Obama envoie son aéronavale dans le Golfe

À peine trois ans après le retrait définitif de ses troupes il semble bien que l’Amérique revienne en Irak. Mais pour l’instant il n’est nullement question d’envoyer des fantassins ou des commandos sur place, juste de procéder à des opérations aériennes. Et pour l’heure c’est l’US Navy avec ses navires de surface et ses aéronefs qui se trouvent en première ligne. Le Président des États-Unis Barack Obama a pour le moins mis le paquet.

Au sein la cinquième flotte américaine la marine américaine a déployé deux de ses principaux navires de guerre, le porte-avions USS Georges Bush (CVN-77) et le bâtiment de transport et de commandement USS Mesa Verde (LPD-19). Si ce dernier n’emporte « que » deux Bell/Boeing MV-22B Osprey de transport et d’assaut, il en est tout autrement du porte-avions. Sa capacité est impressionnante avec pas moins de 90 avions et hélicoptères : chasseurs polyvalents McDonnell Douglas F/A-18C et D Hornet et Boeing F/A-18E et F Super Hornet, avions de lutte antiradar et de guerre électronique Boeing EA-18G Growler, avions de veille radar Grumman E-2C Hawkeye, avions de transport Grumman C-2A Greyhound, et hélicoptères polyvalents Sikorsky MH-60S Seahawk.
Sans compter les éventuels SH-60B Seahawk qui pourraient se trouver à bord des navires d’accompagnement, tels le croiseur lance-missiles USS Philippines Sea (CG-58) ou encore l’ultra-moderne destroyer USS Truxtun (DDG-103) et leurs dizaines de missiles de croisière BGM-109 Tomahawk.

Le puissant navire de transport et de commandement USS Mesa Verde passe le canal de Suez en direction du Golfe.
Le puissant navire de transport et de commandement USS Mesa Verde passe le canal de Suez en direction du Golfe.

Pourquoi un tel déploiement de force ?
La réponse est à chercher du côté des combattants djihadistes de l’État Islamique en Irak et au Levant (EIIL), une organisation terroriste proche de la mouvance Al-Qaïda, et qui mène depuis plusieurs mois une guerre de position dans le nord de l’Irak. Pour mémoire ce sont eux qui affrontent déjà les forces loyalistes de Bachar El-Assad et la rébellion laïque syrienne.
Les combattant de l’EIIL progressent à grand pas depuis plusieurs jours sur la route de la capitale irakienne, Bagdad, au grand dam de la communauté internationale. Il faut dire que l’armée irakienne est en totale déroute, malgré un matériel assez récent. Ce dernier tombe à chaque fois entre les mains des djihadistes.

Washington-DC, mais aussi Paris, Berlin, et Londres s’inquiètent de ces avancées militaires. Au point que Barack Obama a décidé d’envoyer sur place son aéronavale avec comme but annoncé de participer à une éventuelle évacuation des ambassades occidentales si la menace devenait trop lourde. Et aussi bien entendu des ressortissants américains.

En cas d'opération au-dessus de l'Irak le radôme du Grumman E-2C ferait des merveilles pour repérer les cibles ennemies.
En cas d’opération au-dessus de l’Irak le radôme du Grumman E-2C ferait des merveilles pour repérer les cibles ennemies.

Dans le même temps le Pentagone annonce son intention de participer à des frappes aériennes, au moyen des drones de combat MQ-9 Reaper de l’US Air Force en soutien de l’armée irakienne pour tenter de stopper l’avancée des hommes d’EIIL.
Cependant le gouvernement américain insiste bien sur le fait qu’aucun GI ne mettra les pieds sur le sol irakien. La perspective d’un nouveau bourbier est banni de l’esprit des décideurs du pouvoir fédéral. Pourtant l’USS Mesa Verde n’appareille jamais sans son contingent de 800 soldats du corps des Marines.

Quoiqu’il en soit cette nouvelle escalade dans la guerre menée par les Américains contre les djihadistes n’annoncent rien de bon. D’autant que les deux principaux alliés des États-Unis que sont la France et le Royaume-Uni ne sont nullement opposés à cette intervention dans la région. Bien entendu la France semble écarter la possibilité d’une participation, étant déjà engagé au Mali dans une opération contre les djihadistes d’AQMI, et en Centrafrique pour tenter de maintenir une paix fragile.

Photos © US Navy.

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Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

3 réponses

  1. Il me semble que sur le USS Georges Bush, ils ont encore des A-6 Prowler mais pas encore des Growler

    1. D’après les services de communication de l’US Navy ce sont des EA-18G qui ont rejoint le porte-avions pour cette mission dans le Golfe et non des EA-6B. Mais effectivement généralement le bâtiment embarque des Prowler. Maintenant il faut savoir que ce dernier type d’avion est en cours de retrait de service au profit du Growler.

  2. Le George Bush est le dernier né des porte avions us,c’est curieux qu’ils l’envoient en première ligne aussi rapidement … peut être pour « se faire les dents » ?

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