Valmet Vihuri

Fiche d'identité

Appareil : Valmet Vihuri
Constructeur : Valtion Metallitehtaat
Désignation :
Nom / Surnom : Vihuri
Code allié / OTAN :
Variante :
Mise en service : 1953
Pays d'origine : Finlande
Catégorie : Avions d'entraînement
Rôle et missions : Avion d'entraînement basique et intermédiaire.

Sommaire

“ Un avion d'entraînement méconnu à la carrière assez courte ”

Histoire de l'appareil

Parmi les nations européennes toutes n’ont pas eu un impact similaire sur l’histoire aéronautique. Si l’Allemagne, la France, l’Italie ou encore évidemment le Royaume-Uni ont été fondamentaux d’autres ont eu une résonance beaucoup plus légère, voire anecdotique. C’est notamment le cas de la Finlande dont les aéronefs ont peiné à exister en dehors de ses frontières. L’un des exemples les plus frappants de ces difficultés à produire des avions destinés à autre chose que son marché indigène est certainement l’avion d’entraînement primaire et intermédiaire Valmet Vihuri.

C’est à la fin des années 1940 que les premières études pour cet avion furent lancées. Il s’agissait alors de trouver un remplaçant aux avions de reconnaissance VL Tuisku utilisés alors pour l’entraînement primaire et intermédiaire des futurs pilotes finlandais. Ces biplans datant de la décennie précédente étaient à bout de souffle, ils avaient participé à tous les combats de le Seconde Guerre mondiale. Le gouvernement finlandais, comme à son habitude, ne lança pas d’appel d’offre et chargea le constructeur Valmet de concevoir le futur avion.

Valmet était en fait la raison sociale de feue VL. La société avait été modifiée après guerre, en 1946. Et à ce jour elle n’avait encore produit aucun avion. Aussi ses ingénieurs eurent l’idée de développer non pas un mais deux appareils différents : le Tuuli destiné à la formation initiale et le Vihuri pour les missions d’entraînement intermédiaire, et notamment de formation au tir. L’idée était loin d’être stupide, Valmet disposant alors de suffisamment d’ingénieurs dans ses rangs pour établir deux équipes distinctes. Surtout le constructeur espérait bien pouvoir percer sur le marché des pays émergents autant qu’auprès des autres pays européens.

Pourtant au milieu de l’année 1950 la bonne idée de base tourna au fiasco. Si l’équipe qui travaillait sur le Vihuri avançait bien son homologue patinait avec le Tuuli. À tel point d’ailleurs que des ingénieurs finlandais eurent l’idée de tester en vol le De Havilland Canada DHC-1 Chipmunk afin de s’en inspirer. Mais malgré la production de deux prototype la force aérienne finlandaise jeta l’éponge. Elle annulait la commande du Valmet Tuuli. Un troisième prototype fut assemblé pour le marché civil, mais là aussi sans trouver de déboucher.

Cette annulation du programme Tuuli eut pour conséquence de rebattre les cartes dans celui du Vihuri. Désormais l’avion devrait assurer à la fois la formation primaire et intermédiaire des futurs pilotes. Mais jamais il n’avait été pensé comme tel, les ingénieurs de Valmet soulignant alors que l’avion était sans doute trop puissamment motorisé pour cette tâche. Pour autant l’état-major passa outre leurs critiques et acheta un premier lot de trente machines. À l’époque le prototype venait juste de réaliser son vol inaugural, le 6 février 1951. Il portait le code tactique VH-1.

Extérieurement le Valmet Vihuri n’avait rien d’extraordinaire pour son temps.
C’était un monoplan à aile basse cantilever de construction entièrement métallique. Il possédait un train d’atterrissage classique escamotable et était propulsé par un moteur à neuf cylindres en étoile Bristol Mercury Mk-VIII de 831 chevaux. Destiné à l’entraînement au tir le Vihuri possédait de ce fait deux mitrailleuses Browning de calibre 7.7mm dans les ailes ainsi qu’une charge offensive externe de 100kg. Celle-ci s’articulait généralement en deux bombes de 50kg ou quatre de 25kg. L’instructeur et l’élève prenaient place dans un cockpit biplace en tandem largement vitré.

Le choix de la motorisation britannique n’avait rien de hasardeux. En fait la Finlande possédait un stock d’une centaine d’entre-eux depuis avant la guerre. Ils avaient été livrés par le Royaume-Uni en même temps que des bombardiers légers Bristol Blenheim Mk-I en juillet 1937. Plutôt que de les voir pourrir inutilement il avait été décidé de les gréer sur ce Vihuri.

Les premiers exemplaires de série entrèrent en service au mois de mars 1953 sous la désignation de Valmet Vihuri Mk-II, le Mk-I étant réservé au prototype. Et très vite l’avion se révéla assez plaisant à piloter, quoiqu’un peu difficile à prendre en main pour les plus inexpérimentés. En octobre 1954 la force aérienne finlandaise passa commande pour vingt avions supplémentaires, désignés Vihuri Mk-III. Ils étaient strictement identiques à la version précédente. Le dernier fut livré en janvier 1957.

Mais dès 1955 il devint évident que le Valmet Vihuri était bien plus fait pour l’entraînement intermédiaire que pour la formation basique. Plusieurs incidents marquèrent alors sa carrière. Le plus retentissant eut lieu le 14 décembre 1957 quand un exemplaire rata son atterrissage et tua sur le coup son jeune élève pilote de 19 ans. Nommé Risto Kuuskoski il s’agissait de l’un des six enfants du premier ministre finlandais de l’époque, Reino Kuuskoski. Le choc fut très important dans l’opinion publique, et une commission d’enquête ordonna que l’on cloue au sol tous les avions jusqu’à nouvel ordre. Pour autant il était alors prévu que les avions revolent un jour.

Ce qui n’arriva jamais. Finalement en mai 1959 la force aérienne finlandaise ordonna le retrait du service de tous les Valmet Vihuri. Ironie du sort la commission d’enquête avait quelques jours auparavant innocenté l’avion dans cette série d’accidents et d’incidents. Elle avait mis en lumière le fait que jamais l’appareil n’aurait dû servir pour la formation initiale et se contenter de l’entraînement intermédiaire. En outre plusieurs erreurs de pilotages furent soulignés, notamment dans l’accident mortel du jeune Risto Kuuskoski.

Un temps le constructeur Valmet pensa pouvoir placer un lot de vingt avions de ce type auprès de la Tunisie mais jamais ce contrat ne se fit. Le Vihuri se traînait encore une trop mauvaise réputation. Plusieurs exemplaires furent pris en compte par des aéroclubs comme remorqueurs de planeurs tandis que la très grosse majorité fut envoyée à la ferraille.
Un exemplaire, porteur du code tactique VH-18, est préservé au musée de la force aérienne finlandaise à proximité de l’aéroport de Jyväskylä dans le sud du pays.

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Photos du Valmet Vihuri

Caractéristiques techniques

Modèle : Valmet Vihuri Mk-II.
Envergure : 10.40 m
Longueur : 8.80 m
Hauteur : 3.86 m
Surface alaire : 18.86 m2
Motorisation : 1 moteur en étoile Bristol Mercury Mk-VIII
Puissance totale : 1 x 831 ch.
Armement : Deux mitrailleuses de calibre 7.7mm et 100kg de bombes.
Charge utile : -
Poids en charge : 2884 kg
Vitesse max. : 425 km/h à 3700 m
Plafond pratique : 8900 m
Distance max. : 675 Km à masse maximale.
Equipage : 2
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Profil couleur

Profil couleur du Valmet Vihuri

Plan 3 vues

Plan 3 vues du Valmet Vihuri
Fiche éditée par
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Vidéo du Valmet Vihuri

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