Dassault Mirage IIIR

Fiche d'identité

Appareil : Dassault Mirage IIIR
Constructeur : Avions Marcel Dassault
Désignation :
Nom / Surnom : Mirage IIIR
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 1966
Pays d'origine : France
Catégorie : Avions de reconnaissance
Rôle et missions : Avion de reconnaissance tactique.

Sommaire

“ Reconnaissance supersonique à la française ”

Histoire de l'appareil

Pour beaucoup le nom de Mirage est intimement lié à l’aviation et au constructeur français Marcel Dassault. Et dans le microcosme aéronautique il est souvent synonymes d’avions de combat aux traits fins et élancés. C’est vrai. Et pourtant la société Dassault a su adapter ses chasseurs à d’autres missions comme la frappe nucléaire au travers du Mirage 2000N ou encore la reconnaissance tactique. Et dans ce domaine le précurseur fut un des meilleurs avions de son temps : le Mirage IIIR.

Et chose particulière cet avion est né d’une rivalité entre l’Armée de l’Air et la Marine Nationale. En effet Dassault n’avait nullement envisagé de développer dès le départ de son aventure une version de reconnaissance tactique de son chasseur Mirage III. C’est l’Armée de l’Air qui lui en fit la demande en novembre 1959. Par jalousie en fait face à la Marine Nationale.
Deux mois plus tôt, en septembre 1959 l’aéronavale française avait commandé la fabrication d’un prototype d’avion de reconnaissance dérivé du chasseur-embarqué Étendard IVM alors en cours de développement. Elle souhaitait pouvoir remplacer ses Sud-Est SE-202 Aquilon alors en dotation dans la Flottille 16F pour les missions de reconnaissance embarquée. Ce futur avion allait donner naissance à l’Étendard IVP, et il était intolérable pour les généraux de l’Armée de l’Air que leurs collègues puissent bénéficier d’un avion de reconnaissance tactique plus modernes que les machines sur lesquelles volaient leurs pilotes.

C’est pourquoi une proposition fut faite à Dassault qui l’accueillit au départ assez timidement. Mais un contrat reste un contrat et donc il fut décidé de développer une version de reconnaissance du chasseur à aile delta. Le nouvel avion reçut la désignation de Mirage IIIR. Il s’agissait en fait d’un appareil hybride, à mi-chemin des chasseurs Mirage IIIC et Mirage IIIE. S’il conservait les équipements électroniques du Mirage IIIE il disposait du radar Thomson Cyrano I bis du Mirage IIIC. Deux prototypes furent assemblés.
Le Mirage IIIR 01 réalisa son premier vol le 31 octobre 1961 entre les mains du pilote d’essais Jean Coureau. De son côté le second prototype, ou Mirage IIIR 02 ne vola que le 5 décembre 1962 avec aux commandes le pilote d’essais René Bigand.

Et en fait avant même l’Armée de l’Air, ce sont les forces aériennes suisses qui achetèrent en premier l’avion. Quelques jours seulement après le vol inaugural du premier prototype la Suisse demanda à l’avionneur clodoaldien de lui fournir dix-huit Mirage IIIRS (RS pour Reconnaissance Suisse) en plus des Mirage IIIS déjà commandés quelques semaines plus tôt.
Et comme pour ces chasseurs les avions de reconnaissance devaient voir leur radar français d’origine déposé au profit d’un Hughes Taran 1RS de facture américaine. Les modifications ne s’arrêtaient pas là. Les Dassault Mirage IIIRS devaient posséder des crochets de voilure permettant leur ancrage sous élingue dans la toiture des hangars suisses.
Les Mirage IIIRS disposaient de quatre caméras OMERA 33 permettant des prises de vue à moyenne et haute altitude.

De son côté finalement l’Armée de l’Air ne passa commande pour ses avions qu’en début 1962. Et ils entrèrent en service trois ans plus tard au sein de l’Escadron de Chasse 24/118 qui dépendait du CEAM. Cinquante Mirage IIIR servirent au total au sein des unités de l’Armée de l’Air. En 1966 c’est L’Escadron de Chasse et de Transition 2/2 Côte d’Or qui reçut quelques exemplaires. Mais surtout à partir de 1967 l’avion devint opérationnel au sein de la 33e Escadre de Reconnaissance. Les Escadrons de Reconnaissance 1/33 Belfort, 2/33 Savoie, et 3/33 Moselle volèrent dessus en remplacement de leurs Lockheed RT-33A et de leurs Republic RF-84F. Les pilotes français passaient de deux machines de facture américaine à une seule et unique machine de facture française. Les Mirage IIIR possédait cinq caméras OMERA 31 dans le nez, permettant des prises de vue à basse, moyenne, et haute altitude.
Le rôle premier de ces monoréacteurs dans l’Armée de l’Air était la reconnaissance tactique le long du Rideau de Fer ; cette frontière séparant l’Europe occidentale de l’Europe orientale, le monde capitaliste du monde marxiste.

En 1968 un lot de vingt avion supplémentaire fut livré à l’Armée de l’Air, en priorité pour l’ER 3/33 Moselle. Désignés Dassault Mirage IIIRD (RD pour Reconnaissance Doppler) ils disposaient d’un nouveau radar à antenne latéral SLR-1. L’équipement de reconnaissance prenait ici la forme de cinq caméras OMERA 33, identiques à celles des Mirage IIIRS.
Les Mirage IIIRD avaient notamment la mission de devoir suivre les Mirage IIIE et les Mirage IVA en cas d’attaque nucléaire, afin de rendre compte du succès d’une éventuelle frappe française. C’est pourquoi ils étaient fréquemment déployés en outre-mer, notamment à Djibouti ou encore dans le Pacifique.

À partir de 1983 les Dassault Aviation Mirage F1-CR commencèrent à remplacer les Mirage IIIR en dotation dans l’Armée de l’Air. Une succession qui prit fin en 1988. Ou tout du moins dans les unités de première ligne puisque le Centre d’Essais en Vol conserva les siens jusqu’en 2005 et l’École du Personnel Navigant d’Essais et de Réception jusqu’en 2002. Ils connurent donc le 21e siècle.
Il est à noter que historiquement c’est sur le Mirage IIIR numéro 307 que madame Jacqueline Auriol établit le record du monde féminin de vitesse en circuit fermé sur 100 kilomètres le 14 juin 1963 à une vitesse moyenne de 2038 kilomètres-heure.

Hormis la Suisse deux autres pays ont acquis des versions de reconnaissance du Mirage III. En 1962 l’Afrique du sud a acheté quatre Dassault Mirage IIIRZ (RZ pour Reconnaissance Zuid-Afrika) dotés de cinq caméra OMERA 33. Neuf ans plus tard ce sont quatre Mirage IIIR2Z pourvus d’un réacteur Atar 9K50 de 7200 kg de poussée avec post-combustion identique à celui équipant les Mirage F1CZ qui rejoignent ce pays africain. À cette époque les Mirage III sud-africains sont les avions de reconnaissance tactique les plus modernes du continent.
En 1966 c’est le Pakistan qui fit l’acquisition de trois Mirage IIIRP (RP pour Reconnaissance Pakistan) dotés de cinq caméras OMERA 33. En 1968, juste avant leur livraison, ils furent équipés du radar SLR-1 des Mirage IIIRD de l’Armée de l’Air. Tout comme l’Afrique du sud le Pakistan passa une seconde commande, en 1975 cette fois pour dix Mirage IIIRP2 dotés de nouveaux équipements et d’une avionique approfondie et d’une caméra OMERA AP-61 à ouverture latérale. En fait celle-ci était dérivée de celle équipant les Dassault Mirage 5RAD émiratis. Cette seconde commande pakistanaise fut l’ultime concernant un Mirage III de reconnaissance.
En 2020 seul le Pakistan utilise encore le Mirage IIIR, au travers de neuf des dix avions du second lot. Ils sont notamment utilisés pour des missions le long de frontière avec l’Inde.

Fait intéressant le Dassault Mirage IIIR est apparu sur le marché international au même moment que le McDonnell RF-4 Phantom II. Et comme celui-ci il a été un des marqueurs de la reconnaissance tactique des forces occidentales durant la guerre froide.
Aujourd’hui des avions de ce type sont préservés dans des musées aéronautiques un peu partout dans le monde, et notamment en France et en Suisse.

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Photos du Dassault Mirage IIIR

Caractéristiques techniques

Modèle : Dassault Mirage IIIRD
Envergure : 8.22 m
Longueur : 15.50 m
Hauteur : 4.50 m
Surface alaire : 34.85 m2
Motorisation : 1 réacteur SNECMA Atar 9C3
Puissance totale : 1 x 6200 kgp. avec post-combustion
Armement : 2 canons DEFA de 30mm.
Charge utile : -
Poids en charge : 13700 kg
Vitesse max. : 2300 km/h à 12000m
Plafond pratique : 18000 m
Distance max. : 1200 Km en mission tactique.
Equipage : 1
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Profil couleur

Profil couleur du Dassault Mirage IIIR

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Dassault Mirage IIIR
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Dassault Mirage IIIR

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