S’ils ont aujourd’hui disparus de l’arsenal de l’US Air Force les bombardiers moyens firent les belles heures de l’US Army Air Corps puis de l’US Army Air Force au travers d’avions comme le Douglas B-18 Bolo et surtout les North American B-25 Mitchell et Martin B-26 Marauder. Plus manœuvrables et moins sophistiqués que les bombardiers lourds ils s’imposèrent souvent comme les avions du bombardement tactique. Cependant comme souvent dans l’histoire aéronautique américaine tout ne commença pas de manière absolument rêvée. Les premiers bombardiers moyens l’étaient définitivement… moyens. L’un des exemples parfaits est un bimoteur biplan qui ne dépassa pas le stade du prototype : le Huff-Daland XB-1 Super Cyclops.
En 1926 le jeune US Army Air Corps se lança dans le programme de développement d’un bombardier moyen ; c’est à dire d’un avion emportant moins de bombes qu’un bombardier lourd et plus qu’un bombardier léger. Il lança un appel d’offres en ce sens. Quatre constructeurs seulement y répondirent : Atlantic Aircraft, Curtiss, Huff-Daland, et Sikorsky. L’enveloppe budgétaire étant réduite du fait de la neutralité américaine les avionneurs ne proposèrent jamais d’avions inédits mais plutôt des dérivés de machines existant déjà.
Ainsi Atlantic Aircraft avança une version de bombardement du trimoteur civil F.VII de sa maison mère Fokker, Curtiss en fit de même avec une évolution du Martin NBS-1, Huff-Daland décida de proposer une version bimoteur de son désastreux XHB-1 Cyclops, et Sikorsky d’adapter son avion de raid civil S-37. Seul ce dernier fut immédiatement rejeté par l’US Army Air Corps. Huff-Daland se vit attribuer la désignation de XB-1, Curtiss de XB-2, et Atlantic Aircraft de XB-3.
Extérieurement le Huff-Daland XB-1 reprenait en effet les grandes lignes de son bombardier lourd monomoteur XHB-1 Cyclops. De ce fait l’avion reçut le patronyme de Super Cyclops. Il se présentait sous la forme d’un biplan d’envergure égale construit en bois entoilé et contreplaqué. La motorisation était assurée par deux moteur à douze cylindres en V Curtiss V-1570-5 Conqueror d’une puissance nominale de 600 chevaux entraînant chacun une hélice bipale en bois. L’une des particularités notables du XB-1 résidait dans les postes de tirs défensif dotés de chacun deux mitrailleuses Lewis de calibre 7.62 millimètres installés à l’arrière des nacelles moteurs. Un troisième se situait plus classiquement dans le nez du bombardier. Sa charge offensive était de 1800 kilogrammes de bombes à 300 kilomètres de distance ou 1100 kilos à 1000 kilomètres.
Le prototype Huff-Daland XB-1 Super Cyclops réalisa son premier vol le 8 septembre 1927. Très rapidement la compétition se recentra entre lui et le Curtiss XB-2, l’Atlantic Aircraft étant éliminé et rétrogradés en bombardier léger sous la nouvelle désignation XLB-2. Les essais comparatifs se firent définitivement à l’avantage de Curtiss, notamment en raison d’un meilleur rayon d’action et d’un altitude de croisière plus confortable. Ainsi au mois d’avril 1928 il fut déclaré vainqueur. Huff-Daland pensa un temps proposer son avion à l’US Navy comme machine de patrouille maritime mais y renonça finalement quelques semaines plus tard.
Le XB-1 fut envoyé au pilon.
Malgré des aspects clairement hérités des bombardiers allemands et britanniques de 14/18 le Huff-Daland XB-1 Super Cyclops revêtait une architecture assez novatrice. Ses postes de tirs déportés dans la voilure ou encore ses mâts d’entretoise et son empennage double dérive préfiguraient les avions qui allaient voler dans la dizaine d’années à venir. Il ne reste donc de nos jours plus rien de cet avion au constructeur largement retombé dans l’oubli.
De nos jours la désignation B-1 existe, concernant le Rockwell B-1B Lancer à géométrie variable.
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