MBB HFB-320 Hansa Jet

Fiche d'identité

Appareil : MBB HFB-320 Hansa Jet
Constructeur : Messerschmitt-Bölkow-Blohm GmbH
Désignation : HFB-320
Nom / Surnom : Hansa-Jet
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 1966
Pays d'origine : Allemagne
Catégorie : Avions de reconnaissance
Rôle et missions : Guerre électronique, reconnaissance, transport de personnel, entraînement

Sommaire

“ L'aile en flèche inversée à l'allemande ”

Histoire de l'appareil

Concept parmi les plus extraordinaires de l’histoire aéronautique l’aile en flèche a toujours suscité au mieux la curiosité, et au pis les quolibets de la part d’un establishment souvent enfermé dans ses certitudes. En effet il fut vite considéré qu’une aile d’avion était soit droite soit en flèche positive. Toutefois il est à remarquer que si cette dernière apparut dans l’immédiat après-guerre, principalement grâce aux premiers jets de combat, l’aile en flèche inversé fit son apparition quelques années auparavant grâce à l’ingénieur allemand Hans Wocke qui travaillait alors pour le compte de Junkers et qui développa le prototype de bombardier Ju-287, un des avions les plus évolués de la Seconde Guerre mondiale. Après le conflit Wocke travailla à moderniser le procédé, qu’il jugeait particulièrement porteur ; ces études débouchèrent au début des années 60 sur le développement d’un avion d’affaire qui s’il ne rencontra aucun succès sur le marché civil demeura en service dans la Luftwaffe pendant presque quarante ans, et parfois pour des missions très éloignées de celles pour lesquelles il avait été inventé : le HFB-320 Hansa-Jet.

Wocke proposa à l’industriel Hamburger Flugzeugbau de s’associer à lui dans la conception et le lancement d’un avion d’affaire à réaction destiné au marché. Il faut dire qu’en ce début des années 60 les avions de ce type fleurissent un peu partout en Europe et aux Etats-Unis. Que ce soit le quadriréacteur américain Lockheed Jetstar, le biréacteur Sabreliner lui aussi américain, le Mystère XX français, ou encore le Hawker-Siddeley HS-125 britannique, tous ces avions rencontrant un succès considérable. Et déjà d’autres pays voulaient se lancer dans la compétition de ce nouveau segment de marché, visiblement porteur.
Hamburger accepta l’offre de Wocke et laissa à ce dernier la totale liberté dans la conception de son aile. En réalité celle ci était déjà prête depuis deux ans quand le contrat initial fut signé. Hamburger, qui était une filiale à 100% de Blohm-und-Voss, jouissait d’un certain crédit aéronautique, notamment grâce à l’hydravion de reconnaissance Ha-139 datant de la Seconde Guerre mondiale. Un accord fut passé avec le motoriste américain General Electric pour la fourniture de réacteurs CJ-610-1 d’une puissance unitaire de 1 293kgp.

L’avion qui reçut la désignation de HFB-320 se présentait sous la forme d’un biréacteur à aile médiane, construit intégralement en métal, et disposant d’un empennage en T. L’appareil emportait un train d’atterrissage tricycle escamotable. L’équipage composé d’un pilote et de son copilote prenait place dans un cockpit biplace côte à côte disposant d’une verrière de taille réduite. Les deux réacteur General Electric étaient montés de part et d’autre de l’arrière du fuselage, à la manière de l’avion de ligne français Caravelle. L’aile en flèche inversé, placé de manière médiane, donnait un air surprenant au HFB-320. Le premier vol de l’appareil eut lieu le 21 avril 1964.

Les essais en vol démontrèrent de bonnes qualités de vol, notamment à basse altitude et lors des phases d’atterrissage. Toutefois les pilotes et ingénieurs d’essais remarquèrent la sous motorisation du jet. Il conseillèrent de changer les CJ-610-1 par des CJ-610-5 plus puissants. Ce fut là la principale modification apportée au prototype, mise à part une légère transformation du pare-brise. Un premier lot de dix avions fut commandé par la compagnie aérienne allemande Lufthansa pour l’entraînement de ses équipages.

C’est en février 1966 que la Luftwaffe passa une première commande pour treize avions destinés à divers missions. En effet si deux d’entre eux devaient rejoindre le Wehrtechnische Dienststelle 61 (WTD-61, c’est à dire le centre d’essais aéronautique allemand) pour des missions de servitude et de liaison, trois furent envoyé à l’unité de transport LTS-1 destiné au transport des hautes personnalités allemandes.
Les huit derniers furent transformés pour servir d’avion de contre-mesure électronique et de brouillage radar. Toutefois ils furent officiellement présentés comme des avions d’entraînement à la guerre électronique. En fait à cette période de guerre Froide l’URSS et l’Allemagne de l’Est auraient mal vu que la RFA dispose d’appareils si modernes. La véritable missions des HFB-320 de brouillage était un secret de Polichinelle, en raison notamment des nombreuses antennes qui jalonnaient le fuselage, mais aussi de son gros radar de nez et de ses équipements installés dans la queue. Pourtant l’état-major de la Luftwaffe persista à doter ces avions de panneaux « day-glow » de couleur orange, cherchant ainsi à tromper un peu plus les services de renseignement soviétiques. Même les réservoirs de bout d’ailes furent peints en orange. Cela n’empêcha jamais les HFB-320 de survoler régulièrement le corridor de Berlin qui reliait l’Allemagne de l’Ouest à l’ex-capitale allemande.

En 1969 la Luftwaffe commanda un second lot de trois avions qui furent eux aussi versé au LTS-1 pour des missions de transport de haute personnalité. A l’instar de ce qui se passait en France au GLAM, un des HFB-320 allemand fut modifié de manière à pouvoir servir d’avion d’évacuation sanitaire. Si les avions de guerre électronique étaient clairement camouflés, ceux du LTS-1, disposaient d’une élégante livrée blanche rehaussée d’un liseré bleu. C’est cette même année que le constructeur Hamburger passa sous contrôle de MBB, qui reprit donc la commercialisation de l’avion.

Au moment de la chute du Mur de Berlin, en novembre 1989, les HFB-320 étaient les principaux avions de brouillage électronique et d’écoute en service en Allemagne de l’Ouest, avec également les Breguet Atlantic KWS beaucoup plus modernes, mais appartenant à la Marineflieger (aéronavale ouest-allemande) et ne pouvant donc pas servir directement sur le territoire intérieur allemand. Les Hansa-Jet furent donc rapidement mis aux services des unités de renseignement occidentales. Se limitant à survoler la RDA les biréacteurs effectuèrent de nombreuses missions qui si elles avaient eu lieu deux ou trois ans auparavant auraient pu conduire le monde dans une troisième guerre mondiale. Mais là non les HFB-320 pouvaient survoler un pays du Pacte de Varsovie en toute tranquillité. Cette quiétude ne dura qu’un temps et Moscou tenta vite de remettre de l’ordre dans tout cela. Malgré l’acharnement soviétique rien ne fut plus pareil et deux ans plus tard les deux Allemagnes se réunifiaient.

La fin de la guerre Froide et l’apparition de petits conflits régionaux conduisit la Luftwaffe à revoir sa politique de guerre électronique. Les missions de brouillage furent systématiquement confiés aux Atlantic KWS, et les Hans-Jet se retrouvèrent donc avec des missions de surveillance des frontières. Mais pis fut l’arrivé en service des Panavia Tornado ECR qui commencèrent à les remplacer en 1997. A la grande différence du HFB-320 le Tornado ECR était beaucoup plus rapide, nettement plus maniable, ravitaillable en vol, et surtout il pouvait emporter un armement offensif et défensif ; les différences entre un avion d’affaire et un jet de combat. Le dernier Hansa-Jet de guerre électronique fut retiré du service en 2002.

De leurs côtés les avions du LTS-1 servirent jusqu’en 1995 et furent remplacé dès cette année là par les premiers Canadair CL-601 et par des Let L-410 hérités de l’Allemagne de l’Est. Quant au WTD-61 il fut le dernier service officiel allemand à se séparer de ses HFB-320.
En effet ces deux avions cédèrent la place en 2007 à un Learjet 55 et à un Dornier Do-328 Jet, ce dernier étant acquis d’occasion.

Pour la petite histoire les deux HFB-320 du WTD-61 participèrent directement aux mises au point d’appareils aussi illustres que les Airbus A310, A320, A330, et A340, l’Eurofighter EF2000, et l’hélicoptère NH-90. Ils servirent également indirectement aux autres avions de la gamme Airbus. Pas mal pour un avion qui fut finalement un véritable échec commercial sur le marché des avions d’affaire avec un total de 45 machines construites, y compris les seize pour la Luftwaffe et les dix pour Lufthansa.
Le MBB HFB-320 demeure à ce jour le seul et unique avion de transport disposant d’une voilure en flèche inversée à avoir été construit en série. Un exemplaire de ces machines est visible en France au Musée de l’Air et de l’Espace , dans la livrée des appareils du LTS-1. Un exemplaire de guerre électronique est visible à l’entrée de la base de Lechfeld, dans la banlieue de Munich, où servirent ces aéronefs surprenants.

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Photos du MBB HFB-320 Hansa Jet

Caractéristiques techniques

Modèle : MBB HFB-320 Hansa Jet en version de guerre électronique
Envergure : 14.49 m avec les bidons de bouts d'aile
Longueur : 16.61 m
Hauteur : 4.94 m
Surface alaire : 30.14 m2
Motorisation : 2 réacteurs General Electric CJ-610-5
Puissance totale : 2 x 1405 kgp. sans post-combustion.
Armement : aucun
Charge utile : -
Poids en charge : 9215 kg
Vitesse max. : 825 km/h à 7200 m
Plafond pratique : 12000 m
Distance max. : 2000 Km à charge maximale
Equipage : 5
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Profil couleur

Profil couleur du MBB HFB-320 Hansa Jet

Plan 3 vues

Plan 3 vues du MBB HFB-320 Hansa Jet
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du MBB HFB-320 Hansa Jet

Désolé, actuellement aucune vidéo n'a été répéretoriée pour cet aéronef.