Le divorce est-il consommé entre New Delhi et Washington DC ? Ce mercredi 27 août 2025 l’Inde a fait savoir que le motoriste français Safran avait été préféré à son concurrent américain General Electric afin d’équiper le futur avion de combat furtif AMCA. Un nouveau réacteur doit donc être conçu en collaboration entre Français et Indiens pour cet avion de combat attendu d’ici dix ans. C’est un nouveau coup dur pour les industriels américains sur le sous-continent après le refus d’acquisition du Lockheed-Martin F-35A Lightning II.
Dès le départ du programme AMCA (pour Advanced Medium Combat Aircraft) il a été question que le motoriste américain General Electric fournisse une évolution de son F414, qui propulse notamment les Boeing F/A-18E/F Super Hornet et EA-18G Growler mais aussi le futur HAL Tejas Mk-2, bien plus évolué que son grand frère. Sauf que depuis quelques mois maintenant les Indiens se sont rendus compte que les ingénieurs américains n’avaient pas franchement l’air de s’investir profondément dans le chantier. En gros ils étaient près à refiler la licence de production du F414 aux Indiens mais pas d’en développer une nouvelle évolution pour eux.
C’est là que Safran entre en jeu. Le motoriste français a été contacté par la DRDO, la Defence Research and Development Organisation, afin qu’il planche sur la question. Un accord a été trouvé afin qu’un nouveau réacteur soit développé spécifiquement pour l’AMCA et qu’il soit assemblé localement. Selon New Delhi les pourparlers autour du transfert de technologies se sont révélées fructueuses. Sans clairement le nommer il semble acquis que la base de travail de Safran soit le M88 ; celui-là même qui équipe le Dassault Aviation Rafale en service en Inde.
Le contrat est actuellement annoncé aux alentours de 6,05 milliards d’euros pour Safran. Autant dire qu’il est juteux et qu’on comprend donc le désarroi du motoriste américain. Il devra équiper les deux premières versions du l’AMCA, les Mark 1 et Mark 2. Mais surtout on dit désormais en Inde que ce futur moteur français pourrait supplanter le General Electric F414 auprès du TEDBF, le futur chasseur embarqué de construction indigène Twin Engine Deck Based Fighter. Ce serait alors le jackpot pour Safran. AMCA et TEDBF sont développés par l’avionneur HAL.
La lune de miel entre l’Inde et les industries aéronautiques françaises se poursuit donc, en attendant une future commande indienne du Rafale F4 qui est désormais sur toutes les lèvres.
Affaire à suivre.
Photo © Wikimédia Commons
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Une réponse
Safran développe un nouveau moteur à partir du M88 pour les Indiens pour leur avion de 5eme génération. Thales fournit beaucoup d’équipement à l’Inde. Avec le postula que Dassault est pleinement capable de développer seul le SCAF, l’alliance avec les allemands ne serait que budgétaire, pourrait-on imaginer un développement d’un SCAF franco-indien? Les 2 pays ont besoin d’une version aéronavale. Je pense que les Indiens seraient intéressés par la version dissuasion nucléaire vu les tensions avec le Pakistan et la Chine. De plus au niveau assemblage, les Indiens vont pourvoir se faire la main avec les 110 Rafales et quelques qui devraient être commandés. Vu les dernières déclarations du ministre allemand sur la gestion du projet, en gros c’est bien comme cela, si vous n’êtes pas content c’est pareil, le SCAF sent le sapin. De plus avec les contraintes constitutionnelles allemandes, ou toute décision importante doit être validé par le Parement, ce ne pourra pas être pire que la lenteur décisionnaire indienne.