Un Boeing Airseeker R.1 de la RAF a t-il été visé par un missile air-air de la chasse russe ?

L’information a été révélée ce jeudi 20 octobre 2022 par le ministre britannique de la défense, monsieur Ben Wallace. Le jeudi 29 septembre 2022 un avion de reconnaissance stratégique Boeing Airseeker R.1 appartenant au N°51 Squadron de la Royal Air Force a connu un accrochage mouvementé avec un chasseur Sukhoi Su-27 Flanker russe. Ce dernier pourrait même avoir tiré un missile air-air à moyenne portée R-27 (ou AA-10 Alamo selon l’OTAN) qui n’a heureusement pas touché le quadriréacteur britannique. La situation est prise très au sérieux par Londres et par les alliés.

L’avion de reconnaissance stratégique britannique évoluait dans l’espace aérien international à proximité des eaux territoriales ukrainiennes de Crimée. Pour mémoire cette presqu’île est sous occupation russe depuis le printemps 2014, et a à partir de cette date été surmilitarisée par Moscou.
L’Airseeker R.1 de la Royal Air Force avait commencé à survoler les eaux de la Mer Noire depuis le territoire allié de Roumanie. Il portait le serial ZZ664 et évoluait entre 35000 et 36000 pieds. Cette mission s’inscrivait dans la volonté de recueil du renseignement suite à la guerre voulue par le dictateur Vladimir Poutine contre la souveraineté ukrainienne.

C’est alors qu’un avion de combat biréacteur Sukhoi Su-27 Flanker porteur des marquages de nationalité de la fédération de Russie a commencé des manœuvres agressives. Lors de celles-ci un missile air-air R-27 à moyenne portée s’est «décroché» de l’aile du chasseur. Fort heureusement l’arme n’a pas touché l’avion britannique. Après ce qui ressemblait alors à un tir le Su-27 russe a rompu la formation.

Selon Ben Wallace la voie diplomatique a alors fonctionné à plein régime entre Londres et Moscou. Voulant sans doute déminer la situation les Russes ont parlé d’un dysfonctionnement et d’un incident technique rarissime. Ils n’ont nullement nié le départ du missile mais préfèrent parler d’une chute plutôt que d’un réel tir. Il n’en reste pas moins que la situation est complexe pour la chasse russe. En effet on ne peut que se poser des questions après ce fait très particulier. Les Sukhoi Su-27 Flanker sont-ils encore en réelle capacité d’assurer la défense aérienne de la fédération ? Le tir intempestif du missile R-27 est-il le fruit de la manœuvre agressive du pilote ou de l’état de l’avion voire de la munition elle-même ?

Le résultat le plus concret pour la Royal Air Force n’est pas l’abandon des missions de reconnaissance stratégique sur Boeing Airseeker R.1. C’est le fait que désormais ils sont accompagnés de deux chasseurs Eurofighter Typhoon FGR.4. Escorter un avion espion, quelle drôle d’idée…
Affaire à suivre.

Photo © UK Ministry of Defence.

 

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

10 réponses

  1. Vu que c’est un avion russe, on se méfie de tout mais un tir intempestif est grandement possible. C’est déjà arrivé à des avions de l’OTAN de tirer accidentellement des missiles « bon de guerre » ou même que des bombes d’entraînement se décrochent en plein vol.

    1. Je serais plus nuancé Dimitri si vous me le permettez. Perso je ne me méfie par parce que c’est un chasseur russe mais parce que c’est un Su-27 Flanker russe. Ce chasseur a toujours été réputé très sûr face aux risques de tirs intempestifs, c’est pourquoi celui-ci intrigue. Il aurait concerné un MiG-29 Fulcrum ou même un MiG-31 Foxhound la méfiance aurait sans doute été moindre. Vous ne croyez pas ?

      1. D’un autre coté, on peut se dire que si un avion de chasse russe avait réellement voulu descendre un quadriréacteur Boeing, à 100 mètres, en mission d’espionnage, il y serait probablement parvenu ?
        C’est typiquement le genre de situation où l’on sait… Qu’il est difficile de savoir.

  2. Décidément, ces Russkofs n’ont aucune retenue.
    Mais ils sont en guerre, quand même ! On peut comprendre leur énervement.
    Surtout envers ceux qui font semblant.

    1. Les russes font la guerre à l’Ukraine (et encore, ils ne l assument même pas, ils parlent d operation speciale), pas aux alliés de l’Ukraine….
      Les ukrainiens ne tirent pas sur les alliés des russes que je sache (qui eux aussi , selon vos termes, font semblant)….
      Bref, non, « l énervement  » n est pas compréhensible.

      Ce qu il serait intéressant de savoir, s il s’agit d un tir, c’est si c est le fait du pilote « remontée à bloc », ou si c est sur ordre…

  3. Évidemment je ne connais pas la vérité. Peut-être que c’était un tir volontaire, une énième volonté d’intimidation mêlée à un mensonge d’état mais pourtant en 2018 un Eurofighter espagnol pourtant récent à tiré accidentellement un AIM-120. Alors pourquoi pas un Sukhoi 27 âgé de 30 ans ? Ce qui est possible est plausible mais pas probable. A ma connaissance ce doit être première fois que ça arrive entre forces adverses. Nous verrons bien dans les prochains mois si ce genre d’incident se reproduit, car je ne crois pas aux séries de coïncidence.

  4. Si le missile avait fait mouche je pense que les forces de l’otan auraient franchi la frontiére ukrainiene et reglé la question de Kalingrad dans les heures qui auraient suivi….

    1. Surtout pas !! Là c’est une attaque directe de la Russie et ça leur ferait trop plaisir (Vous voyez, on vous l’avait dit que c’est des méchants. à l’Ouest.). Par contre le grand ménage en Ukraine et de tout ce qui sur ou sous l’eau en Mer Noire…

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