Jean Salis nous a quitté.

C’est un très sale printemps pour l’aviation de collection, quelques semaines seulement après la disparition de notre ami Etienne. Ce vendredi 2 juin 2023 au soir nous avons appris le décès de Jean Salis, pilote et collectionneur, mais surtout l’homme qui a offert à la préservation du patrimoine aéronautique ses lettres de noblesse. Il était le fondateur de l’Amicale Jean-Baptiste Salis (du nom de son papa pilote durant la Grande Guerre) où ont été restauré les avions historiques de la Ferté-Alais. L’aéronautique française perd un de ses géants.

Ironie de l’Histoire la semaine dernière l’aérodrome francilien de la Ferté-Alais célébrait la 50e édition de son mythique meeting aérien. À croire que monsieur Salis aura absolument voulu la voir avant de nous tirer sa révérence.

Né en 1937 Jean Salis n’était pas seulement un collectionneur et restaurateur d’avion de génie, c’était aussi un brillant pilote. Et comme souvent avec ce genre de bonhomme un extraordinaire raconteur d’histoire… de l’aviation. J’avais eu la chance de m’entretenir avec lui il y a quelques années, ou plutôt de boire ses paroles. J’avais une vingtaine d’années j’étais subjugué d’être face à lui. Car pour nombre d’aérophiles français, ou même européens, Jean Salis était un monstre sacré. Imaginez donc, il a créé la Ferté-Alais. Il avait inventé La Mecque de l’aviation de collection, le sanctuaire absolu des warbirds en France.

Un avion reste intimement attaché à Jean Salis, sans doute celui qui le représente le mieux dans sa vaste et superbe collection de l’AJBS : le Caudron G.III. Le sien, celui qu’il pilotait en meeting. Car la Ferté-Alais avec monsieur Salis c’était ça, un endroit où on pouvait croiser de très habituels North American T-6 Texan ou Vought F4U Corsair mais aussi un Caudron G.III, l’un des plus mythiques biplans de 14/18. Un trait de génie qui représente bien l’idée que Jean Salis se faisait de l’aviation de collection : ne rien se refuser, ne pas se mettre de limites, et surtout pas celles du temps.

Une semaine après son meeting il s’est envolé. Bon vol monsieur Salis, vous restez dans nos cœurs.

Photo © Olivier Roques Rogery via Le Figaro.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

7 Responses

  1. On ne peut pas dans le milieu aéronautique passer outre ce nom qui parle aux fans d’aviation mais pas que! Mes quelques meeting de simple mécanicien avion accompagnant les pilotes démonstrateurs du Mirage 2000 m’ont appris de la réputation de ce monsieur il y a déjà plus de 30 ans…Rappelant que l’aviation moderne aussi sophistiquée que nos chasseurs agiles, a commencé il y a « peu », a peine plus de 100 ans par des appareils que l’ont pouvait toujours et encore admirer grace au travail de cette association de préservation du patrimoine aéronautique!
    C’est un peu de cette manière que je vais saluer ce monsieur, refermant au dessus de son casque la verrière de sa cabine, d’un signe ok de la main, descendre et retirer l’echelle! Mise en route….Bon vol Monsieur Salis et Merci.

  2. Merci pour tout ce que vous avez fait pour la préservation du patrimoine aéronautique, Monsieur Salis. Reposez en paix…ou plutôt volez en paix, sans plus jamais atterrir…

  3. Comme le disait Arnaud, il a peut-être voulu vivre jusqu’au 50ème meeting du « Temps des Hélices » où un hommage a été rendu à une autre grande figure de ces meetings, Bernard Chabbert, disparu en décembre dernier. Nul doute qu’ils se raconteront de là-haut de nombreuses histoires d’aviation, ils ont l’éternité pour cela mais avec leurs connaissances et leur expérience, peut-être que cela ne suffira pas…

    La Ferté-Alais est un monument historique pour qui s’intéresse à l’aviation, avec ses avions mais aussi les paysages du plateau de Cerny que l’on retrouve dans la plupart des films et feuilletons depuis les années 70 où il est question d’avions d’avant-guerre (l’As des As, les brigades du Tigre, les faucheurs de marguerites etc.). Ce monument vient de perdre son créateur, heureusement la dynastie Salis n’est pas éteinte comme on a pu le voir dimanche dernier, avec le fils Baptiste faisant de belles cabrioles dans ces drôles de machines.

    RIP Jean Salis et merci pour ce que vous avez fait pour nous.

  4. Salut ARNAUD,
    J’avoue humblement que je ne connaissais pas le nom de ce Monsieur (avec une majuscule ), sans doute parce que je ne suis jamais allé à son meeting de LA FERTE.
    Et rien que d’apprendre qu’il était le créateur de ce meeting et de l’association restaurant les vieux coucous, le classe tout de suite dans les « Bonnes Personnes ». Pourquoi ? tout simplement parce qu’il faut du courage, de la volonté, de l’abnégation, de l’empathie, de la générosité, pour consacrer bénévolement autant de temps à sa passion et surtout à celle des autres.; Car un meeting, c’est d’abord donner du plaisir aux passionnés d’aviation, mais aussi permettre aux novices de découvrir l’Aviation ( avec un grand A), et faire naitre des vocations.
    Alors, aujourd’hui, symboliquement Monsieur SALIS a définitivement replié ses ailes, sur notre bonne vieille Terre, mais les a dépliées à jamais dans les Cieux !
    Hommage à Monsieur Salis et à tous les bénévoles, en particulier de l’aviation. A ce titre une pensée aussi pour l’association ALIZE MARINE et tous ses bénévoles qui eux aussi, ont du replié les ailes de leur ALIZE BR 1050 Alizé n°59, suite à leur fin de bail sur l’aéroport de Nîmes-Garons. J’espère que ce n’est que passager, car c’est vraiment un avion impressionnant, même si peu connu, avion que j’ai côtoyé dans ma jeunesse et encore récemment au meeting de BreizhAirShow de Morlaix- Ploujean
    Cordialement,

  5. C’est encore un grand Monsieur qui s’envole, celui qui a permis à des dizaines de milliers de fanas ou de familles de voir des avions légendaires survoler son champs d’aviation. Prenez le G3, il n’est pas rapide mais c’est vrai qu’il doit bien vous aller, bon vol.

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