Les bons (gros) chiffres des Canadairs espagnols pour l’été 2025.

Chez nous ils relèvent de la Sécurité Civile, de l’autre côté des Pyrénées du 43 Grupo de Fuerzas Aéreas de l’Ejercito del Aire y del Espacio. Les Bombardier CL-415 et Canadair CL-215T forment l’ossature de la lutte anti-incendie en Espagne. Et cet été  ils ont accumulé les caps passés, à commencer par les 200 000 heures de vol sur ces deux modèles d’avions amphibies bombardiers d’eau. Rappelons que Madrid s’est engagé en faveur du futur De Havilland Canada DHC-515 Firefighter comme successeur de ses plus vieilles machines.

Le chèque signé en juin 2024 pour l’acquisition de sept DHC-515 Firefighter s’élève tout de même à 375 millions d’euros. Ce n’est pas mal du tout. Il faut dire qu’en Espagne, comme partout ailleurs dans le bassin méditerranéen l’avenir de la lutte contre les feux d’espaces naturels est une question prise très au sérieux. Et cet été 2025 avec sa violence extrême est venu rappelé à nos amis et voisins espagnols la triste réalité.

Avec près de 500 000 hectares partis en fumée en cet été 2025 l’Espagne a elle seule concentre 50% des surfaces brûlées de toute l’Union Européenne. Ce sont des chiffres (ou plutôt des nombres pour les pinailleurs de la syntaxe française) alarmants. En parallèle cinq personnes ont trouvé la mort dont deux soldats du feu. Un été 2025 dantesque avec pourtant quelques lueurs d’espoirs de la part des pompiers volants. D’abord cet hallucinant cap des 200 000 heures de vol passées sur CL-215T et CL-415. Clairement les pilotes du 43 Grupo de Fuerzas Aéreas de l’Ejercito del Aire y del Espacio sont des as de la lutte anti-incendie. Ils connaissent leurs quatorze bimoteurs turbopropulsés sur le bout des doigts. Avec eux ils récitent leur partition comme les maestros qu’ils sont.

Entre le 1er juillet et le 31 août 2025 les femmes et les hommes de ce 43 Grupo de Fuerzas Aéreas de l’Ejercito del Aire y del Espacio ont volé un total de 1440 heures. Cela fait tout de même une moyenne d’un peu plus de 23 heures de vols par période de… 24 heures. Pas de doute que les équipages n’ont pas beaucoup dormi, mais que les mécanos ne se sont pas non plus reposés. Car pour chaque heure de vol il faut compter 12  à 14 heures d’entretien par CL-415 et 15 à 18 heures par CL-215T. Forcément les cellules de ces derniers sont plus fatiguées. Vous voulez encore un bon gros chiffre ? Sur la même période les équipages ont écopé et largué 22 millions de litres d’eau. Cela représente donc 22 000 mètres cubes d’eau soit environ la contenance d’un bassin olympique de natation faisant 1 mètre 80 de profondeur. Sans Léon Marchand et ses potes à l’intérieur !

Alors certes on peut faire dire ce qu’on veut à des chiffres mais ceux ci sont particulièrement éloquents. L’Espagne a brûlé mais les équipages d’avions bombardiers d’eau de l’Ejercito del Aire y del Espacio ont tenu bon. Et ça c’est vraiment le plus important, et ce qui permet de garder espoir.

Photo © Ejercito del Aire y del Espacio