Amiot AAC-1 Toucan

Fiche d'identité

Appareil : Amiot AAC-1 Toucan
Constructeur : SECM-Felix Amiot
Désignation : AAC-1
Nom / Surnom : Toucan
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 1945
Pays d'origine : France
Catégorie : Avions de transport
Rôle et missions : Avion de transport tactique, bombardier léger, poste de commandement aéroporté.

Sommaire

“ Une Tante Ju au force accent parisien ”

Histoire de l'appareil

Durant l’Occupation l’armée allemande eut massivement recours à l’outil industriel français afin de combler ses manques. Pour les nazis il fallait que chaque territoire placé sous le joug du Reich puisse participer à l’effort de guerre contre les forces anglo-américaines et soviétiques. La puissante industrie aéronautique française n’y fit pas exception et c’est ainsi que des milliers d’avions de Luftwaffe furent en fait assemblés dans l’Hexagone. L’un des exemples les plus frappant fut le trimoteur de transport tactique Junkers Ju 52/3Mg. Après-guerre sa production fut relancée sous la désignation d’Amiot AAC-1 Toucan.

Au lendemain de la Libération plusieurs avionneurs français furent nationalisés, souvent en raison d’une trop grande proximité de leurs dirigeants avec les forces allemandes. Le constructeur Amiot n’y fit pas exception. Dans le même temps l’Armée de l’Air passa commande auprès de ses nouveaux responsables pour qu’ils produisent plusieurs centaines d’exemplaires de l’avion de transport Ju 52/3Mg11e pour les besoins de sa renaissance.
Officiellement l’avion reçut la désignation d’Amiot AAC-1 Toucan, AAC signifiant Ateliers Aéronautiques de Colombes du nom de la commune du département de la Seine (aujourd’hui département des Hauts-de-Seine) où se trouvaient les usines.

En fait durant le conflit le Ju 52/3Mg11e avait été la principale version des 321 exemplaires produits par Amiot. Par rapport à l’avion d’origine l’AAC-1 Toucan avait quelques différences comme l’absence d’armement défensif, la tourelle dorsale ayant été déposée ainsi que le renforcement du train d’atterrissage et de la structure de l’avion lui permettant d’opérer également comme machine coloniale.
Les cadences de production étaient telles qu’entre août 1945 et octobre 1947 la production fut de 415 exemplaires livrés principalement à l’Armée de l’Air.

C’est d’ailleurs en 1947 que l’Amiot AAC-1 Toucan connut pour la première le feu. En mars de cette année là une vingtaine d’exemplaires fut envoyée à Madagascar. Dès le mois de mai ces avions furent employés non pas uniquement pour transporter des troupes ou des parachutistes mais également comme bombardiers de fortune avec une charge de combat d’environ une tonne. Face aux forces indépendantistes de l’île les équipages des Toucan de l’Armée de l’Air larguent par la porte latérale des tonneaux remplis de grenades et d’explosifs contre les populations civiles. Quelques bombes récupérées sur les stocks allemands furent aussi ainsi tirées jusqu’à la fin de la période d’insurrection en novembre 1948.
Si on ignore officiellement si ces bombardements ont eu le moindre impact stratégique on sait cependant qu’ils tuèrent plusieurs milliers de civils malgaches. Douze ans après la fin de ces raids aériens l’île accédait à l’indépendance.

À la même époque des AAC-1 Toucan furent envoyés en Indochine. L’expérience malgache démontra que le trimoteur n’était pas franchement un bombardier de premier plan, très peu précis et très instable durant les attaques. S’il y fut donc également utilisés comme tel c’est surtout pour le transport de troupes et de parachutistes puis de fret qu’il fut engagé.
Cependant il réagissait assez mal aux conditions climatiques extrêmes dans cette partie de l’Asie et fut finalement assez rapidement remplacé par le Douglas C-47 Skytrain jugé plus adapté.
Le retour en métropole ne signifia pas pour autant la retraite pour l’AAC-1.

En effet les Amiot AAC-1 Toucan étaient régulièrement utilisés comme avions de liaisons, de transport de personnels, et bien sûr de fret pour des vols intérieurs de l’Armée de l’Air. Son rayon d’action le permettant il réalisait fréquemment des missions au-dessus de la Méditerranée afin de rallier le Maghreb depuis le sud du pays voire la Corse.
Si bien que lorsque la guerre d’Algérie éclata en 1954 le Toucan était un avion parfaitement adapté à ce milieu. Et il allait s’y révéler indispensable à l’effort de maintien de l’ordre des militaires français.

Bien que souvent considérés comme anachroniques et dépassés technologiquement les AAC-1 Toucan surent remplir largement toutes les gammes de missions qu’on voulut bien leur octroyer, souvent au-delà du simple transport. Recherches et sauvetages en montagnes ou dans le désert, commandement aéroporté, ou encore évacuation sanitaire. À partir de 1960 les trimoteurs français ne traversaient plus la Méditerranée, ce type de vol étant assuré par les ultramodernes Nord N.2501 Noratlas.
Finalement lorsque l’Algérie accéda enfin à l’indépendance en mars 1962 les AAC-1 Toucan furent retirés du service une fois de retour en France.

Outre l’Armée de l’Air un lot de douze exemplaires fut employé par la Marine Nationale pour des missions de transport de personnels et de liaisons, principalement à l’intérieur du territoire métropolitain entre 1947 et 1955. À la même époque quelques AAC-1 Toucan furent employés par Air France pour relancer ses lignes aériennes court-courriers, notamment à destination de Bruxelles ou Londres depuis Le Bourget.
La France exporta quelques exemplaires de l’avion aux forces aériennes portugaises et yougoslaves. La première d’entre-elles utilisa notamment ses avions comme bombardiers légers lors de la guerre d’indépendance du Mozambique en 1962-1964. Mais là encore les résultats de ces bombardiers rustiques furent assez peu probants. Pour autant ils tuaient des résistants comme dans les guerres contre la France.

Sur les 415 exemplaires assemblés très peu d’Amiot AAC-1 Toucan demeurent aujourd’hui visibles. Il est à signaler que le constructeur espagnol Casa a également assemblé une version d’après-guerre du Ju 52/3Mg désignée Casa 352. Ces avions sont sensiblement différent des machines françaises.

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Photos du Amiot AAC-1 Toucan

Caractéristiques techniques

Modèle : Amiot AAC-1 Toucan
Envergure : 26.25 m
Longueur : 18.90 m
Hauteur : 4.50 m
Surface alaire : 110.50 m2
Motorisation : 3 moteurs en étoile Snecma 132Z-3
Puissance totale : 3 x 830 ch.
Armement : Jusqu'à 1000kg de bombes en mission de bombardement.
Charge utile : Jusqu'à 17 passagers ou 1250kg de fret en mission de transport.
Poids en charge : 10990 kg
Vitesse max. : 265 km/h
Plafond pratique : 5500 m
Distance max. : 850 Km à masse maximale.
Equipage : 3
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Profil couleur

Profil couleur du Amiot AAC-1 Toucan

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Amiot AAC-1 Toucan
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Amiot AAC-1 Toucan

Troupes aéroportées françaises en opérations depuis un AAC-1 Toucan