[France] La fin du Rafale F1 dans la Marine.

Selon le site internet du Ministère de la Défense Nationale, repris ce jour par le très sérieux quotidien régional Ouest France, les dix premiers Rafale M livrés à l’Aviation Navale au tout début des années 2000 seraient enfin en phase de transformation pour passer du standard F1 à celui de F3. Ce saut technologique permettrait ainsi de faire de ces biréacteurs des appareils enfin totalement polyvalents.

Pour la petit histoire il faut savoir que ces dix machines étaient maintenues sous cocon sur leur base de Landivisiau depuis 2008, et n’ont donc pas pu prendre part aux opérations aériennes récentes au dessus de la Libye. Alors que leur standard F1 les limitaient aux seules missions de défense aérienne, de supériorité aérienne, et d‘interception, en gros donc aux seules opérations air-air, le nouveau standard F3 les rendra aptes à de nouvelles, sans toutefois abandonner celles existant déjà. Ainsi ces avions seront bientôt capables de mener des opérations d’attaque au sol avec arme guidée ou non, des missions de reconnaissance tactique diurne et nocturne, et enfin de participer à la dissuasion nucléaire française, grâce dans un premier temps au missile ASMP, en attendant l’arrivé en unité d’un potentiel nouveau missile air-sol nucléaire français. Cela permettra à la Marine Nationale de se séparer définitivement de ses vénérables Dassault Super Etendard monoréacteurs.

Rafale M7 au standard F1 Photo (c) ECPAD

Le chantier, prévu pour durer jusqu’en 2017, chaque avion nécessitant environ deux ans de travail, a été budgété en 2009 à 300 millions d’euros. Il est placé sous la maîtrise d’oeuvre de la DGA, la Délégation Générale à l’Armement, et fait appel aux principales forces vives de l’industrie aéronautique et défense européenne : Dassault Aviation, MBDA, Safran, et Thalès. Le chantier se déroulera donc sur différents sites répartis sur l’intégralité du territoire national.

Ainsi après avoir été démontés in-situ à Landivisiau les avions partent en différents points. Le fuselage prend la direction de l’atelier industriel de l’aéronautique à Clermont-Ferrand, un établissement relevant conjointement de la Marine Nationale et de la DGA. L’empennage et la voilure prennent eux le chemin du sud-ouest, le premier à Biarritz et le second à Martignas-sur-Jalle, ces deux sites appartenant à Dassault Aviation. Dans un second temps tout cela sera envoyé à Argenteuil, en proche banlieue parisienne, où l’avionneur procédera au remontage complet des avions. Puis ceux ci prendront la route de Mérignac pour recevoir les derniers équipements. La sortie d’usine du premier avion, le Rafale M10, est prévue pour début 2014.

Une fois les avions revenus au service actif ils seront versés très certainement à la Flottille 12F, leur unité d’affectation originelle. L’aviation embarquée française entrera donc pleinement dans la polyvalence et démontrera une nouvelle fois qu’elle est actuellement la seule capable de concurrencer très sérieusement son homologue américaine.

Rafale M5 vu ici au standard F1 Photo (c) UK Ministry of Defence

 

 

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

6 réponses

  1. « L’aviation embarquée française entrera donc pleinement dans la polyvalence et démontrera une nouvelle fois qu’elle est actuellement la seule capable de concurrencer très sérieusement son homologue américaine. »

    Heu non personne ne peux faire ça.

  2. Désolé Guig2000 mais je ne comprends pas trop votre commentaire, pourriez vous m’éclairer?

    ❓ 🙂 ❓

  3. Sans trop m’attarder, je pense que Guig2000 a simplement voulu dire que si l’aéronavale française est la meilleure derrière l’US Navy, elle n’en reste pas moins très réduite d’un point de vue opérationnel. Je pense qu’il n’est pas besoin de faire de comparaison pour s’en rendre compte. Le problème vient peut-être de l’article, peut-être trop ambigüe. Dire que technologiquement, ce qui est vrai avec le rafale M, l’aéronavale tient tête à l’US navy serait je pense plus approprié. Pour ce qui est des capacités brutes, la comparaison n’est pas en notre faveur …

  4. Il est vrai que concurrencer la NAVY est un peu beaucoup utopique car à l’heure actuelle, il n’y a aucune nation capable d’aligner entre 10 et 12 PA en activité.
    Par contre, je suis entierement d’accord sur le fait que la venue des derniers Rafale vont pouvoir donner aux pilotes d’Aéronavale, la possibilité de démontrer toute leur capacité et savoir faire (sachant quand même que depuis quelques années,les 2 entités travaillent de concert pour la formation des pilotes cf le reportage diffusé sur la cinq).
    De plus, corrigé moi si je me trompe, la qualité des pilotes français que ce soit de l’Armée de l’Air ou l’Aéronavale a toujours été redouté par les autres nations et surtout les américains lors des exercices Red Flag alors maintenant avec le Rafale, je m’étends même pas 😀

  5. Tu m’étonne John 😆 , je serai curieux d’avoir les derniers résultats lors des derniers exercices.

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