est inadaptée aux basses vitesses. De plus, elle veut un avion offrant davantage d’autonomie. Parallèlement, Dassault veut proposer à l’export des avions bisoniques plus légers.
En 1964, Dassault tente de concilier ces attentes en réalisant sur fonds propres les prototypes Mirage IIIE2 et Mirage IIIF2 biplaces avec ailes en flèche. En 1966, suite au retrait de la structure intégrée de l’OTAN, l’Armée de l’air réoriente son besoin vers un nouvel avion devant être un intercepteur plus qu’un pénétrateur. Le projet Mirage IIIF3 est lancé mais reste un projet. Dassault revoit donc sa copie et propose le prototype Mirage F1 01, monoplace plus petit que les F2 et F3. Le 1er vol a lieu le 23 décembre. Il atteint Mach2 dès janvier 1967. Malgré un accident mortel, trois exemplaires de présérie sont construits, dotés de la version définitive du moteur Atar 9K et le F1 est adopté en mai. Le premier avion de série est livré en 1974.
Le Mirage F1C ainsi conçu est un monoplace d’interception tous-temps à aile en flèche haute et propulsé par un Atar 9K50 de 7,2 tonnes de poussée dérivé du moteur du Mirage IV. Il est équipé du radar Cyrano IV. Ses volets hypersustentateurs et becs de bords d’attaque à fente inspirés du Jaguar lui permettent d’atterrir et de décoller à 125 nœuds, donc sur des pistes courtes, tout en étant capable d’atteindre Mach 2 et d’emporter 40% de carburant de plus que le Mirage III. Des améliorations sont apportées dès la chaîne de production : nouveaux volets pour augmenter la manœuvrabilité, détecteur d’alerte radar, perche de ravitaillement en vol démontable. Son armement est composé de deux canons de 30 mm, du missile moyenne portée R530 et par la suite du Super 530F, et du missile courte portée R550 Magic.
D’autres versions sont proposées, notamment le Mirage F1E (pour Europe) équipé du réacteur M-53 est construit dès 1973 pour le concours OTAN, qu’il perd face au F-16, différent du F1E (Export) postérieur équipé de l’Atar et qui sera largement vendu. Existe aussi : le F1B biplace pour l’entrainement, le F1A de chasse diurne simplifié pour l’export, le F1CR de reconnaissance, le F1CT d’appui tactique, et de nombreuses autres versions d’exportation.
Le Mirage F1 fut engagé par l’Irak contre l’Iran entre 1981 et 1989. La France l’engagea au Tchad dans les années 1980 et dans le Golfe où il resta quelque temps inutilisé par précaution, l’Irak aussi ayant des F1 (dont certains se réfugièrent en Iran qui les récupéra). Elle les utilisa aussi en Afghanistan et au Centrafrique. Enfin le Maroc les engagea contre le Front Polisario au Sahara occidental.
Le Mirage F1 a été vendu à onze pays et construit à près de 700 exemplaires. Il a subi de régulières modernisations, lui permettant, trente-cinq ans après sa mise en service, d’être encore en première ligne dans plusieurs pays.
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