SNCAO CAO.700

Fiche d'identité

Appareil : SNCAO CAO.700
Constructeur : Société nationale des constructions aéronautiques de l'Ouest
Désignation : CAO.700
Nom / Surnom :
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 1940
Pays d'origine : France
Catégorie : Avions expérimentaux
Rôle et missions : Prototype de bombardier lourd

Sommaire

“ Le bombardier quadrimoteur tué par l'Armistice de 1940 ”

Histoire de l'appareil

Concevoir un avion d’arme n’est pas une chose aisée, ni en terme d’ingénierie ni en matière de financement, et encore moins quand il est question de temps. Aujourd’hui il faut en moyenne compter entre quinze et vingt-cinq ans pour développer une telle machine. Il n’en a pas toujours été ainsi. Avant la Seconde Guerre mondiale les délais étaient bien plus courts, ne dépassant que rarement les cinq ans. Malheureusement plus le conflit approcha plus celui-ci devînt difficile à tenir si bien que dans les pays tombés sous la coupe de l’Allemagne hitlérienne, telle la Belgique ou les Pays-Bas, plusieurs programmes n’aboutirent jamais. En France l’un des exemples les plus criants fut celui du bombardier quadrimoteur SNCAO CAO.700 pourtant bien avancé.

C’est au début de l’année 1937 que le Ministère de l’Air émit la fiche programme A20 relative à un avion de type B5, c’est à dire un bombardier lourd avec équipage de cinq hommes. Le futur avion devait être quadrimoteur et était à destination de l’Armée de l’Air afin de remplacer les Farman F.222 alors en dotations.
Trois avionneurs y répondirent : Bloch avec son MB.135, Breguet avec son Br.482, et enfin la SNCAO avec son CAO.700. Chaque appareil avait son identité visuelle propre ne ressemblant jamais à l’un ou l’autre de ses concurrents. Le plus ambitieux était l’avion de Breguet et celui qui semblait le plus économique à développer était l’appareil de la SNCAO.

En effet pour concevoir son CAO.700 la Société Nationale de Construction Aéronautique de l’Ouest s’était en partie inspiré de l’hydravion torpilleur bimoteur Loire-Nieuport LN-10 alors en cours de développement. En fait le bombardier reprenait strictement son fuselage et se vit doté d’une nouvelle voilure permettant la fixation des quatre moteurs en étoile ainsi que d’un train d’atterrissage classique escamotable. Son usinage en faisait un avion entièrement métallique.
Pour sa propulsion le CAO.700 fut doté de moteurs Gnome & Rhône et 14N de 1156 chevaux chacun. Comme cela était parfois effectué à l’époque les ingénieurs eurent l’idée d’utiliser deux paires de moteurs ayant chacun une rotation différente. Les deux moteurs les plus à l’extérieur étaient des 14N-49 dont les hélices tournaient dans le sens des aiguilles d’une montre tandis que les deux moteurs les plus proches du fuselage étaient des 14N-48 dont les hélices tournaient dans le sens contraire des aiguilles d’une montre.
L’armement de l’avion reflétait bien son époque : un canon Hispano de calibre 20 millimètres dans une tourelle dorsale à assistance électrique et trois mitrailleuses mobiles MAC de calibre 7.5 millimètres, l’une dans le nez de l’avion et les deux autres en positions ventrales. La charge de bombes standard était annoncée à 1580 kilogrammes.

L’entrée de la France dans la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939 accéléra encore un peu plus le programme A20. L’Armée de l’Air avait un besoin urgent dans ses bombardiers B5 de nouvelle génération. Si le Bloch MB.135 avait déjà volé en janvier de la même année il en était tout autrement des Breguet Br.482 et SNCAO CAO.700. Surtout ces deux derniers avions étaient ceux qui semblaient avoir les faveurs des aviateurs français. Des rallonges de budgets eurent lieu durant la Drôle de Guerre et la SNCAO doubla le nombre d’ingénieurs et d’ouvriers spécialisés affectés au programme.
Pourtant aucun miracle ne se produisit, les prototypes n’eurent jamais la possibilité d’être prêts à temps et donc d’envisager une construction en série.

Le 22 juin 1940 dans la forêt picarde de Compiègne le vieux héros de Verdun, le maréchal Philippe Pétain signait l’armistice avec l’Allemagne nazie. La France était défaite ! La république ne vivait plus que ses derniers jours avant l’établissement d’un État Français totalitaire, antisémite, revanchard, et ultra-réactionnaire aux ordres justement d’un Pétain alors âgé de 84 ans. Ce dernier allait devenir un servile allié de l’idéologie hitlérienne.
La majorité des programmes militaires, et notamment ceux liés à l’Armée de l’Air, n’allait pas survivre à sa vision passéiste et rétrograde de la guerre.

Quelques jours avant cette date fatidique le prototype du SNCAO CAO.700 avait été convoyé par la route jusqu’à Istres afin de le mettre à l’abri des bombardiers allemands. Et c’est dans la plus totale médiatisation que le prototype réalisa son premier vol le 24 juin 1940. Un vol de quelques dizaines de minutes qui ne permit pas de vérifier grand-chose de l’aptitude de l’avion à servir. L’armement n’était évidemment pas monté dessus.
Les autorités pétainistes ordonnèrent à la SNCAO de ne pas faire revoler leur bombardier B5. Le programme était annulé. La Luftwaffe s’y intéressa bien un temps, afin d’en faire un avion de reconnaissance, mais le projet n’aboutit jamais.

Comble de l’ironie le CAO.700 fut le dernier avion conçu par la Société Nationale de Construction Aéronautique de l’Ouest. Elle fut absorbé à l’automne 1940 par la Société Nationale de Construction Aéronautique du Sud-Ouest.
Le prototype du bombardier fut envoyé à la casse. Il n’en reste donc plus rien de nos jours.

 

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Photos du SNCAO CAO.700

Caractéristiques techniques

Modèle : SNCAO CAO.700
Envergure : 25.00 m
Longueur : 18.84 m
Hauteur : 6.10 m
Surface alaire : 88.15 m2
Motorisation : 4 moteurs en étoile Gnome & Rhône 14N
Puissance totale : 4 x 1156 ch.
Armement : Un canon de 20mm, trois mitrailleuses de 7.5mm et jusqu'à 1580 kg de bombes.
Charge utile : -
Poids en charge : 18070 kg
Vitesse max. : 540 km/h à 5000 m
Plafond pratique : 8000 m
Distance max. : 2200 Km à charge maximale
Equipage : 5
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Profil couleur du SNCAO CAO.700

Plan 3 vues

Plan 3 vues du SNCAO CAO.700
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du SNCAO CAO.700

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