SAI Ambrosini SS.4

Fiche d'identité

Appareil : SAI Ambrosini SS.4
Constructeur : Società Aeronautica Italiana Ambrosini
Désignation : SS.4
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 1939
Pays d'origine : Italie
Catégorie : Avions expérimentaux
Rôle et missions : Prototype de chasseur lourd.

Sommaire

“ Révolutionnaire mais sans suite ”

Histoire de l'appareil

Les années 1930 sont assez fréquemment éclipsées par la décennie suivante quant il s’agit d’innovation technologique en aéronautique. Pourtant elles furent primordiales pour bien des développements autant en Amérique du nord qu’en Europe. Et c’est notamment l’architecture générale des avions qui changea à cette époque avec l’apparition généralisée des monoplans à aile basse cantilever. L’un des avions les plus innovants de cette période apparut à la toute fin de la décennie en Italie : le SAI Ambrosini SS.4.

C’est à la fin de l’année 1937 que Sergio Stefanutti décida de proposer à la Regia Aéronautica un programme de chasseur lourd et d’intercepteur dérivé de ses travaux sur les avions à plans Canard et hélice propulsive. En effet depuis 1934 l’ingénieur italien travaillait sur cet architecture inhabituelle qu’il considérait comme très prometteuse.
Un budget lui fut offert par l’aviation fasciste. Il travaillait alors pour la société SAI Ambrosini. Cette dernière décida de désigner le futur avion SS.4 en attendant de lui trouver un nom officielle une fois la commande étatique passée.

Si les démonstrateurs technologiques SS.2 et SS.3 développés auparavant n’affichaient que des performances aériennes médiocres en raison d’une sous-motorisation avérée le futur SS.4 se devait de posséder une propulsion adaptée à sa mission de chasse. C’est pourquoi les dirigeants de SAI Ambrosini acceptèrent quand Stefanutti demanda un lot de trois moteurs à douze cylindres en V Isotta-Fraschini Asso XI. Ce moteur avaient à l’époque le vent en poupe puisqu’il équipait par exemple le bombardier de reconnaissance Caproni Ca.135, l’hydravion CRDA-CANT Z.501, ou encore le bombardier moyen Piaggio P.32.

Le premier de ces trois moteurs était préservé pour des essais statique sur banc, le deuxième était destiné à être monté sur le prototype SS.4 et le troisième devait servir en cas de besoin de rechange. Une fois ceux-ci livrés début 1938 l’assemblage de l’avion put commencer. Pourtant à cette époque déjà les généraux italiens regardaient le programme d’un mauvais œil le trouvant trop peu académique.

Malgré un usinage très précis de pièces totalement inédites la construction de ce prototype ne prit que quelques mois. Et enfin il fut prêt pour ses premiers essais de roulage en février 1939.
Extérieurement le SAI Ambrosini SS.4 se présentait sous la forme d’un monomoteur monoplan à aile basse cantilever. Il possédait un poste de pilotage monoplace. Son moteur Isotta-Fraschini avait été monté de tel sorte qu’il entraîne une hélice tripale propulsive à pas variable. L’avant de l’avion étant ainsi totalement libéré les deux séries de plans Canard purent être installés dans le nez. Ce dernier accueillait également l’armement du chasseur, sous la forme de deux canons de calibre 20mm et d’un troisième centrale de calibre 30mm. La voilure de l’avion placé très en arrière supportait également les deux empennages stabilisateurs dont la particularité était d’être moins élevés que le pas de l’hélice. Le monomoteur devait ainsi gagner en vitesse. Le SS.4 disposait par ailleurs d’un train d’atterrissage tricycle escamotable.
C’est dans cette configuration que le premier vol intervint le 7 mars 1939.

Les officiels fascistes présents lors de ce vol inaugural exigèrent que l’avion leur soit remis afin de poursuivre le développement. Mais le chef des pilotes d’essais de SAI Ambrosini s’y opposa. Ambrogio Colombo, c’est son nom, voulait vérifier encore plusieurs détails qui lui avaient semblé surprenant depuis le sol. Il réussit à convenir avec la Regia Aeronautica de conserver le SS.4 encore quelques jours avant de la faire convoyer par chemin de fer jusqu’à une base aérienne.
Et afin de ne pas perdre de temps Colombo essaya lui-même l’avion le lendemain, le 8 mars 1939.

Malheureusement pour lui ce second vol d’essais ne se passa pas du tout comme prévu. Après trois quarts d’heure de vol d’importantes vibrations se firent ressentir dans le cockpit, le pilote en informant immédiatement ses collègues restés au sol. L’empennage droit de l’avion fut arraché en plein vol et l’avion se mit à osciller dangereusement. Malgré des tentatives de reprise des commandes Colombo ne put empêcher le SS.4 de tomber en piqué et de s’écraser au sol, à quelques centaines de mètres seulement du terrain d’essais.
Le chef pilote d’essais fut tué sur le coup.

Les dirigeants de SAI Ambrosini proposèrent alors de lancer l’usinage de nouvelles pièces et l’assemblage d’un deuxième prototype avec le troisième moteur. Mais le gouvernement italien refusa. La Regia Aeronautica coupa toutes les subventions au programme SS.4.
En coulisse les plus conservateurs des généraux fascistes se félicitaient de cet échec. Ils n’avaient jamais aimé cet avion qu’il jugeait trop original. Sans le savoir c’est un avion très innovant qu’ils avaient rejetés en masse.

Car malgré cet accident mortel lors de son second vol d’essais le SAI Ambrosini SS.4 avait tout d’un avion révolutionnaire. Et pas uniquement à cause de son architecture à moteur propulsif. Les vrais points innovants étaient à chercher ailleurs. Sa voilure d’abord présentait un profil en flèche très intéressant pour l’époque. Son armement très puissant regroupé sur l’avant permettait des tirs plus précis, et enfin son train d’atterrissage tricycle rétractable offrait au SS.4 une stabilité au sol et un aérodynamisme en vol hors du commun. Enfin le recours à un double plan Canard augmentait encore la stabilité de l’avion lors des approches à basse altitude.
Après de savoir si des SS.4 construits en série auraient pu tenir la dragée haute à des North American P-51 Mustang américains ou à des Supermarine Spitfire britanniques est une autre question. Et nous n’entrerons pas dans ce débat dont il est sans doute impossible de trouver une réponse.

Les historiens de l’aéronautique s’accordent sur le fait que le SAI Ambrosini SS.4 fut précurseur d’avions aussi géniaux dans leur conception que les Curtiss XP-55 Ascender et Northrop XP-56 Black Bullet américains ou encore que le Kyushu J7W Shinden nippon. Excusez donc du peu pour ce petit prototype conçu par un avionneur italien finalement assez mineur.
Il ne reste évidemment de nos jours rien de cet avion expérimental.

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Photos du SAI Ambrosini SS.4

Caractéristiques techniques

Modèle : SAI Ambrosini SS.4
Envergure : 12.32 m
Longueur : 6.74 m
Hauteur : 2.48 m
Surface alaire : 17.50 m2
Motorisation : 1 moteur en V Isotta-Fraschini Asso XI RC.40
Puissance totale : 1 x 960 ch.
Armement : Deux canons de 20mm et un de 30mm.
Charge utile : -
Poids en charge : 2446 kg
Vitesse max. : 540 km/h à 5000 m
Plafond pratique : 9600 m
Distance max. : 1050 Km estimée par le constructeur.
Equipage : 1
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Profil couleur

Profil couleur du SAI Ambrosini SS.4

Plan 3 vues

Plan 3 vues du SAI Ambrosini SS.4
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du SAI Ambrosini SS.4

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