Chinois et Russes dans le collimateur de la chasse japonaise

C’est un fait qui exaspère autant qu’il inquiète les responsables politiques et militaires nippons. Les violations de l’espace aérien japonais se multiplient depuis plusieurs années, nécessitant à chaque fois l’envoi par la force aérienne d’autodéfense de chasseurs pour intercepter et identifier les aéronefs hostiles. Et comme assez étrangement ils portent à chaque fois les marquages militaires chinois ou russes. Selon Tokyo l’aviation japonaise serait en passe de revenir au rythme qu’elle connaissait du temps de la guerre froide.

Entre 2013 et 2014 le ministère japonais de la défense estime que ces interceptions ont augmenté de 16% ce qui n’est pas négligeable. À chacune de ces incursions les Japonais doivent faire prendre les airs à leurs chasseurs. Les pilotes de Mitsubishi F-2 et de McDonnell Douglas F-15CJ et DJ sont donc mis à rude épreuve depuis plusieurs mois.

Le KJ-200 un des redoutables avions de surveillance chinois.
Le KJ-200 un des redoutables avions de surveillance chinois.

Presque à chaque fois les avions interceptés sont des appareils de reconnaissance ou de guerre électronique. Des Shaanxi Y-8E et KJ-200 chinois et, des Ilyushin Il-38 et Tupolev Tu-95 russes. Autant dire que désormais ces modèles sont bien connus des aviateurs nippons.

À l’origine de ces incursions récurrentes, dans les deux cas d’ailleurs, des querelles de territorialité. Des îles et îlots propriétés du Japon et revendiqués depuis longtemps par chacune des deux capitales adverses. Moscou et Pékin estiment en effet que ces morceaux de Japon leur revienne  de droit.

S’il y a bien un pays qui regarde ce petit jeu de près c’est bien l’Amérique. Une Amérique qui possède sur l’archipel plus de soixante implantations militaires dont des bases aériennes et des ports-bases. Et pourtant à aucun moment les chasseurs de l’US Air Force n’ont pris part aux interceptions au-dessus de l’espace aérien de leur puissant allié.

Aux vues de ces survols, que le Japon a publiquement reconnu comme des agressions, les dépenses du ministères de la défense nationale ont reçu la plus haute augmentation depuis 1945. Eut égard envers les agissements de la Russie en Europe orientale les décideurs japonais préfèrent jouer la carte de la prudence et renforcer leurs forces armées, aériennes, et navales.
Une atmosphère de retour généralisé d’une forme de guerre froide, la course aux armements en moins, qui n’a rien pour rassurer.

Photos © US Department of Defense & Reuters.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

3 réponses

  1. Sans compter que si les Japonais avaient fait le même travail de mémoire qu’on fait les Allemands après la guerre, ils auraient pu faire des liens d’amitiés avec les Chinois (et les Coréens, Taïwanais, Malais, Indonésiens…), et s’épargner la situation actuelle…

    1. Hmmmm pas si sûr, même si cela aurait facilité les choses…
      Contrairement à l’Allemagne, les inimités entre Japonais et Chinois remontent sur plusieurs siècles (Mongols), l’écart est donc très dur à combler (il nous a fallu une guerre mondiale pour nous rapprocher des Anglois!).
      D’autre part, ces îles recèlent des hydrocarbures et là… quand il y a du pétrole, l’amitié devient un concept relativement flou ^^

  2. J’ai envie de dire, cette fois les Russes sont « en droit » de violer l’espace aérien japonais, puis légalement les deux pays sont en guerre, aucun traité de paix n’ayant été signé pour la seconde guerre mondiale.

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