Le dernier McDonnell-Douglas KDC-10 néerlandais prend sa retraite… militaire.

C’est un avion assez mythique dans le microcosme des ravitailleurs en vol car il n’a pas connu d’autres utilisateurs que la Koninklijke Luchtmacht. Ce jeudi 7 octobre 2021 le triréacteur McDonnell-Douglas KDC-10 volera officiellement pour la dernière fois, réalisant un tour des Pays-Bas. L’avion dérivé du fameux KC-10A Extender de l’US Air Force laissera la place au très polyvalent Airbus DS A330 MRTT de facture européenne. Une page se tourne dans l’histoire aéronautique néerlandaise.

Le McDonnell-Douglas KDC-10 était, est encore pour deux jours, le plus gros avions à avoir porté la cocarde néerlandaise. Pour autant il n’était plus assez polyvalent pour une Koninklijke Luchtmacht qui souhaite de plus en plus peser dans les opérations aériennes internationales. L’avion devait donc trouver un successeur, et celui-ci était tout trouvé avec l’A330 MRTT. Le best-seller européen est en effet en passe de devenir la référence mondiale en matière de ravitaillement en vol en ce premier quart de 21e siècle.

Quand en 1995 deux avions de ligne DC-10-30CF spécialement aménagés pour le transport de fret sont rachetés à la compagnie aérienne Martinair et versés à KLM-Heavy Industries la Koninklijke Luchtmacht sait qu’elle va entrer dans une nouvelle dimension : le ravitaillement en vol de ses chasseurs General Dynamics F-16A/B Fighting Falcon et le transport stratégique. En fait cette seconde configuration fera toujours plus ou moins défaut à l’avion, le KDC-10 étant certes adapté au soutien logistique il n’en sera jamais un avion stratégique. Son train d’atterrissage est trop fragile pour lui ouvrir les pistes sommaires. Pour autant il sera un élément essentiel de l’effort néerlandais, notamment lors de catastrophes naturelles.

Ce jeudi 7 octobre 2021 le second KDC-10, le seul encore en service, décollera dans la matinée de sa base d’Eindhoven dans le sud-est des Pays-Bas pour un périple qui lui fera survoler plusieurs bases telles Volkel et Leeuwarden ou encore l’aéroport de la capitale Amsterdam. Le survol de la ville n’est pourtant pas prévu, principalement pour des raisons de sécurité. Il sera ensuite envoyé en atelier pour y voir déposer une partie de ses équipements militaires avant de redécoller le lundi 25 octobre 2021 à destination des États-Unis.
On crut un temps que cet avion, ce KDC-10 codé T-235 finirait sa carrière comme pièce de musée : il n’en sera rien ! À l’instar du T-234 déjà retiré du service il rejoindra la flotte du contractor américain Omega Air Service qui aligne par ailleurs des Boeing KC-707.
Une nouvelle carrière s’ouvrira alors à lui, outre-Atlantique.

Photos © ministère néerlandais de la défense.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

8 réponses

  1. Ne vous trompez vous pas entre les termes stratégique et tactique, pour dire qu’il ne sera jamais un avion stratégique car un train d’atterissage trop fragile ? L’A330 mrtt fait du transport stratégique et n’utilisera jamais des pistes sommaires. Les pistes sommaires c’est du ressort des avions de transport tactique.

    1. Oh je vous rassure Dimitri nous ne nous trompons pas. C’est le ministère néerlandais de la défense lui-même qui affirme que son train d’atterrissage le rend inapte aux pistes sommaires. Quand à sa classification comme avion stratégique elle n’a jamais existée. Mais merci de supposer que nous nous trompons, c’est toujours agréable à lire.

      1. C’était juste une question, je pensais pourtant avoir pris assez de pincettes pour la poser, mais a priori elle était encore un peu trop violente.
        Les néerlandais veulent donc remplacer cet avion par des A330 mrtt mais lui non plus ne pourra pas utiliser de piste sommaire comme tout les avions militaire dérivé d’avions de ligne.

        1. Attendez quelques jours que le Génie de l’Air ait terminé de préparer sa piste sommaire au Niger et vous risquez fortement de changer d’avis concernant les capacités de l’A330 MRTT Phénix. 😉

  2. Le phénix apporte des capacités supplémentaires importantes et très appréciable pour l’AAE. Il permet notamment des décollages à masse maxi même par forte température sur des pistes de 2800m. Par contre ses possibilités d’utilisation sur piste sommaire sont très faibles et bien moindre qu’un A400m. Son train dispose du même nombre de roue (14) mais avec une masse maxi presque double (130T contre 233T) et il a besoin de + 2000m pour décoller. A une masse plus faible, il pourrait utiliser des pistes plus courtes par contre. De plus il est moins motorisé qu’un A400m qui lui peut décoller à 120T sur 1000m sur piste type herbe/latérite.

    1. Évidemment je ne compare pas un phénix à un A400m. Ce dernier est un avion de transport tactique comme le sont les transall ou hercule conçus spécifiquement pour ça, train d’atterrissage bas, pneus basse pression, ailes hautes, moteur placés haut… L’un est une limousine faite pour l’autoroute et l’autre est un 4×4 pour le offroad. Je suis impatient de voir les capacités du phénix sur une piste sommaire, soit une piste non bitumé, tel que l’annonce Arnaud et je serais très impressionné. Évidemment je n’attends pas qu’il utilise une piste en herbe comme un transporteur tactique.

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