En 1935, le gouvernement fédéral décide de doter le Canada d’un transporteur aérien national. Il existe certes un certain nombre d’entreprises aériennes d’envergure régionale, mais aucune n’offre de services transcontinentaux. Pour un pays de la taille d’un continent, il devient impératif de mieux organiser le transport aérien de passagers et de courrier.
Le 11 avril 1936, la loi constituant la société d’état Trans-Canada Airlines (TCA) est adoptée. Le gouvernement fédéral y investit $5 millions, permettant notamment l’achat de trois premiers avions, soit deux Lockheed 10 Electra et un Boeing Stearman.
Le ministre fédéral des transports, C.D. Howe, est à bord lors du vol inaugural de TCA effectué le 30 juillet 1937. Le Lockeed Electra s’envole de Montréal à l’aube et atterrit au crépuscule à Vancouver après 17 heures de vol et cinq escales. Le premier vol commercial aura lieu le 1er septembre 1937 lors de l’inauguration des services passagers et postaux entre Vancouver et Seattle (État de Washington). Les services transcontinentaux débutent le 1er avril 1939 de Montréal et de Toronto à destination de Vancouver via Ottawa, North Bay, Kapuskasing, Winnipeg, Regina, Lethbridge et Edmonton avec la mise en service d’une flotte de douze Lockheed 14 Super Electra de 10 passagers et de six Lockheed 18 Lodestar de 14 passagers.
Durant la Seconde Guerre mondiale, TCA débute sa première desserte transatlantique Montréal/Prestwick (Écosse) avec une flotte de 9 Lancastrian, dans le cadre du Canadian Government Trans-Atlantic Air Service (CGTAS) surtout utilisé par les militaires. Version civile du célèbre bombardier Lancaster, le Lancastrian dépourvu de blindage et d’armement, avec une autonomie de vol accrue par l’installation d’un réservoir de plus de 1800 litres de carburant dans la soute à bombes, pouvait transporter 4 tonnes de courrier et de fret ainsi qu’une dizaine de passagers. Le CGTAS jeta les bases des vols commerciaux au-dessus de l’Atlantique Nord et, à la fin du conflit, TCA continua à opérer ses Lancastrian pour des vols strictement commerciaux jusqu’en 1947 lorsqu’ils furent tous remplacés par des Canadair Northstar.
Après-guerre, TCA connaît une expansion rapide grâce à sa flotte de Douglas DC-3 et la livraison, à compter de 1946, d’appareils Canadair Northstar qui assurent les liaisons transcontinentales et internationales. Le siège social de TCA déménage de Winnipeg vers Montréal en 1949. En 1953, pour répondre au marché du fret aérien en pleine expansion, TCA fait l’acquisition de trois Bristol Freighter qui assurent les liaisons régulières tout-cargo Montréal-Toronto-New York et Montréal-Toronto-Winnipeg jusqu’en 1955 quand des Northstar, modifiés en configuration tout-cargo, prennent la relève.
Les Canadair Northstar effectuant le transport des passagers sous les couleurs de TCA font graduellement place au célèbre long-courrier Lockheed Super Constellation à compter de 1954. En 1955, TCA lance une nouvelle ère en devenant le premier transporteur aérien en Amérique du Nord à aligner des avions turbopropulsés avec ses Vickers Viscount britanniques. TCA est également la première entreprise au monde à exploiter des vols réguliers avec des Vickers Vanguard, un avion turbopropulsé plus grand et rapide que le Viscount. Davantage silencieux et confortables que les avions avec moteurs à pistons, ces appareils fort appréciés des clients sont en service jusqu’au milieu des années ’70. L’année 1960 marque le début d’un nouveau chapitre de l’histoire de TCA avec l’entrée en service de ses premiers avions à réaction, le Douglas DC-8.
Afin de mieux refléter la dualité linguistique du Canada, Trans-Canada Airlines change de nom en 1965 pour devenir Air Canada. En 1988 débute la privatisation d’Air Canada qui sera complétée en 1989. En janvier 2001, Air Canada Régional Inc. prenait son envol, à la suite du regroupement de quatre transporteurs aériens régionaux. Filiale en propriété exclusive d’Air Canada, ce processus de regroupement prit fin en 2002 avec le lancement d’un nouveau nom: Air Canada Jazz qui prendra le nom d’Air Canada Express à compter de 2011.
Un des principaux membres de Star Alliance, Air Canada est aujourd’hui le plus important transporteur aérien du Canada à proposer des vols intérieurs et internationaux, desservant près de 200 destinations sur cinq continents. La flotte actuelle d’Air Canada compte plus de 200 appareils et est constituée d’Airbus 319, 320, 321 et 330, de Boeing 767 et 777, ainsi que d’Embraer 175 et 190. Il faut ajouter également les 158 avions d’Air Canada Express dont la flotte aligne des jets régionaux Bombardier CRJ ainsi que des appareils turbopropulsés Bombardier Dash 8 et Beechcraft 1900 Beechliner. En 2012, la division Air Canada Rouge visant à desservir la clientèle des voyages d’agrément vers des destinations touristiques saisonnières prenait son envol.
Air Canada a marqué son 75e anniversaire en 2012 avec comme invité le Boeing 787 Dreamliner qui effectuait sa visite inaugurale au Canada. Air Canada a passé une commande ferme pour 37 de ces appareils «de rêve» et détient des options d’achat sur 13 autres. Le premier Dreamliner aux couleurs d’Air Canada a effectué son premier vol commercial le 18 mai 2014. En février 2016, Air Canada signait une commande qui pourrait aller jusqu’à 75 avions Bombardier CSeries afin de poursuivre la modernisation de sa flotte.
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6 Responses
Très chouette article sur une compagnie de légende. Bravo Marcel.
Merci pour cette histoire,….qui continue, longue vie à air canada.
J’ai cru voir passé une nouvelle récente concernant une fusion éventuelle entre United Continental et Air Canada… Qu’en est-il ?
C’est plutôt le contraire d’une fusion. Le Bureau canadien de la concurrence est intervenu pour empêcher Air Canada et son partenaire américain, United Continental au sein du réseau Star Alliance, de coordonner leur tarification, le nombre de places disponibles et d’échanger de l’information commerciale sensible en ce qui concerne 14 liaisons à forte affluence.
Les deux transporteurs pourront toutefois travailler ensemble sur d’autres liaisons sur lesquelles elles n’exercent pas un quasi-monopole, a indiqué l’organisme fédéral.
Air Canada et United Continental souhaitaient former une coentreprise sur ces liaison entre le Canada et les États-Unis.
Selon les dispositions du consentement déposé au Tribunal de la concurrence, Air Canada et United Continental ont convenu de ne ni former la coentreprise ni coordonner leurs activités dans le cadre des accords de coordination visant ces 14 liaisons ni d’échanger de l’information commerciale sensible.
Le Bureau de la concurrence nommera un contrôleur indépendant afin de s’assurer qu’Air Canada et United Continental respectent les dispositions du consentement
Merci pour ces précisions utiles… et tant mieux pour les usagers