Les ailes de la Couronne à Hong-Kong

Ce contenu est une partie du dossier thématique : Unités aériennes spéciales

RHKAAF. Sous cette quasi insondable abréviation se cache la Royal Hong-Kong Auxiliary Air Force. Aujourd’hui tombée dans l’oubli, elle était jusqu’en 1993, le bras armé de Londres à Hong-Kong. Ou tout du moins sa branche aérienne. Véritable outil du maintien de la paix britannique dans cette petite possession asiatique ô combien importante pour l’économie du Royaume Uni, la RHKAAF devait non seulement protéger les Hong-kongais mais également assurer sa souveraineté. Composé d’une flotte hétéroclite celle-ci était même méconnue outre-Manche.

Née en 1949 en tant que Hong Kong Auxialliary Air Force, elle ne devint « Royal » que deux ans plus tard. Elle disposait dans ses premières années de douze avions en parc : quatre Auster Mk-V, quatre Harvard Mk-II, et quatre Spitfire Mk-XVIII. Les rôles de ces aéronefs étaient vastes : de la défense de l’île à l’évacuation sanitaire, en passant par les liaisons aériennes, et même le transport royal. Evidemment la reine, ou son père avant elle, se serait senti un rien à l’étroit à l’arrière d’un Auster.

L’année 1958 marqua l’arrivée au sein du RHKAAF des premiers hélicoptères, à savoir deux Westland Widgeon. Sept ans plus tard deux Alouette III les rejoignaient, poussant à la retraite les Spitfire et Harvard. Les deux hélicoptères français étaient alors les seuls à voler sous une livrée militaire britannique.

Beagle Bulldog portant les couleurs de la RHKAAF.
Beagle Bulldog portant les couleurs de la RHKAAF.

Si les années 65/75 furent celles de ces deux types d’hélicoptères, la surprise fut grande en 1977 de voir arriver les remplaçants des Auster sous la forme de deux Beagle Bulldog et de deux Beechcraft Musketeer, des avions de tourisme et d’entraînement plutôt habitués aux aéroclubs et non à la défense d’un territoire. Trois ans plus tard, la retraite sonna pour les Widgeon et ce fut là le jour de la livraison des premiers avions bimoteurs.

Un Britten-Norman Islander et deux Cessna Titan furent acquis pour des missions de patrouille côtière, de surveillance, et de recherche à longue distance. Mais la colonie britannique manquait encore d’un hélicoptère pour réaliser des missions de sauvetage en mer correctes. La solution fut temporairement trouvée lorsque la RAF prêta deux Wessex. Mais pour pérenniser l’action de la RHKAAF, il fallait trouver une machine à la hauteur. Ce fut chose faite en 1980 avec la livraison du premier des trois SA-365C Dauphin 2. Ces hélicoptères apportèrent une souplesse d’emploi et une fiabilité sans équivalent dans la région.

Dauphin 2 de la Royal Hong-Kong Auxialliary Air Force.
Dauphin 2 de la Royal Hong-Kong Auxialliary Air Force.

Les années 80 allaient leur appartenir, tandis que les Alouette III continuaient de servir la Couronne dans cette partie de l’Asie. Bientôt les Musketeer furent eux aussi appelés à disparaître au profit de petits monomoteurs d’entraînement Slingsby T67, tandis que le Islander laissait la place à deux King Air 200 plus rapides et plus aisés d’emploi. Le remplacement des vénérables Alouette III intervint en 1989 sous la forme de deux Sikorsky H-76 Eagle.

Lorsqu’en 1993 l’unité fut dissoute et reformée sous l’égide chinoise, afin de préparer le retour de l’île dans le giron de l’empire communiste quatre ans plus tard, les Dauphin furent remplacés par des Blackhawk. La Royal Hong-Kong Auxialiary Air Force n’était plus, le Government Flying Service venait de naître. Si les livrées furent conservées, la langue anglaise disparut progressivement, de même que les serials chinois faisaient leur apparition. La reine n’était plus le commandant suprême de cette force aérienne créée sous le règne de son père.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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