32th Squadron de la RAF, au service de la reine Elisabeth II

Ce contenu est une partie du dossier thématique : Unités aériennes spéciales

Du 2 au 5 juin 2012 le Royaume Uni vivra au rythme du jubilé de diamant de la Reine Elisabeth II. Soixante années d’un règne historique avec ses joies et ses douleurs, marqué par l’après-guerre et la prospérité économique du pays, mais aussi par l’affrontement est-ouest, la Guerre des Malouines, et la montée des conflits régionaux. Six décennies au cours desquelles la souveraine britannique fut tantôt adulée tantôt incomprise de ses sujets, mais qui finalement font d’elle un repère pour l’histoire européenne du XXème siècle. De 1952 à 2012, la fille aînée de Georges VI a su marquer son temps, et a toujours fait en sorte se battre pour la paix sans pour autant se défaire de son armée, de sa marine, et de son aviation. En effet, celle qui n’était encore qu’une enfant quand son père menait la guerre contre les Nazis aux côtés de Winston Churchill, n’a pas oublié cette Royal Air Force (et ses Spitfire) qui défendit si bien son île. Une RAF que la reine n’a jamais boudé, et dont une unité est spécialement dédiée à son usage et à celui de sa famille : le 32th Squadron.

Pour commencer un petit peu d’histoire ne peut pas faire grand mal. Le 32th Squadron (32ème escadron pour ceux qui auraient vraiment du mal avec la langue de Shakespeare) est une unité née initialement pendant la Première Guerre Mondiale au sein du Royal Flying Corps (l’ancêtre de l’actuelle RAF) et qui menait des missions de chasse, notamment avec des biplans DH.2 et DH.5, agissant au-dessus du sol français. Une fois la paix revenue, l’unité conserva son rôle de défense aérienne et vola sur la majorité des chasseurs britanniques de l’entre-deux-guerres dont le Siskin et le Bulldog. Dans les derniers mois des années 30 elle passa sur monoplan avec l’arrivé en unité des premiers Hurricane. Avec ces avions, le 32th Squadron reprit le chemin de la France, avant de devoir défendre son pays contre la Luftwaffe. Au milieu du conflit ce Squadron passa comme nombre d’autres sur Spitfire. Une fois la guerre terminée, l’unité passa sur jets avec les chasseurs Vampire et Venom, avant d’être transformée en janvier 1957 sur bombardiers légers Canberra. Douze ans plus tard le 32th Squadron fut dissous.

C’est là que les choses changèrent, car l’unité fut reformée deux ans plus tard afin de reprendre les missions du Metropolitan Communication Squadron, l’unité destinée au transport des hautes personnalités britanniques. A cette époque, le MCS volait sur des hélicoptères Wessex HCC Mk-1 et  sur des avions de transport tactique Hawker-Siddeley Andover transformés pour l’occasion. Le 32th Squadron les reprit, et leur ajouta quatre jets d’affaire HS-125 CC Mk-1. Le 32th Squadron fut officiellement baptisé « Royal Squadron ». Par la suite les HS-125 laissèrent peu à peu la place à des British Aerospace 125, une version plus moderne. L’année 1976 marqua le retrait des Wessex au profit de cinq Gazelle spécialement aménagées. Ces hélicoptères français, construits sous licence en Angleterre, laissèrent la place vingt ans plus tard à des Eurocopter AS-355, désignés localement Twin Squirell HCC Mk-1.

AgustaWestland A109E Power du 32th Squadron de la RAF.

En 2012, le 32th Squadron vole sur dix aéronefs. Si le British Aerospace 125 CC Mk-3 reste numériquement, avec six exemplaires, le plus important, les deux autres sont largement plus connus. En commençant bien sûr par les deux petits quadriréacteurs British Aerospace 146 CC Mk-2 destinés au transport moyen courrier de la famille royale. A ceux ci se joignent désormais deux hélicoptères AW-109 chargés des missions de liaisons, mais aussi le cas échéant d’évacuation sanitaire. Véritable institution au sein du royaume, Elisabeth II est bien qu’un chef d’état, c’est un symbole pour la grande majorité des Britanniques. Ceux ci n’ont quasiment jamais remis en question l’affectation de cette unité à sa personne et à sa famille. Toutefois la souveraine a su mettre le 32th Squadron au service de ses sujets, notamment lors d’accidents majeurs ou de catastrophes naturels, lorsque la rapidité d’intervention des jets d’affaire et des hélicoptères peut faire des miracles.

Basé à Northolt, dans l’ouest londonien, le 32th Squadron est une unité unique au Royaume Uni, la British Army et la Fleet Air Arm n’ayant théoriquement pas le droit de transporter à bord de leurs aéronefs respectifs la Reine. A noter cependant que les Sea King jaune de sauvetage en mer du 22nd Squadron voient souvent voler à leur bord le futur souverain du royaume, le Prince William, petit-fils d’Elisabeth II, mais pour la bonne et simple raison que c’est son job de voler à bord puisqu’il y est pilote. Enfin il faut souligner que lorsqu’elle se déplace au Canada la Reine peut faire appel aux Airbus CC-150 Polaris du 437th  Transport Squadron de la Royal Canadian Air Force, cette unité ayant comme attribution particulière le transport de celle qui demeure le chef d’état de ce pays d’Amérique du nord, comme de la majorité des pays du Commonwealth.

Lors de ce jubilé, les pilotes et équipages auront à coeur de mener à bien leur mission avec le plus grand professionnalisme, le 32th Squadron restant pour bon nombre de Britanniques un véritable ambassadeur de leur pays, à l’instar de la patrouille des Red Arrows qui se produira d’ailleurs à cette occasion dans le ciel de Londres. Si majoritairement les Français ignorent l’existence de l’ETEC, il en est tout autrement de son homologue britannique et de nos voisins d’outre-Manche.

British Aerospace 146 CC Mk-2 du 32th Squadron de la RAF.

Photo (c) UK Ministry of Defence

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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