L’information a de quoi surprendre mais elle en dit long sur les capacités réelles de récupérations des aéronefs accidentés autant que sur la sécurité dans certaines régions afghanes. Ce dimanche 13 mai 2018 un hélicoptère de transport et d’assaut de la force aérienne afghane a réalisé un atterrissage d’urgence dans la moitié sud du pays, n’occasionnant que des blessures superficielles à quatre militaires. Une fois les opérations de sauvetages réalisées les forces spéciales afghanes n’ont pas eu d’autres choix que de faire exploser l’hélicoptère et ainsi de le détruire. Une manœuvre particulièrement radicale qui peut poser question mais s’explique facilement dans ce pays.
Pour mémoire l’aviation afghane possède près d’une centaine de Mil Mi-8 et Mi-17 dont certains (rares c’est vrai) datent de l’occupation soviétique du pays dans les années 1980 tandis que d’autres furent achetés avec l’assentiment américain après la chute du régime taliban. Dans cette force aérienne, comme dans beaucoup d’autres, l’hélicoptère russe réalise aussi bien des missions de transport d’assaut que de soutien logistique voire même de liaisons aériennes au profit des populations civiles. En même temps personne ne peut nier que le Hip est un véritable couteau suisse volant, certainement un des hélicoptères les plus robustes et polyvalents de toute l’histoire aéronautique.
Mais alors pourquoi détruire cet hélicoptère après avoir secouru son équipage et ses passagers ? Si le district de Nahri Saraj n’est pas réellement retombé aux mains des milices talibanes la présence de groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda et Daech est totalement avéré dans la région. Or les autorités afghanes semblaient ne pas vouloir que l’hélicoptère en question ne tombe entre de mauvaises mains. Il faut dire qu’il semble bien qu’il s’agissait d’un Mi-171, la version la plus moderne de l’appareil destinée à soutenir l’action des forces spéciales afghanes.
Pour autant ce plastiquage apporte du grain à moudre à ceux qui à Kaboul réclament depuis plusieurs années l’achat d’une dizaine d’hélicoptères lourds type Boeing Vertol CH-47 Chinook, des machines qui ici auraient parfaitement pu remplir le rôle de «dépanneuse volante» et ainsi éviter la perte pure et simple d’une machine. Une acquisition qui fut même proposée aux Afghans par l’administration Obama mais rejetée pour des raisons économiques.
Photo © Wikimédia Commons.
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Une réponse
Et par semi-remorque ? A moins qu’il se soit posé dans une zone vraiment difficile d’accès par la route ou qu’il n’y avait aucun moyen de levage.