TAI Hürkus

Fiche d'identité

Appareil : TAI Hürkus
Constructeur : Turkish Aerospace Industries
Désignation :
Nom / Surnom : Hürkus
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 2020
Pays d'origine : Turquie
Catégorie : Avions d'entraînement
Rôle et missions : Avion d'entraînement intermédiaire et avancé, avion d'appui tactique et de reconnaissance armé.

Sommaire

“ Le concurrent turc des Texan II et Super Tucano ”

Histoire de l'appareil

Nation émergente de l’aéronautique du 21e siècle la Turquie n’hésite désormais plus à venir piétiner les plates-bandes des grandes puissances européennes et nord-américaines. Après les drones de reconnaissance et les hélicoptères de combat c’est sur un marché également très compétitifs que l’industrie aéronautique turque s’est lancée : les avions d’entraînement intermédiaire et avancé à turbopropulsion. On aurait cependant pu croire que le segment était déjà bouché avec des constructeurs bien implantés comme Beechcraft, Embraer, ou encore Pilatus et pourtant Turkish Aerospace Industries l’a pris d’assaut à l’aide d’un avion finalement très bien conçu : le Hürkus.

Membre de l’alliance Atlantique la Turquie a longtemps dépendu quasi intégralement des États-Unis et de ses alliés ouest-européens pour ses dotations en aéronefs militaires. Pour autant à la fin des années 1990 elle décida de gagner en indépendance grâce à des productions indigènes. C’est à cette époque que germa dans les têtes des dirigeants de Turkish Aerospace Industries la possibilité de développer un avion d’entraînement monomoteur à turbopropulsion. Les grands modèles du genre s’appelaient alors Embraer EMB 312 Tucano et Pilatus PC-9.
Cependant des divergences politiques retardèrent largement la décision de mise en chantier du programme. Finalement il fallut attendre sept ans pour qu’un contrat soit signé. Nous étions alors au printemps 2006.

Turkish Aerospace Industries et le ministère turc de la défense signèrent un accord industriel portant sur la conception et l’assemblage d’un avion totalement nouveau. Il fut décidé de luis attribué le nom de TAI Hürkus. Ce nom était celui de Vecihi Hürkus, un pionnier de l’aviation turque et pilote de chasse de légende.
Pour la motorisation TAI ne chercha pas longtemps et se tourna vers Pratt & Whitney Canada en choisissant son universel turbopropulseur PT6A. C’est l’industriel britannique Martin-Baker qui devait fournir de son côté les sièges éjectables de l’avion.
Dès le départ l’avionneur turc décida de concevoir son avion de manière à ce que celui-ci soit le plus polyvalent possible. Un avion d’entraînement c’est bien, mais si en plus il peut mener des missions d’appui tactique voire de reconnaissance armée c’est encore mieux.

L’aviation militaire turque fut dès l’origine emballée par l’idée d’un avion d’entraînement intermédiaire et avancé turbopropulsé et doté d’une avionique dernier cri. En revanche l’avion armé d’appui tactique avait reçu de sa part un accueil plus mitigé. En 2008 l’état-major turc ne cachait pas son désintérêt pour cette version, au profit des drones de combat.
En ce qui concerne l’avion d’entraînement la Turquie était alors en fin de négociation afin d’intégrer le programme Joint Strike Fighter mené par les États-Unis autour du chasseur furtif Lockheed-Martin F-35A Lightning II. Le TAI Hürkus d’entraînement semblait donc idéal pour préparer les pilotes à la transformation opérationnelle sur les simulateurs de cette nouvelle machine.
La version d’entraînement intermédiaire reçut alors la désignation de Hürkus A, celle d’entraînement avancé de Hürkus B, et enfin la version de combat de Hürkus C.

Extérieurement le TAI Hürkus se présente sous la forme d’un avion d’entraînement contemporain assez académique. Monoplan à ailes basses cantilever entièrement construit en métal et matériaux composites il dispose d’un turbopropulseur Pratt & Whitney Canada PT6A-68T de 1632 chevaux entraînant une hélice en métal à cinq pales. Les aspects extérieurs qui permettent de l’identifier au premier coup d’œil sont l’arrête dorsale courant de l’arrière de la verrière jusqu’à l’empennage, ainsi que les ailettes marginales type Winglets installées en extrémité de voilure. Les deux membres d’équipage prennent place dans un cockpit biplace en tandem largement vitré. Enfin l’avion d’entraînement dispose d’un train d’atterrissage tricycle escamotable.
C’est sous cette architecture et en configuration Hürkus A que le prototype vola pour la première fois le 29 août 2013.

Quelques semaines plus tard l’avion fut présenté au public. Une polémique enfla alors entre Turkish Aerospace Industries et Korea Aerospace Industries. Le second accusa le premier d’avoir copié son KT-1 Woongbee afin de développer le Hürkus. En fait l’avion sud-coréen étant alors en service en Turquie depuis quelques mois les soupçons étaient raisonnables. Pour autant rien ne prouva que TAI ait d’une quelconque manière plagier KAI. L’affaire en resta là mais les doutes subsistaient.
Régulièrement présenté au Bourget et à Farnborough le Hürkus a su montrer qu’il avait une vraie personnalité.

Petit à petit TAI a dans le même temps peaufiné son Hürkus C autour d’une charge de combat de 1500 kilogrammes. Celle-ci peut être ramenée à 1000 kilogrammes en cas d’emport d’un FLIR semi-rétractable. Si aucun armement interne n’est prévu pour lui l’avion dispose d’une panoplie de mitrailleuses en nacelles, de roquettes en paniers, voire de missiles antichars. Dans ce dernier cas quatre Mizrak-U de facture turque peuvent être emportés deux par deux sous voilure.

Hormis la force aérienne turque qui a commandé pour l’instant un total de trente machines d’entraînement avancé, mais prévoit d’en acquérir jusqu’à cent vingt à terme la production du TAI Hürkus reste faible. Des travaux en vue d’occidentaliser l’armement du Hürkus C ont été lancé.
Officiellement le Hürkus B est entré en service en juin 2020.
Bien que l’avion ait été vendu à l’export en avril 2021 dans sa versions Hürkus C, l’identité du client demeure mystérieux. Douze exemplaires sont concernés. Des pistes semblent conduire vers l’Azerbaïdjan ou l’Ukraine.
La carrière internationale du Hürkus ne fait que commencer.

Malgré des qualités qui semblent indéniables le TAI Hürkus risque bien de se heurter à une réalité bien dure : le marché ! D’autant que depuis la décision de Donald Trump d’exclure la Turquie du programme F-35 Lightning II cet avion a moins de raison d’exister dans l’arsenal national. Pour autant il n’est pas impossible qu’il réussisse à tirer son épingle du jeu entre ses deux principaux concurrents : le Beechcraft T-6 Texan II / AT-6 Wolverine et l’Embraer EMB-314 Super Tucano. L’avenir nous le dira.

 

PARTAGER

Photos du TAI Hürkus

Caractéristiques techniques

Modèle : TAI Hürkus C
Envergure : 9.96 m
Longueur : 11.17 m
Hauteur : 3.70 m
Surface alaire : N.C.
Motorisation : 1 turbopropulseur Pratt & Whitney Canada PT6A-68T
Puissance totale : 1 x 1632 ch.
Armement : Jusqu'à 1500kg de charge externe : mitrailleuses en nacelles, roquettes air-sol en panier, bombes lisses, missiles antichars.
Charge utile : -
Poids en charge : 3308 kg
Vitesse max. : 575 km/h en configuration lisse.
Plafond pratique : 10500 m
Distance max. : 950 Km en mission de reconnaissance armée.
Equipage : 2
[...] Passez dans le comparateur...

Profil couleur

Profil couleur du TAI Hürkus

Plan 3 vues

Plan 3 vues du TAI Hürkus
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
Facebook
Twitter
Pinterest
Email
Print

Vidéo du TAI Hürkus

Démonstration d'un Hürkus B de présérie.