La base aérienne américaine de Tyndall ravagée par l’ouragan Michael

L’ouragan Michael qui a frappé la Floride la semaine dernière est un des plus destructeurs et des plus meurtriers qu’ait connu cet état au cours des vingt-cinq dernières années. L’US Air Force elle-même a payer un lourd tribut puisque six de ses membres ont été blessés, dont deux grièvement, et que son implantation de Tyndall AFB a été en grande partie détruite. Au total ce sont dix-sept chasseurs de supériorité aérienne F-22A Raptor qui ont été endommagés par les violents vents, certains n’étant peut-être pas réparables. Un nombre inconnu de cibles-volantes QF-16 semble aussi avoir subi les affres de la météorologie.

Pourtant les personnels de Tyndall AFB avaient largement sécurisé les avions présents. Une partie des chasseurs et jets d’entraînement présents avaient rejoints d’autres bases aériennes dans un rayon de 800 à 1000 kilomètres tandis que les machines les plus sensibles avaient été parquées dans des hangars durcis. Ce fut le cas des machines du 53d Weapons Evaluation Group, à savoir les deux Bombardier E-9A Widget et la majorité des drones cibles QF-16. Cependant si les premiers furent bien protégés il en est tout autrement des seconds dont certains ont été littéralement arrachés de leurs hangars par les rafales de vent. On ignore cependant combien ont été endommagés.

Par contre ce que l’on sait avec certitude c’est que dix-sept Lockheed-Martin F-22A Raptor ont été impactés par l’ouragan. Même si beaucoup étaient également remisés dans les hangars certains avaient été fixés au sol, faute de place suffisante. La météo a fait son œuvre et des avions de combat ont été retourné comme de simples jouets d’enfants. À l’instar des QF-16 certains F-22 ont été arrachés des hangars et projetés sur le tarmac voire les pelouses de la base.
Selon le Pentagone au moins trois avions ne seraient pas réparables et pourraient terminer leur carrière comme stock de pièces pour cannibalisation. La facture pour l’US Air Force, entre blessures aux personnels, choc psychologique, avions détruits ou endommagés, et bâtiments à reconstruire, dépasserait d’ores et déjà le demi-milliard de dollars.

Ironie de l’histoire le Convair F-106 Delta Dart installé en gate guard à l’entrée de la base n’a lui nullement bougé, tout juste les vitres de son cockpit ont-elles été brisées. Son socle devait avoir été mieux fabriqué que les hangars…

Photo © US Department of Defense.

 


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

3 Responses

  1. Des avions a 360 m$ et pas d’abris solide où les mettre, surtout en floride, une région très malmené par les événements naturels.

  2. Étrange que tous les avions en état de vol n’aient pas été évacués. J’ai vu l’effet dévasteur d’un ouragan quand j’ai visité les Keys de Floride l’hiver passé. J’imagine donc les dégâts causés sur la Côte d’Émeraude où j’ai également séjourné. Les Floridiens disent que c’est le prix à payer pour vivre au paradis et se remettent rapidement à la reconstruction. On leur souhaite bon courage !

  3. Vu l’ampleur du phénomène qui s’annonçait, effarant que cela ait été pris aussi légèrement… je n’emploierai pas le terme « amateurisme », mais enfin tout de même : on ne parle pas de F16A/MLU de la garde nationale, là, mais bien de F22A, un des appareils les plus précieux de l’arsenal US, et construit en petit nombre de surcroit.
    Quand la météo est imprévisible, un tel bilan peut s’entendre (je pense aux F-2 japonais victime du tsunami de 2011 dont 13 furent endommagés et 5 considérés détruits), mais enfin dans le cas présent, la venue de l’ouragan était planifiée de longue date.
    http://japanese.china.org.cn/politics/txt/2011-12/30/content_24292181_3.htm

    Relocaliser temporairement de quelques centaines de km les Raptors sur d’autres bases hors du trajet de l’ouragan aurait certes eu un coût, mais autrement moindre que les pertes subies. Nul doute que les contribuables américains doivent salement grincer des dents vu le montant de la facture et le côté évitable de l’affaire…

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