Il se pourrait bien que celui qui a volé il y a quelques semaines devienne un très grand avion dans l’histoire du constructeur clodoaldien. Officiellement conçu pour les seuls besoins de la Marine Nationale, afin de servir au sein des Flottilles 24F et 25F, le Dassault Aviation Albatros a pourtant tout d’un game changer en devenir. Et désormais il n’est nullement interdit de se dire qu’il pourrait littéralement prendre la tête de son marché, au grand dam de ses concurrents comme Bombardier au Canada. Car transformé un jet d’affaires en avion de surveillance maritime n’est pas donné à tout le monde, et là-dessus Dassault Aviation a une longueur d’avance sur ses adversaires.
On le sait désormais le Dassault Aviation Albatros ne succèdera pas au Dassault-Breguet Gardian comme cela était initialement prévu. Par contre il viendra prendre la place du remplaçant de celui-ci, le Dassault Aviation Falcon 50M. Après tout ça reste une histoire de famille, celles des jets d’affaire français adaptés pour bien plus que du transport très haut de gamme. Pour autant croire que l’Albatros ne sera qu’un Falcon 2000LXS bidouillé à la va-vite pour surveiller les littoraux français c’est vraiment avoir une vue basse et totalement désinformée de la situation.
Après c’est vrai que le Dassault Aviation Albatros aura bien comme charge de surveiller les côtes et les eaux territoriales françaises, métropolitaines et ultramarines. Mais ça c’est en fait sa fonction primaire : avion de surveillance maritime. Grâce à son radar multifonction multimode installé en intrados de fuselage, à sa toute nouvelle boule optronique, et à ses hublots d’observation repensés l’Albatros pourra aussi bien traquer les pollueurs des mers qui dégazent comme des porcs au milieu du golfe de Gascogne, que repérer les braconniers qui chassent lâchement la baleine dans les eaux polynésiennes, ou bien poursuivre les narcotrafiquants qui se servent de l’arc caribéen pour tenter de faire entrer en Europe leur mort sous forme de poudre blanche. La chaîne SAR embarquée pourra de son côté sauver des vies en Manche aussi bien qu’en Méditerranée ou bien au large des Marquises. Pour la première fois depuis très (mais alors très) longtemps la métropole et les outremers disposeront du même protecteur maritime.
Un tel bijou de technologie est-il vraiment voué à ne servir que les seuls intérêts français quand on sait que la surveillance maritime est une mission en évolution depuis une grosse vingtaine d’année ? En fait l’avion de surveillance maritime c’est le protecteur… de l’environnement. Et avec la généralisation (à l’exception de quelques sombres crétins indécrottables) de l’acceptation de la cause écologique et du réchauffement climatique ces avions vont devenir essentiels. Le Dassault Aviation Albatros pourra ainsi se positionner sous la forme de l’aéronef piloté le plus évolué au monde. Ça tombe bien que les concurrents aviation affaire du constructeurs français soient totalement à la ramasse sur ce segment de marché. Où sont les Bombardiers canadiens et Cessna américains ou encore Embraer brésilien ? Ils sont comme Gulfstream totalement en panne. Pourtant le marché est là et l’Albatros sera à n’en pas douter un très grand dessus. M’étonnerait pas que dès lors qu’il sera opérationnel auprès des Flottilles 24F et 25F les premiers contrats d’exportations commencent à tomber.
Rappelons par ailleurs que des Falcon 2000MRA/MSA, à l’origine de l’Albatros, volent déjà sous les couleurs du Japon et que le Dassault Aviation Falcon 900 a lui aussi connu du succès dans cette fonction de surveillance maritime.
Affaire à suivre.
Illustration © Dassault Aviation.
En savoir plus sur avionslegendaires.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
10 réponses
C’est clair qu’un tel avion pourrait avoir la destiné d’un Rafale ou d’un Mirage F1 mais avec des volumes de ventes moindres.
Quant on lit que les derniers prototypes de radars AESA par Thalès seraient capables de suivre plus de 1000 (mille!) cibles simultanément, et qu’il n’y a pas de raison apparente que ce ne soit pas l’équipementier radar du Dassault Aviation Albatros, cela fait frémir en terme de capacité de détection… Ces chiffres sont incroyables. J’avais failli tomber de ma chaise quand j’ai appris il y a des années les performances « sources ouvertes » du RBE2 AESA du Rafale (suivi de 40 cibles simultanées dont 24 en poursuite renforcée et solution de tir sur 8 avec un mix cibles aériennes/cibles terrestres): monstrueux.
Du calme! Il y en aura pour tout le monde. En tout cas, les meilleurs…
On le sait, Bombardier et Airbus au Québec ne sont pas dans le gros porteur. Cependant, on ne peut pas s’empêcher d’affirmer qu’ils sont très bons. Et que leurs projets « affichés » s’en vont vers un avenir excitant!
Quel rapport avec le Dassault Aviation Albatros ?
La photo est vraiment MAGNIFIQUE.
Dassault a de l’expérience pour transformer des avions exclusivement civils en avion de surveillance maritime et puis avec les équipes Breguet, ils ont cette expérience de la recherche maritime sur de très grands distances pouvant concilier vitesse rapide pour rejoindre la zone de recherche et vitesse plus lente pour observer.
Je me pose toujours la question, pourquoi n’ont ils pas une perche de ravitaillement pour rester plus longtemps sur zone car ça devrait pouvoir se faire.
Certains s’étonnent que cela soit Thalès qui gagne le marché de la surveillance électronique mais Thalès est un Très Grand de ce secteur au niveau mondial et il ne faut pas oublier que les équipes de EMD ont rejoint les équipes de Thalès et en prime Dassault est devenu un grand actionnaire de Thalès. Donc CQFD, c’est normal que Dassault fasse appel à Thalès pour toutes ces fonctions.
Pour le coup Languedoc ce n’est pas une photo mais une image générée par informatique. Pour le reste d’accord avec vous.
Les équipes Breguet étaient déjà partis depuis longtemps.
Salut Arnaud, Langdoc et les Passionnés,
Pour info, ce n’est pas une photo réelle, mais une image de synthèse qui circule déjà depuis des années, et toujours avec le même n° 12….comme le nombre prévu initialement d’Albatros, ramené finalement à 7 appareils commandés et 5 en option à ce jour. Pour l’instant l’exemplaire qui a volé pour la 1ère fois le 24 Janvier 2025, et destiné aux essais, est à « poil »…et aussi « moche » qu’un Sphinx ! Non quand même pas ! Même à « poil », cet Albatros garde cette élégance distinguée qui caractérise les productions Dassault, en particulier les Falcon. Les Dassault, ce sont les Ferrari du ciel, associant esthétisme, haute technologie, et hautes performances.
Bon, ce ne sera pas le Marché du siècle, ni celui du Rafale évidemment, mais le marché de l’AVSIMAR , »avion de surveillance maritime de la Marine Nationale, est prometteur au regard de l’importance que revêt aujourd’hui et dans le futur ces espaces « maritimes » si convoités militairement et économiquement.
Il va s’en dire que mon avis est très subjectif pour tous ceux qui me connaissent, Rafaletiger oblige…!
Aéronautiquement,
@Rafaletiger
Un surnom des Falcon: Chasseur d’affaires
Pas mal comme surnom ! mais, « Faucon vérifie…..!