C’est la face cachée de la guerre engagée par les États-Unis contre le terrorisme islamiste au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Depuis 2003, des drones armés américains frappent régulièrement des positions terroristes en plein territoire pakistanais, un état par ailleurs allié des États-Unis dans cette guerre. La majorité de ces frappes a lieu dans le nord-est du pays en lisière de la frontière afghane, une région aux mains de tribus insurgées ayant pour beaucoup fait allégeance aux talibans.
Dernier exemple en date, ce dimanche 4 janvier 2015, un General Atomics MQ-9 Reaper de l’US Air Force a tiré deux missiles légers AGM-114 Hellfire contre une position islamiste tenue par des combattants du groupe Tehrik-e-Taliban, une secte ultra-violente connue pour son implication dans le massacre de 132 élèves ainsi que neuf professeurs et membres de l’encadrement d’une école à Peshawar le 16 décembre 2014.
Selon les porte-paroles officiels pakistanais sept terroristes auraient été tués lors de cette frappe.
Beaucoup se demandent pourquoi les États-Unis continuent cette guerre au lieu de vendre directement des drones et des systèmes de guidage à l’aviation pakistanaise. La réponse semble avant tout politique et diplomatique. Ni l’administration Obama, ni avant elle l’administration Bush Jr n’ont eu l’intention de fournir un matériel aussi sensible à un pays aussi instable que le Pakistan. Au final c’est donc aux pilotes américains de drones de réaliser ces missions particulièrement difficiles, et nerveusement souvent très éprouvantes. Et c’est au contribuable américain d’en assumer les coûts.
Malgré les réductions budgétaires successives, le Pentagone ne semble pas encore prêt à suspendre ces vols de drones d’attaque au-dessus du territoire pakistanais. Notamment parce que le pouvoir central de ce pays continue de réclamer de telles actions à son puissant allié.
Vu de l’extérieur ces raids aériens peuvent être condamnables. Cependant il faut se souvenir que toutes les grandes agences de renseignement et les services internationaux de police (type Interpol) de la planète reconnaissent que cette « zone tribale » pakistanaise est un véritable nid où fourmille des dizaines de groupuscules terroristes plus ou moins formés et lourdement armés. Selon les services de renseignement pakistanais des camps d’entraînement djihadistes s’y trouveraient également.
Ce n’est donc sûrement pas demain la veille que les drones de combat américains déserteront l’espace aérien pakistanais.
Photo © US Air Force.
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Une réponse
C’est « l’ ombre de la mort ». Ce drone est là quand on s’ y attend pas, avec beaucoup de destructions collatérales. Mais efficace sur des incursions de bandes armées.