André Malraux est indubitablement un des grands personnages de la France du XXème siècle. Né justement avec le siècle, Malraux est surtout connu du grand public comme le créateur du Ministère de la Culture, mais c’est oublié un peu vite qu’il fut également un grand aventurier et un excellent pilote.
Malraux rencontra l’aviation en Indochine, au début des années 20, alors qu’il n’était encore qu’un jeune écrivain français. Son goût immodéré pour l’aventure, mais également pour l’humanisme, allait le conduire à sillonner cette colonie française, d’abord comme passager des biplans Goliath puis petit à petit il apprit à piloter lui-même les avions. De cette époque André Malraux tira un de ses ouvrages les plus riches : La voie royale.
Malraux était également à l’époque connu pour ses déboires avec la justice française, et c’est justement à cause de la justice qu’il quitta Paris en 1934 et sillonna le Moyen-Orient aux commandes de son propre Farman 190. A cette occasion l’écrivain français se fit un nom en Arabie-Saoudite et au Yémen. En Ethiopie Malraux et ses compagnons découvrirent l’étendue des velléités expansionnistes italiennes. C’est là qu’il décida de combattre toutes les dictatures.
C’est aux commandes de Polikarpov I-16 d’origine soviétique que Malraux et ses troupes se battirent en Espagne. En effet l’écrivain avait participé alors à la création des Brigades Internationales, prenant même le commandement des forces françaises, lors de la Guerre d’Espagne. A cette occasion André Malraux put prendre pleinement conscience du danger que représentait alors la Luftwaffe. André Malraux commanda par la suite une escadrille, baptisée España, composée d’une vingtaine de biplans Potez-25 de bombardement et de reconnaissance. Ces avions menèrent des opérations de harcèlement contre les troupes franquistes. Malraux avait alors recruté plusieurs pilotes humanistes pour voler à ses côtés sur les Potez, parmi lesquels René Darry, Jean Grandel, ou encore Victor Véniel. De cette expérience de la guerre aérienne et du commandement, mais également de l’engagement humain, André Malraux tira un de ses ouvrages les plus intimistes : L’Espoir, par la suite adapté au cinéma par ses soins.
Malraux s’engagea dans la Seconde Guerre Mondiale dès l’entrée en guerre de la France en septembre 1939. Fait prisonnier en 1940, Malraux s’évada de camps. Il demeura inactif jusqu’au début de 1944 où il entra en résistance, préférant les Forces Françaises de l’Intérieure (FFI) fidèles à De Gaulle aux Francs-Tireurs et Partisans (FTP) de ses amis du PCF. Plusieurs fois arrêté, plusieurs fois évadé, Malraux finit toutefois par se sauver de sa prison de Toulouse. En juillet 1944 le Général De Gaulle le nomme à la tête de la Brigade « Alsace-Lorraine » ; dont les deux unités sont une escadrille de chasse, le groupe Alsace, et une escadrille de bombardement, le groupe Lorraine. De Gaulle estima alors que si Malraux intégrait les Forces Aériennes Françaises Libres (FAFL) il serait plus « contrôlable ». Il resta commandant de la brigade aérienne jusqu’à la fin des hostilités.
Après guerre, André Malraux entra en politique aux côtés de Charles De Gaulle, et en 1959, aux origines de la Vème République, Malraux créa son propre ministère : la Culture. Outre le grade d’Officier de la Légion d’Honneur, le titre de Compagnon de la Libération, la Médaille Militaire, la Médaille de la Résistance, et la Croix de Guerre, André Malraux était récipiendaire de la Royal Air Force Cross et de la Médaille de bronze du Congrès américain pour son action pendant la Guerre d’Espagne et durant l’Occupation. André Malraux a aussi été distingué par le Prix Nobel de Littérature pour son oeuvre La condition humaine. Décédé en 1976, ses cendres ont été transférées en 1996 au Panthéon.
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