Écrasement d’un MH-60T Jayhawk de l’US Coast Guard en Alaska.

Une fois encore il est démontré que les missions de recherches et de sauvetage en Alaska ne sont pas sans danger, comme à peu près partout sur la planète. Dans la nuit de ce lundi 13 à ce mardi 14 novembre 2023 un hélicoptère biturbine Sikorsky MH-60T Jayhawk s’est écrasé lors d’une mission d’évacuation sanitaire. Afin de porter assistance aux quatre membres d’équipage de l’US Coast Guard un important dispositif de secours a été mis en œuvre. Les coasties en question ont été transportés vers des structures hospitalières, deux étant plus sérieusement blessés que les autres.

Pour une raison encore inconnue il semble que le message d’alerte radio, la fameux mayday, n’est pas pu être réceptionné correctement par les équipes d’USCG Sitka. C’est de là que l’hélicoptère avait décollé tard dans la soirée du lundi 13 novembre afin de porter assistance au chalutier «Lydia Marie». Une voie d’eau avait été détecté à bord de ce dernier et son évacuation avait été décidée. Le Sikorsky MH-60T Jayhawk se dirigeait sur place afin de prendre en charge une partie de l’équipage tandis que le remorqueur côtier USCGC Elderberry et le cotre rapide USCGC Douglas Denman devaient sécuriser le bateau de pêche et prendre en compte le reste de l’équipage. Le «Lydia Marie» n’opérait pas en haute mer mais plutôt à proximité immédiate des côtes.

Au final c’est l’équipage du bateau lui-même qui a donné l’alerte ayant vu l’accident de l’hélicoptère de sauvetage. Immédiatement un second MH-60T Jayhawk a décollé en alerte. Le cotre rapide USCGC Douglas Denman a été dérouté vers la zone du crash tandis que le remorqueur côtier USCGC Elderberry poursuivait la mission d’assistanc au chalutier «Lydia Marie». Dans le même temps un avion de surveillance Cessna 208 Caravan et un hélicoptère Eurocopter AS.350B Écureuil appartenant tous deux aux Alaska State Troopers ont été déployés sur zone. Les pompiers du Petersburg Fire & Rescue Service se sont également déplacés à l’aide de moyens terrestres et côtiers.

La zone du crash était située à l’extrême sud de l’Alaska, à une trentaine de kilomètres de la frontière canadienne. Avisée des faits l’Aviation Royale Canadienne tenait à disposition des autorités américaines un hélicoptère de sauvetage. L’engagement de celui-ci n’a finalement pas été nécessaire. Les importants moyens de secours déployés ont suffit afin de porter assistance aux quatre coasties blessés. Deux d’entre eux ont été héliportés à bord du second MH-60T Jayhawk tandis que les deux autres, plus légèrement touchés ont été évacués par la route par les ambulances du Petersburg Fire & Rescue Service. Quand au «Lydia Marie» il a été pris en remorque par le remorqueur côtier USCGC Elderberry qui a également, surtout en fait, recueilli à son bord l’équipage. Malgré une traumatologie importante le pronostic vital d’aucun des quatre militaires de l’US Coast Guard n’a été engagé. Désormais les enquêteurs vont devoir identifier les causes de l’accident.

Aux États-Unis de nombreux médias ont fait le parallèle avec l’accident du MH-60M Blackhawk du 160th Special Operations Aviation Regiment en Méditerranée en fin de semaine dernière. Cela est assez grotesque en fait. Si effectivement les deux hélicoptères dérivent du Sikorsky S-70 d’origine celui de l’US Army était une version terrestre dédiée à des opérations de combat tandis que l’exemplaire de l’US Coast Guard était à vocation maritime et pensé pour rechercher et secourir des personnes en danger vital. Surtout dans l’accident en Alaska aucun membre d’équipage n’a perdu la vie. Par contre là où les journalistes avaient raison c’est qu’en effet la communication a été nettement plus rapide et transparente sur l’accident du MH-60T que sur celui du MH-60M. Les missions du Jayhawk sont sans doute (beaucoup) moins confidentielles et moins sujettes à sensationnalisme que celles de cette sous version du Blackhawk.

Photo © US Coast Guard.

PARTAGER
ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
articles sur les mêmes thématiques
Commentaires

3 réponses

  1. C’est de cet accident que j’avais entendu parler. C’est quoi la différence entre un Blackhawk et un Jayhawk?

    1. C’est une histoire de famille. en gros tout les XXXXhawk descendre du H-60/S-70 (H-60 militaire et S-70 civil) qui naît d’un besoin de l’armée de terre américaine. De la, il existe plein de version pour les différents force armée américain, avec équipement, configuration cabine et armement différent selon les besoins. Il y a donc le célèbre blackhawk de l’armée de terre (principalement pour le transport d’assaut, appui feu, medievac), le seahawk de l’US navy (anti-sous marin, sauvetage en mer, transport de charge entre bateau…), le pavehawk de l’US airforce (plutot sauvetage de pilote ejecté et force special) et enfin le jayhawk des gardes cotes (donc sauvetage en mer et lutte contre les trafics).
      le jayhawk est tres proche du seahawk, avec capacité de ravitaillement en vol, radar meteo/recherce, armement limité a mitrailleuse et fusil sniper (lutte anti trafic)

Sondage

Lequel de ces avions symbolise le mieux pour vous le 90ème anniversaire de l'Armée de l'Air et de l'Espace ?

Voir les résultats

Chargement ... Chargement ...
Dernier appareil publié

Casa 2.111

Affichant sa neutralité durant la Seconde Guerre mondiale l’Espagne franquiste se mit à l’abri des Alliés tout en entretenant d’excellentes relations diplomatiques avec ses anciens

Lire la suite...