Un destroyer britannique harcelé par 17 avions de combat russes !

On est ici pas loin d’une attitude quasi frénétique de la part de l’aviation russe. Au printemps 2018 le destroyer HMS Duncan appartenant à la Royal Navy a été survolé dix-sept fois au cours de la même journée par des avions de combat appartenant à la force aérienne russe. À plusieurs reprises les membres d’équipage ont pu identifier visuellement des Sukhoi Su-24 et Su-30SM tandis que quasi tous étaient accrochés par le radar de défense aérienne du navire britannique. Une information jusque là classifiée mais révélée à l’occasion de la diffusion prochaine d’un documentaire à la télévision britannique.

Coïncidence du calendrier la chaîne Channel 5 avait prévu de présenter ce documentaire en cette fin d’année 2018. Or avec les tensions qui existent actuellement en mer d’Azov autour de l’agression d’équipages ukrainiens par l’aviation et les gardes-côtes russes il prend une tournure pour le moins tristement d’actualité. Pourtant à aucun moment la direction de ce média privé n’a cherché à repousser cette diffusion.

On apprend donc dans le documentaire que le HMS Duncan, un destroyer anti-aérien de classe 45 (proche dans sa définition de nos frégates de classe Horizon) armé de 48 missiles surface-air Aster 15 et Aster 30, participait à une mission de souveraineté de l’OTAN en mer Noire. Aux côtés de bâtiments bulgares et roumains le puissant navire de la Royal Navy assurait à la fois le rôle de commandement mais aussi de contrôle de l’espace aérien.
Et c’est ainsi qu’en ce mois de mai 2018 ses radaristes ont eu la peur de leur vie.

Ils ont découvert au radar longue portée rien moins que dix-sept échos qui se dirigeaient vers le bâtiment de guerre à basse et moyenne altitude depuis les territoires de Russie et de Crimée. Ce dernier est depuis le printemps 2014 sous occupation militaire par les forces de Moscou.
Ils ont immédiatement signalé cela au pacha qui a placé le HMS Duncan en alerte maximale. Il est à noter qu’aucun avion en vue ne s’était signalé d’une quelconque manière que ce soit. Les marins britanniques pouvaient en effet alors craindre une attaque contre leur navire.
Ce dernier voguait d’ailleurs dans les eaux internationales à une soixantaine de kilomètres au sud de la péninsule criméenne.

À l’œil nu donc des marins de Sa Majesté ont réussi à identifier des chasseurs et chasseurs-bombardiers Sukhoi Su-24 et Su-30SM ainsi que ce qui ressemblait à un Su-27, sans pour autant que cela ne soit avéré. Tous portaient les codes et marquages de nationalités de la Russie. En fait il s’agit tout bêtement des avions de combat les plus souvent déployés par Moscou dans cette région du monde.

Le commandant du HMS Duncan a cependant déclaré que si ce survol semblait très agressif à aucun moment les pilotes russes n’ont tenté de réalisé un second passage au-dessus du destroyer. Beaucoup devaient alors savoir qu’ils avaient été accrochés par les radars de ce bâtiment anti-aérien. Les radaristes britanniques ont ensuite vu les avions réaliser des boucles pour retourner à leurs bases mais en demeurant loin du navire.

Impossible pour la Russie d’arguer le fait qu’il s’agissait d’un vol (massif) de reconnaissance puisqu’elle connaissait la présence du HMS Duncan. En effet deux jours avant cet incident une frégate de la marine russe avait suivi durant quelques heures, à bonne distance, le destroyer britannique. L’hélicoptère Merlin HM Mk-2 embarqué à son bord avait même pris les airs pour identifier le mystérieux suiveur.

L’annonce de cet incident, qui remonte désormais à six mois, a créé un véritable tollé au Royaume-Uni. Et à n’en pas douter le documentaire intitulé «Warship : Life at Sea» risque bien d’être un des records d’audimat de Channel 5 en cette fin d’année 2018.
Ça va changer des sempiternels téléfilms de Noël !

Photo © US Navy.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

6 réponses

    1. Il est peut-être antirusse primaire comme tu le prétends mais il faut reconnaitre que les russes font tout en ce moment pour qu’il nous montre à voir leurs excès. Et toi tu es un fana des russes primaires.

    2. Encore un poutiniste primaire, incapable de faire la différence entre critique de la politique du Kremlin, et critique de la Russie…

    3. Marc Lorré ceci est mon dernier avertissement vous concernant : encore une attaque pure sans aucun commentaire aéronautique et je me ferais un véritable plaisir de vous modérer. Vous ne pourrez pas dire que vous n’avez pas été prévenu !
      Signé : l’anti-russe primaire 🙂

  1. La question n’est pas de savoir qui est pro ou anti, chacun pense se qu’il veut, à condition de pouvoir écouter les arguments de l’autre sans tension.
    De la tension, il semble bien y en avoir au dessus des mers par contre, faudrait pas que l’un ou l’autre perde son sang froid, cela ferai du vilain.

  2. J’ai vu le fameux extrait en question, et selon moi ça ne semblait pas aussi tendu que cela.
    Bien entendu il y a beaucoup d’activité, mais les officiers à leurs scopes annoncent les contacts très professionnellement, et les conversations en aparté avec les caméras ne laissent pas poindre d’agitation. La voix off et la musique d’ambiance par contre sont plus dramatiques, mais c’est la magie de la post-prod.
    Fait intéressant, les marins prennent contact sur la fréquence internationale pour mettre en garde les avions du fait que leur navire utilisant des radars très puissants, trop s’approcher du bâtiment pourrait perturber leurs systèmes.
    Les appareils russes s’approchant le plus volent à distance sur cet épisode, soit dit en passant, les observateurs britanniques sont à la jumelle et s’exercent à évaluer la distance au doigt, quant aux photos montrées après l’incident elles sont lointaines, donc pas un « survol » à la manière du Donald Cook, qui avait été littéralement frôlé à maintes reprises par des Su24 et même suivi à quelques mètres par un vieux Kamov.

    Cela se termine par un « good luck guys » de la part d’un pilote russe, et le pacha du Duncan qui félicite son équipe pour son sang froid, en leur rappelant qu’ils venaient d’avoir affaire à la plus grosse formation russe vue depuis bien des années.
    Et une petite aparté du commandant, rappelant en souriant qu’il y avait 17 appareils, et qu’eux disposaient d’une quarantaine de missiles. Parce que quand quand même… ^_^

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