Au Mali les putschistes ferment subitement leur espace aérien à Air France.

La compagnie aérienne française avait pourtant pris toutes les précautions afin de ne pas froisser les officiers séditieux au pouvoir au sein de la junte militaire de Bamako. Ce mercredi 11 octobre 2023 les autorités de l’aviation civile malienne ont unilatéralement choisi d’interdire les dessertes de leur pays aux avions d’Air France. Un vol de reprise était pourtant prévu pour ce vendredi 13 octobre, sous partenariat de la compagnie charter portugaise EuroAtlantic Airways et d’un de ses Boeing 777-200ER. Dans le même temps on a appris que le directeur de l’aviation civile malienne, en place depuis l’époque où ce pays était une démocratie, a été limogé par militaires au pouvoir.

Les officiers putschistes maliens souffriraient t-ils de triskaïdékaphobie ou encore de paraskevidékatriaphobie ? Ou simplement n’ont-ils aucun respect de la parole diplomatique donnée ? Quoiqu’il en soit après-demain le Boeing 777-200ER appartenant à EuroAtlantic Airways et affrété par Air France ne se posera pas sur l’aéroport international Modibo-Keïta. C’est de là qu’il aurait dû réaliser la reprise des vols entre Bamako et Paris, avec une capacité d’accueil de 293 passagers, en trois classes.

La location de cet avion immatriculé au Portugal avait été un geste fort de la part d’Air France afin de ne pas troubler ces vierges effarouchées que sont les officiers putschistes maliens. Mieux encore l’équipage avait été sélectionné avec EuroAtlantic Airways et les autorités aériennes maliennes afin, là encore, de ne pas heurter les sensibilités des militaires de la junte. Une manière aussi pour la compagnie aérienne tricolore de ne pas exposer nos ressortissants à un pouvoir dictatorial jugé particulièrement hostile à tout citoyen français.

Le vol prévu ce vendredi 13 octobre 2023 était le premier depuis, qu’en accord avec le Quai D’Orsay, Air France avait suspendu toutes ses dessertes commerciales régulières vers le Mali en août dernier. Pour mémoire aucune compagnie aérienne européenne n’accepte actuellement d’opérer vers le Mali en général et vers l’aéroport international Modibo-Keïta en particulier ! La situation sécuritaire sur place y est bien trop fragile, les djihadistes omniprésents depuis le départ de la force Barkhane et des troupes alliées. En décidant d’y retourner Air France avait donc choisi de jouer la carte de la solidarité avec le peuple malien en servant d’ombilical entre ce pays du Sahel et l’Union Européenne. Et par extension le reste du monde, Paris servant alors comme souvent avec les pays africains de hub vers la planète entière. Les places de ce vol, désormais annulé, avaient notamment été en grande partie achetées par des Maliens résidant en France ou ailleurs dans l’UE. Une diaspora malienne littéralement «prise en otage» par la faiblesse diplomatique de la junte au pouvoir à Bamako.

Tout en restant, comme à l’accoutumé, particulièrement floue sur sa décision la junte militaire malienne parle de «respect de sa souveraineté» et de risques «vis-à-vis d’une puissance étrangère colonisatrice et hostile». Je me demande bien de qui elle parle ? Surtout elle a choisi de limoger plusieurs hauts responsables de l’aviation civile malienne, dont son directeur. Toutes et tous étaient déjà sur des sièges éjectables depuis des mois, ayant accédés à leurs postes sous l’administration de président déchu Ibrahim Boubacar Keïta. Certains de ces hauts fonctionnaires maliens ont d’ailleurs été formés en France.

Derrière cette décision de repousser encore un peu plus les dessertes entre le Mali et l’Union Européenne se profile donc désormais une profonde mutation du paysage aéronautique civil dans ce pays sahélien. Si aucun directeur ou aucune directrice n’a été à ce jour nommé on sait qu’un officier des FAMa, les Forces Armées Maliennes, assure actuellement l’intérim. Un militaire à la tête de l’aviation civile, ça promet !

Photo © Keypublishing


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

8 Responses

  1. C’est marrant je vient de lire exactement le même article sur Air Journal ce matin ! A ce demander si Arnaud n’a pas lu l’article sur avant de le recopier ici ?

    1. Dites, vous avez ne serait ce qu’integré le fait que ce site soit un site non professionnel et donc fait par des gens dont c’est la passion et non le métier?

      1. Pour autant les accusations non prouvées de plagiat de monsieur Matarat relèvent de la calomnie et le placent donc sous le coup de la loi.

    2. Tiens t’es rentré de Cancun Kevin ? Alors pas trop pluvieux le Yucatan en octobre ? Ca a été le sudoku et le scrabble avec Mamie Matarat ?

  2. Cet article ne nous apprend rien de nouveau sur la bêtise insondable de la junte militaire malienne.
    Mais par contre, j’ai appris deux mots nouveaux qui vont me permettre de briller en société. Il faut juste que je m’entraine un peu pour la prononciation…. :-))

  3. Cette réaction montre la peur des militaires maliens, de voir débarquer l’armée française pour leur botter le c.. Malgré la présence de Wagner.

  4. Je pense que cette décision ne gênera que les maliens qui veulent retourner dans leur pays, personne d’autres n’ayant envie d’aller visiter ce pays qui mange dans la main de Poutine et qui est sur point d’être dévoré par les factions islamistes. C’est là le triste sort des Républiques bananières d’Afrique en conflits permanents à l’intérieur de leur pays et en bisbilles avec tous leurs voisins. Cela dit la France peut ignorer superbement cette décision car les maliens n’ont pas la possibilité de s’y opposer

  5. Une fois encore les Maliens de France n’ont rien demandé et sont les dindons de la farce. Je conçois qu’ils en ait ras la casquette de Goita et de sa bande de crétins en uniformes.

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