SAI Ambrosini SAI.207

Fiche d'identité

Appareil : SAI Ambrosini SAI.207
Constructeur : Società Aeronautica Italiana Ambrosini
Désignation : SAI.207
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN :
Variante : SAI.107
Mise en service : 1943
Pays d'origine : Italie
Catégorie : Chasseurs de la guerre 39-45
Rôle et missions : Chasseur léger, intercepteur

Sommaire

“ L'avion italien de record devenu intercepteur ”

Histoire de l'appareil

La Seconde Guerre mondiale vit l’émergence des chasseurs à réaction de première génération tels le Bell P-59 Airacomet américain, le Gloster Meteor britannique, ou encore le Messerschmitt Me 262 Schwalbe. Ce que l’on sait moins c’est qu’elle donna également naissance à un type d’avions ayant connus moins de succès : les chasseurs légers. Si le Caudron C.714 Cyclone français réussit tant bien que mal à s’imposer ce ne fut jamais le cas des Bell XP-77 américains, Miles M.20 britanniques, ou encore VEF I-16 lettons qui ne dépassèrent pas le stade expérimental. Dans l’Italie de Benito Mussolini une petite série de chasseurs légers vit le jour allant jusqu’à un service opérationnel très court : les SAI Ambrosini SAI.207.

Le 27 août 1939 alors que le monde avait les yeux rivés sur l’Allemagne hitlérienne et sur ses manœuvres à l’est près de la frontière polonaise un record mondial de vitesse fut atteint en Italie. L’avion de course SAI Ambrosini SAI.7, modifié avec un moteur allemand Hirth HM.208D, parcourut 100 kilomètres en circuit fermé à la vitesse de croisière de 404 kilomètres heures. Le record fut officiellement homologué par la Fédération Aéronautique Internationale. Il validait la construction de ce SAI.7 de course qui avait réalisé son premier vol quelques semaines auparavant.

Son concepteur, l’ingénieur Sergio Stefanutti, avait déjà en tête d’en faire un intercepteur de défense aérienne et un chasseur léger. Il avait la confiance de la Regia Aeronautica depuis le premier vol quelques semaines plus tôt de son SS.4 expérimental. L’aviation fasciste lui donna le feu vert. Le SAI.7 allait donner naissance à un avion de chasse.
Désigné SAI.107 le nouvel avion reprenait les grandes lignes de l’avion de course tout en gommant certains aspects trop civils. Stefanutti choisit un assemblage intégralement en bois et contreplaqué afin d’alléger au maximum l’avion. Son armement fut également limité au strict minimum, c’est à dire ce qu’il fallait pour intercepter les avions ennemis. Une seule mitrailleuse de calibre 12.7 millimètres produite par Breda-SAFAT fut installée dans l’aile droite. La motorisation fut confiée à un Isotta Fraschini Gamma à douze cylindres en V inversés développant 540 chevaux et actionnant une hélice bipale en métal.

D’une esthétique très pure, très fine, le SAI Ambrosini SAI.107 se présentait sous la forme d’un monoplan à aile basse cantilever. Le pilote prenait place dans un cockpit fermé tandis que l’avion possédait un train d’atterrissage classique escamotable doté d’une roulette de queue orientable. Hormis sa construction en bois et contreplaqué le SAI.107 avait tout d’un chasseur parfaitement normal pour son temps. Le premier vol de ce prototype intervint à la mi avril 1941. Les essais se déroulaient au centre de Guidonia, près de Rome. Malgré la guerre le développement du SAI.107 se déroula sans trop de difficulté jusqu’au 18 juillet de la même année. Le prototype s’écrasa lors d’un vol tests emportant dans la mort son pilote Arturo Ferrarin. On crut alors à la fin du programme. Pourtant la Regia Aeronautica croyait dans ce chasseur léger de défense aérienne et passa commande pour douze avions de présérie.

Désignés SAI Ambrosini SAI.207 ceux-ci recélaient quelques évolutions majeures vis-à-vis du SAI.107. Ainsi le moteur Gamma de 540 chevaux fut déposé et remplacé par un Delta III de même architecture du même motoriste mais développant 750 chevaux et entraînant une hélice cette fois tripale. L’armement fut doublé, passant à une mitrailleuse dans chaque aile et le poste de pilotage fut revu afin d’être un peu plus ergonomique. La voilure et l’empennage connurent également des améliorations mineures mais visibles. Les deux premiers SAI.207 volèrent en octobre 1941 et mars 1942. Leurs essais étaient si satisfaisant que la Regia Aeronautica passa commande pour 2000 exemplaires.

Les deux premiers avions de présérie, ainsi que les dix suivants furent pris en compte par le 3°Stormo de la Regia Aeronautica le 9 juillet 1943. Stationnés à Cerveteri dans le Latium, donc tout proche de Rome, les SAI Ambrosini SAI.207 devaient faire leurs preuves en défendant à la fois la capitale italienne mais aussi le Vatican situé non loin de la base. Ils n’y menèrent pas de mission concrète, se limitant à des survols de la ville afin de rassurer les populations. Mais devant l’avancée des Alliés l’état-major décida rapidement d’abandonner Cerveteri. De ce fait onze des douze SAI.207 furent transférés à Castiglione del Lago en Ombrie au 15 août 1943. Le dernier exemplaire n’était déjà plus en état de vol ayant subi plusieurs pannes hydrauliques. Le surlendemain une patrouille de six chasseurs prit les airs en urgence afin d’intercepter des bombardiers lourds américains Consolidated B-24 Liberator… sans jamais les trouver. Les chasseurs légers italiens rentrèrent bredouille de leur première véritable mission. On en recense au moins deux autres , sans plus de succès.

À la date du 25 août 1943 la Regia Aeronautica demanda à SAI Ambrosini de reprendre les avions et d’améliorer certains points. Les onze chasseurs arrivèrent en atelier le lendemain. Ils ne devaient plus jamais en sortir. En effet le 3 septembre l’armistice de Cassibile était signé entre les généraux Giuseppe Castellano et Walter Bedell Smith. Les usines de l’avionneur étant dans la zone désormais contrôlée par les Alliés les SAI.207 n’en ressortirent jamais.

Contrairement à une idée reçue propagée dans les années 1950 et 1960 par des publications peu regardantes sur la véracité historique les Américains et Britanniques n’ont jamais testé le SAI Ambrosini SAI.207. Les onze exemplaires de présérie qui avaient connu une courte carrière opérationnelle furent envoyé au pilon à la fin de la guerre. Un avion plus évolué, désigné SAI.403 Dardo fut développé sans dépassé le stade expérimental. Ironie de l’Histoire l’avion de course et de record SAI.7 qui avait donné naissance au SAI.107/SAI.207 fut repris après-guerre et construit en série comme avion d’entraînement S.7, et ce à bien plus que douze exemplaires ! Il ne reste évidemment plus rien du chasseur léger italien de nos jours.

 


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Photos du SAI Ambrosini SAI.207

Caractéristiques techniques

Modèle : SAI Ambrosini SAI.207
Envergure : 9.00 m
Longueur : 8.00 m
Hauteur : 2.87 m
Surface alaire : 13.90 m2
Motorisation : 1 moteur en V inversé Isotta Fraschini Delta III R.C.40
Puissance totale : 1 x 750 ch.
Armement : Deux mitrailleuses de calibre 12.7mm.
Charge utile : -
Poids en charge : 2415 kg
Vitesse max. : 640 km/h à 3000 m
Plafond pratique : 11900 m
Distance max. : 850 Km
Equipage : 1
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Profil couleur

Profil couleur du SAI Ambrosini SAI.207

Plan 3 vues

Plan 3 vues du SAI Ambrosini SAI.207
Fiche éditée par
Image de Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du SAI Ambrosini SAI.207

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