C’est un coup dur pour le groupe italien Leonardo et l’hégémonie de son M-346 Master. Ce vendredi 27 juin 2025 le ministère espagnol de la défense a confirmé avoir commandé vingt-quatre exemplaire de l’avion d’entraînement avancé TAI Hürjet, ainsi qu’une option pour quatre à six avions supplémentaires. Ils devront remplacer les actuels Northrop F-5BM Freedom Fighter utilisés pour l’entraînement dissimilaire. Madrid a signé à l’avionneur turc un (gros) chèque de près d’un milliard et demi d’euros.
En fait pour nos lectrices et lecteurs les plus réguliers cette information n’a rien d’une nouveauté. En effet depuis décembre dernier l’Ejercito del Aire y del Espacio avait fait savoir qu’elle était sur la trace de ce jet d’entraînement high tech développé et construit en Turquie. Le Hürjet, puisque c’est de lui qu’il est question, est un des avions les plus avancés aujourd’hui au monde. Et le choix de Madrid n’est pas illogique.
Intégrant le concept du gagnant-gagnant l’industriel Turkish Aerospace Industries a choisi d’hispaniser au maximum le Hürjet afin de le placer auprès de l’Ejercito del Aire y del Espacio. Le groupe Airbus mais aussi des sociétés espagnoles comme Aciturri Aeronáutica, Aernova, Indra Sistemas, ou encore Oesia. Particularité notable plusieurs de ces entreprises sont engagées dans les programmes Eurofighter et SCAF, créant ainsi un lien entre ces deux avions de combat et le Hürjet.
Les vingt-quatre avions commandés le sont pour une valeur de 1.39 milliards d’euros. Les six premiers devront être livrés d’ici la fin 2028 et les dix-huit restant entre fin 2029 et mi-2030. Ils pourront alors remplacer les vieux Northrop F-5BM Freedom Fighter. Une option existe pour quatre à six avions supplémentaires.
Pour la Turquie, et plus particulièrement pour l’avionneur TAI, c’est un énorme coup ! Leur avion d’entraînement avancé vient non seulement d’accrocher un contrat avec un pays de l’OTAN mais aussi de l’Union Européenne. Et l’Ejercito del Aire y del Espacio a d’ores et déjà annoncé la couleur en déclarant que le Hürjet portera la désignation locale d’AE.10. Pour mémoire AE.9 est celle portée justement par les F-5BM Freedom Fighter. L’avion espagnole joue donc la carte de la continuité entre les deux avions.

Avec ce premier contrat d’exportation le TAI Hürjet entre officiellement dans la cours des grands. Il peut jouer à armes égales face au best seller Alenia Aermacchi M-346 Master italien bien sûr mais aussi face au Boeing-Saab T-7 Red Hawk américain toujours invendu et au Yakovlev Yak-130 Mitten russe de plus en plus difficile à exporter.
La participation d’Airbus au chantier d’hispanisation du Hürjet peut parfaitement être interpréter comme un enterrement de première classe de l’AFJT, l’Airbus Future Jet Trainer. En fait depuis l’an dernier on entendait quasiment plus parler de lui. Il semble bien que l’avion turc lui ait définitivement régler son compte.
Affaire à suivre.
Photos © Ejercito del Aire y del Espacio.
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