Lundi dernier quelques heures avant la cérémonie nous vous annoncions l’arrivée de quatre avions de combat de 5e génération à la Base Aérienne de Florennes en Belgique francophone ; avec cet article nous souhaitons faire notre mea-culpa pour cette terrible erreur. En effet ce jour là, 13 octobre 2025 ce ne sont que trois Lockheed-Martin F-35A Lightning II qui sont arrivés sur la célèbre emprise de la Composante Air et Espace. Le quatrième n’a pas pu réaliser une liaison transatlantique complète et a été obligé de se poser à mi-chemin. Rassurez vous il ne s’est pas abîmé au milieu de l’océan, il a trouvé une terre émergé : l’archipel des Açores.
Cela pourrait presque ressembler à une histoire belge, et donc faire se bidonner les Français. La Belgique attend quatre avions de combat dernier cri partis des États-Unis, son ministre de la défense en a profité quelques heures auparavant pour tacler la France et le Dassault Aviation Rafale, et là pas de bol trois seulement se posent sur le tarmac. On pourrait en faire une blague belge. Mais on s’abstiendra sur le coup. Même si honnêtement une telle mésaventure a tout pour nous faire marrer pour les années à venir.
Pourtant pour les Belges un tel fiasco, parce qu’il faut bien appeler un chat un chat, c’est avant tout une énorme claque médiatique. Tout avait été prévu pour que cela se fasse avec les ors de la monarchie. Même le roi Philippe était présent, et la fanfare entonnait la Brabançonne. C’est aussi un gros souci de timing de la part de l’inénarrable Théo Franken. Le toujours aussi sémillant ministre de la défense de Belgique avait taclé quelques heures auparavant le Rafale et la France tout en passant la brosse à reluire sur la puissance industrielle des États-Unis, sur les réussites de Donald Trump, et le fait que pour lui le Lockheed-Martin F-35A Lightning II était le meilleur avion de combat de tous les temps. Tout ça pour que quelques heures plus tard seuls trois avions sur les quatre partis des USA ne se posent à Florennes.
Et ce vendredi 17 octobre 2025 alors que deux de ces trois premiers avions doivent réalisés un survol du royaume, on se demande quelle nouvelle galère va toucher cette micro flotte. Un seulement va t-il finalement décoller ou alors l’un des deux devra t-il se poser avant la fin de la mission ? Je sais, on avait dit qu’on ne se moquait pas. Et celui aux Açores dans tout ça ? Bah en fait il y est toujours. Il aura passé le gros de la semaine sur cet archipel portugais perdu au beau milieu de l’Atlantique nord. Officiellement le ministère belge de la défense et l’avionneur se bornent à dire qu’il a eu un incident technique mineur. Tellement mineur qu’il n’a pas encore redécollé ! Alors certes les Belges ont eu raison d’employer le principe de précaution en déroutant leur avion et en l’épargnant tout autant que la vie de leur pilote mais ça fait tout de même tâche au final.

On ne peut pas dire que Lockheed-Martin soit actuellement à la fête avec son chasseur furtif. Entre les Suisses qui le rejettent majoritairement, les Portugais qui le refusent aux profits d’une alternative européenne, les Canadiens qui vont l’acheter à contre cœur, et maintenant cette galère technique avec les Belges lors de son voyage inaugural le karma est plutôt pourri. M’est d’avis que Théo Franken aurait vraiment mieux fait d’attendre que les quatre soient sur le tarmac de Florennes avant de taper sur l’avion français, qui lui n’a jamais connu de galère lors d’un vol de livraison.
Photos © Composante Air et Espace
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7 réponses
Et après le Water Salute….. panne ! Ok je sors….
Dites vous que c’est arrivé. Aux Pays-Bas je crois. Les pompiers se sont trompés entre l’eau claire et la mousse pour feu de carburant… qui est corrosive. Immobilisation de l’appareil pour inspection.
Quand on voit que les F15J Eagle ont fait le voyage depuis le japon sans problème, ça la fout mal pour le F35. https://www.avionslegendaires.net/2025/09/actu/f-15j-eagle-dans-le-ciel-dangleterre/
Je m’étais posé la question à ce moment là du niveau de risque des voyages longue distance des chasseurs monomoteurs. J’ai ma réponse.
Qu’est-ce qui va coûter le plus cher : la réparation, les frais de parking aux adores ou la dégradation de l’image?
Salut Arnaud et les Passionnés,
Arnaud, je te trouve bien sévère avec le F-35, à croire que tu me fais concurrence… ! En fait, le F-35 fait sa crise d’adolescence; Capricieux à souhait, boutonneux, hypermaniaque au niveau des fringues qui le revêtent, au point d’en changer à sa sortie; Maman ne peut plus suivre au niveau logistique et financier ! Il clame à qui mieux mieux qu’il est le plus beau, le plus fort, le plus intelligent… sans doute, mais il est surtout encore très immature. Ainsi, il est sujet à une « Rafale » d’incidents qui ternissent son image d »ado hyperdoué mais peu fiable. Or sur un marché du travail très concurrentiel, pour durer, il faut être fiable et endurant; alors, même s’il a déjà réussi à se vendre auprès de nombreuses « entreprises » majeures, grâce à un CV de très très haut niveau, bardé de diplômes des plus grandes université US, ces entreprises risquent de déchanter face aux futures exigences financières, logistiques et de « Vacance » (sans S) de leur poulain !
Aéronautiquement,
Ila arrivera peut etre en meme temps que le lot suivant…
Maintenant qu’ils ont recu une premiere vague vont ils envoyer les f16 promis.
Encore heureux pour les Belges les prochains doivent venir d’Italie.
Ils pourront les envoyer par le train :p.
Le quatrième appareil paraîtra bientôt, dit-on, sitôt que Touring Secours aura quitté l’asphalte pour le tarmac. Le dépannage routier, nouvelle avant-garde de l’aéronautique nationale : la Belgique innove, parfois sans le vouloir.
Peu importe l’écusson noir-jaune-rouge, le F-35 cultive ses humeurs partout. Et, pour la Royal Navy, ce n’est pas une bluette : deux incidents « mineurs », deux immobilisations d’au moins trente jours. Le premier près de l’Inde, cloué au sol un bon mois pour une peccadille technique. Le second au Japon, même motif, même durée, même patience. Précision utile : si l’attente s’allonge, c’est pour les pièces de rechange. Une vitrine éloquente de la grande qualité logistique de la maison « Lockheed ». Que l’on se rassure : le professionnalisme des mécaniciens n’est en aucun cas mis en cause.
Conclusion arithmétique : si nos F-35 belges attrapent les mêmes caprices, on comptera les heures de vol comme les jours de pluie au Caire — presque aucune — et les pannes comme les averses en Belgique.
Pendant ce temps, un pilote se découvre standardiste en altitude et appelle la hotline de Lockheed pour un problème de train d’atterrissage. L’épisode en Alaska, lui, concernait un appareil et un pilote de l’US Air Force, aux prises avec le givre et l’hiver souverain, et s’est conclu par une éjection en bonne et due forme. Fort bien. Mais pourquoi donc tester un appareil « tous temps » sans penser au grand froid ? Le sérieux a parfois la légèreté d’un flocon. Voilà qui illustre, avec tact et nuance, la fameuse « qualité de fabrication » Lockheed.
Vint alors le grand geste ministériel, ce fameux « tacle » qui congédie le Rafale d’un revers sec. Dommage pour cet excellent appareil, dont la Belgique aurait pu faire un usage raisonnable. Le ministre de la Défense lui préfère l’ombre prétendument furtive, experte à transporter des bombes qui, détail facétieux, ne hantent guère les abords de Kleine-Brogel. Le besoin, discret. L’enthousiasme pour le catalogue d’outre-Atlantique, éclatant.
Au chapitre des affections, nul mystère : l’amour traverse l’Océan, la francophonie, moins. Quant au pays lui-même, le ministre de la Défense l’honore avec une retenue qui rend l’hymne national soudain très silencieux. Il est des patriotismes économes.
Les comptes, eux, parlent sans trembler. On commande de nouveau onze appareils, assemblés en Italie pour Lockheed ; les dividendes prennent la trajectoire la plus directe vers les États-Unis. Le contribuable contemple la manœuvre, admire la précision du vol… des profits. Pendant ce temps, un achat de Rafale eût offert une défense aérienne debout lorsque la flotte de F-35 s’accorde une sieste pour incident « mineur ». La modernité a ses sommeils, il faut la comprendre.
Souvenir d’un précédent acte : à la grande époque, la Belgique alignait déjà des Lockheed. Le F-104, surnommé « faiseur de veuves » dans la Luftwaffe, tenait la chronique sombre pendant que le Mirage V gardait son sérieux. Et ce même Mirage V a épaulé le F-16 sous nos couleurs. À propos, rendons à César : le F-16 est un cas à part, conçu à l’origine par General Dynamics avant d’être repris par Lockheed. Quand on parle de « qualité Lockheed », il serait dommage de lui coller les lauriers des autres.
Ainsi s’écrit l’histoire : stratégie à grand spectacle, garanties en filigrane. Et si Touring Secours devient l’ange gardien de nos pistes, c’est que l’esprit belge conserve, malgré tout, un solide sens de l’absurde. Quant à ce foutu F-35, il promet encore de belles histoires belges.
Signé : un Belge qui aime la force aérienne (pardonnez, la composante aérienne), qui est triste de ce spectacle, et qui préfère en rire.