Les « grands patrons » doivent t-ils mieux assumer l’utilisation de leurs jets d’affaires ?

Fruits de l’excellence industrielle et technologiques d’avionneurs comme Cessna, Dassault Aviation, ou encore Gulfstream Aerospace les jets d’affaires ont très longtemps été des signes extérieurs de réussite. C’est visiblement terminé aujourd’hui. En effet de plus en plus d’utilisateurs se retrouvent sur le devant de la scène en raison de l’utilisation même de ces machines jugées particulièrement peu écoresponsables. Plusieurs sites spécialisés mais aussi des comptes Twitter d’activistes sont pointés du doigt par ceux-là même qu’ils dénoncent.

Il est désormais de notoriété publique que les réseaux sociaux se sont peu à peu mués en tribunaux du net, chacun pouvant jouer à loisir le rôle de procureur sans pour autant que les «accusés» n’aient les moyens de se défendre efficacement. Facebook, Instagram, ou encore Twitter en sont devenus les exemples les pus criants. Une marche arrière semble aujourd’hui totalement impossible.

Ajoutez à cela de fabuleux outils que sont les sites internet de pistage radar comme Flightradar24, FlightAware, ou encore Plane Finder et vous obtenez un cocktail explosif. Pour mémoire ces trois sites, qui ont pignons sur rue, fonctionnent grâce à l’Automatic Dependent Surveillance-Broadcast. Cet ADS-B permet le suivi en temps réel des avions civils en utilisant la méthode du tracking par satellite.
Moi-même dans le cadre de mon activité pour le site je suis utilisateur de Flightradar24 comme des milliers d’aérophiles dans le monde.

Sauf que désormais de simples citoyens se muent peu à peu en activistes en mélangeant donc sites de pistage et réseaux sociaux afin de dénoncer l’usage qu’ils considèrent comme abusif des jets d’affaire. Et chacun en prend pour son grade. Que vous soyez une star d’Hollywood, un milliardaire de génie de la Silicon Valley, une influenceuse de Tik-Tok, ou encore un trader de la City londonienne vous êtes sous surveillance et vous courez le risque d’être publiquement dénoncé.

Mais au fait pourquoi ces «Robin des Bois» numériques s’en prennent t-ils ainsi à ces utilisateurs d’avions d’affaire ? En fait ils soulignent le fait que ces machines, aussi récentes soit t-elles et aussi bien pensées aient t-elles été en terme d’écoresponsabilité, sont des aberrations sur le plan environnemental. Et donc ils n’envisagent pas leur combat idéologique autrement qu’en balançant à la vindicte populaire leurs cibles, sans parfois vérifier si vraiment les personnes en question étaient à bord des avions.

Bien que clairement écologiste, et assumé comme tel, je ne peux pas cautionner ce genre de dérive et c’est donc la raison de ce billet d’humeur. Car la dénonciation et les tribunaux populaires expéditifs qui en découlent sur les réseaux sociaux nous rappellent les heures les plus sombres de l’Europe du 20e siècle. Sous couvert de combat écologiste beaucoup d’entre eux tombent dans une mécanique intellectuelle qui n’est pas sans rappeler les méthodes des fascistes en Italie et des nazis en Allemagne : calomnier et honnir pour ensuite chauffer à blanc l’opinion publique. C’est dangereux, très dangereux même.

Surtout ces mêmes activistes ne reconnaissent jamais leurs torts ! Encore moins quand ils sont criants. Quand par exemple l’un d’entre eux aux États-Unis a accusé une grande entreprise de faire voler à vide un biréacteur entre la côte ouest et la côte est du pays ou encore quand un de ses coreligionnaires européens a lui blâmé une société pour un vol identique sur triréacteur entre l’Afrique du nord et la France. Et d’une dans les deux cas l’avion n’était jamais à vide et de deux il assurait à chaque fois une mission ô combien sensible et importante dans le monde de l’aviation d’affaire : l’évacuation sanitaire et le rapatriement d’un malade. Quand les faits ont été connu peu avant les vacances d’été bizarrement les deux activistes sont devenus muets sur les réseaux sociaux. Ces petits procureurs du net n’assumaient visiblement pas la bêtise insondable de leur acte.

Alors oui il faut se battre pour faire changer les mentalités, et à ce niveau là les avionneurs sont en première ligne avec des innovations en matière d’écoresponsabilité de chaque instant. Les utilisateurs doivent eux aussi apprendre à mieux utiliser leurs jets d’affaire, de manière plus intelligente qu’au siècle dernier. Se battre ne doit néanmoins jamais signifier donner en pâture des gens pour qui l’avion d’affaire n’est pas qu’un simple moyen de transport hyper luxueux mais aussi un outil de travail. Surtout que la plus part de nos concitoyens, et ce dans n’importe quel pays dans le monde, est étrangère aux réalités de l’industrie aéronautique.

Photo © Dassault Aviation.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

6 Responses

  1. IL faut ldemander à ces personnes de dénoncer la surpopulation mondiale encouragés par certains états & les religions en général

  2. L’appui à ce genre de pratiques sans doute lié à l’effet d’entendre sans arrêt que M.&Mme tout le monde est fautif du réchauffement, et en même temps que les plus riches polluent bien plus, notamment sur l’emploi de l’avion pour voyager. Il est vrai qu’il y a un petit faites ce que je dis, pas ce que je fais.
    Ces ultra riches servent d’exutoire, parce que tout le débat manque cruellement d’intelligence dans sa mise en forme.

  3. Il faut voir le quota entre ce que ce type d’avion a servi pour du loisir et ce qu’il a permis de gagner des affaires, je rappelle que la souplesse d’utilisation de ce type d’avion est un de ces grands atouts
    Ce n’est pas du tout l’équivalent du yacht

  4. comme disait un grand écrivain ,les c…… , ça ose tout. C’ est d ‘ailleurs comme ça qu’ on les reconnait. Saut que , maintenant, ils se cachent sous des pseudos.

    1. Juste comme ça quand vous faites une citation, évitez de vous planter d’auteur. Car ce n’est pas issu d’un « grand écrivain » mais d’un dialoguiste et scénariste de cinéma : Michel Audiard.

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