Soyons très objectifs la Türkmen Howa Güýçleri, la force aérienne du Turkménistan, n’est pas exactement la plus célèbre d’Asie Centrale. Pourtant elle a de fortes chances de faire parler d’elle dans les prochaines semaines puisqu’elle serait en voie de passer deux commandes à le constructeur Turkish Aerospace Industries. La première concerne l’avion d’entraînement Hürkus et la seconde l’hélicoptère de combat T129 ATAK. Pour elle ce rapprochement avec la Turquie sera surtout l’occasion d’en finir un peu plus avec les aéronefs hérités de l’ère soviétique.
Le Turkménistan est une nation de culture ottomane dont la langue, le turkmène, est considérée par les linguistes comme descendante du turc. C’est surtout un pays d’Asie Centrale de taille moyenne à l’économie fragile et au système institutionnel faillible. C’est dire si le Turkménistan n’intéresse pas grand monde en Europe. Sauf peut-être les industriels de l’aéronautique qui depuis quelques années se penchent sur lui. Et à ce petit jeu là ce sont les Italiens qui jusque là l’emportent. Six jets d’entraînement et d’attaque légère M-346FA/FT Master, deux avions de transport tactique C-27J Spartan II, trois drones légers de surveillance Falco, et huit hélicoptères de transport d’assaut et de recherches sauvetages au combat AW.139 ont été acquis auprès de nos voisins transalpins.
Depuis 2023 l’industrie aéronautique turque tourne autour de cette Türkmen Howa Güýçleri. Six drones de combats Bayraktar TB.2 ont été déjà acheté et opèrent actuellement. Désormais la Turquie compte aller plus loin et c’est Turkish Aerospace Industries qui pourrait ici tirer son épingle du jeu. Depuis le milieu des années 2010 le Turkménistan n’a plus d’avion de formation de base et d’entraînement intermédiaire. Il utilisait alors des Aero L-39C Albatros qui ont depuis été retiré du service et envoyés à la ferraille. Or le M-346FT d’origine italienne impose forcément une formation préalable que les pilotes turkmènes reçoivent en Turquie… sur TAI Hürkus. Un avion dont ils se verraient désormais bien faire l’acquisition. On parle ici d’un marché potentiel de six à huit avions.
L’autres programme aéronautique turc qui fait de l’œil au Turkménistan c’est l’hélicoptère de combat T129 ATAK. Ce dérivé du célèbre A-129 Mangusta italien pourrait bien permettre le remplacement des sept actuels Mil Mi-24 Hind encore en état de vol. Au passage ils le sont grâce au maintien de trois autres comme stocks de cannibalisation. Surtout cela permettrait à la Türkmen Howa Güýçleri de ne plus dépendre de la Russie et de son industrie aéronautique des plus discutables comme moyen d’entretien. Moscou paye ici encore ses permanents retards et le manque de sérieux de ses ingénieurs.
Les Mi-24 Hind turkmènes ont en moyenne entre quarante et quarante-cinq ans et ont volé précédemment pour l’aviation soviétique. Ils avaient été laissé sur place en 1991 au moment de la dislocation.
Cependant la Turquie n’est pas le seul pays asiatique à observer de près la lente occidentalisation des moyens aériens au Turkménistan. La Corée du Sud s’intéresse elle aussi à ce marché émergent.
Affaire à suivre.
Photo © ministère turc de la défense
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