Avionneur aujourd’hui quasi oublié de tous et de toutes la Société Provençale de Constructions Aéronautiques était, comme son nom ne l’indique pas, basée à Paris. Ses ateliers de leur côté se trouvaient au bord de la Méditerranée, plus précisément à La Ciotat. C’est pourquoi dans l’entre-deux-guerres cette entreprise se spécialisa dans l’étude et le développement d’hydravions civils et militaires. Comme d’autres pourtant elle s’essaya, avec plus ou moins de succès, aux avions terrestres. Et le premier d’entre eux ne connut pas la construction en série, ne dépassant pas le stade du prototype. Il s’agissait du SPCA Type 30.
C’est au début de l’année 1928 que le STAé, le Service Technique de l’Aéronautique, relevant du ministère de l’Air émit une fiche programme relative à un avion multi-rôle bimoteur de bombardement et de reconnaissance., Il l’ouvrit à tous les avionneurs français. Cinq seulement furent retenus : Amiot, Blériot, Bréguet, la Société Aérienne Bordelaise, et enfin la Société Provençale de Constructions Aéronautiques. Certains industriels apportèrent leur touche personnelle au programme. Quand Amiot, Blériot, et la SAB proposèrent de classiques monoplans à aile haute, Bréguet avant un sesquiplan et la SPCA un monoplan à aile basse et fuselage bipoutre.
Les travaux des designers et ingénieurs de la SPCA furent placés sous l’égide de l’ingénieur en chef (et aviateur) Louis Paulhan. C’est lui qui supervisa l’étude du Type 30. Pourtant il s’opposa à de nombreuses reprises à ses équipes qui eurent notamment gain de cause sur l’architecture en fuselage bipoutre. Elles arguèrent que cela offrirait à l’avion une vrai stabilité à haute altitude. Paulhan accepta. Les travaux allaient à bon train et finalement le prototype fut assemblé au début de l’année 1930.
Doté de deux moteurs à dix-huit cylindres en W Lorraine-Dietrich 18Kd d’une puissance nominale de 650 chevaux entraînant chacun une hélice bipale le SPCA Type 30 se présentait sous la forme d’un monoplan à aile basse. Bien que construit intégralement en métal il conservait un train d’atterrissage classique, se terminant notamment par un patin de queue, et un poste de pilotage biplace en tandem à l’air libre. Une mitrailleuse de calibre 7.5 millimètres devait être installée en poste de tir avant sur affût mobile circulaire. Une arme similaire pouvait tirer via le plancher de fuselage. Sa charge de bombe prévue était de 750 kilogrammes. Ce prototype reçut les marquages de l’Aéronautique Militaire ainsi qu’une immatriculation civile F-AKCA. Il vola pour la première fois le 1er février 1931.
Ne révélant pas de graves défauts lors de ce vol inaugural le SPCA Type 30 poursuivit ses essais. Comme la majorité de ses concurrents il était lent, peu manœuvrable, mais disposait d’une bonne stabilité en vol. Ce qui était alors suffisant pour le ministère de l’Air et pour l’Aéronautique Militaire. De ce fait le deuxième prototype de l’avion fut officiellement commandé. Le 7 août 1931 lors d’une démonstration devant des officiels l’avion eut un grave accident. En vol une partie du fuselage bipoutre se disloqua. Le pilote d’essais Ernest Burri réussit cependant à ramener son Type 30 au sol. L’enquête du STAé révéla que ce premier prototype ne pourrait plus voler.
Il fallut donc attendre le 6 mai 1933 et l’assemblage final du second prototype pour que la campagne d’essais puisse reprendre. Par rapport à son prédécesseur il possédait un train d’atterrissage redessiné, avec désormais une roulette de queue et non plus un patin, ainsi qu’un fuselage renforcé. Immatriculé F-AKCB le SPCA Type 30 possédait désormais deux moteurs à douze cylindres en V Hispano-Suiza 12Nb d’une puissance là encore de 650 chevaux. Celui-ci était jugé plus facile d’entretien et d’emploi que le Lorraine-Dietrich 18Kd du premier prototype.
Malheureusement cela ne suffit pas. Le premier vol à l’été 1934 de l’Amiot Am.143 scella le sort de tous ses concurrents. Ils perdirent la compétition. Le SPCA Type 30 n’y fit pas exception. L’avionneur chercha alors à placer son bimoteur à l’export mais sans aucun succès. Conçu spécifiquement pour les besoins de l’Aéronautique Militaire il n’intéressait pas les autres forces aériennes. Surtout il avait été refusé par elle et ne pouvait donc pas vraiment se placer ailleurs.
Après le succès en demi-teinte de son hydravion commercial à coque Météore 63 et l’échec de ses hydravions militaires Type 10 et Type 20 la Société Provençale de Constructions Aéronautiques se plantait de nouveau auprès des autorités françaises. En fait cela allait devenir sa marque de fabrique. Le Type 30 fut ferraillé au cours du second semestre 1934. Il n’en reste désormais plus rien.
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