Le ravitaillement en vol, acteur discret des opérations contre Daech

Comment réaliser de nos jours une opération aérienne de grande envergure au-dessus d’un territoire de plus d’un million et demi de kilomètres carré ? La réponse est simple : en ayant recours à une flotte d’avions de transport et de ravitaillement en vol plus que conséquente. Et c’est actuellement le cas en Irak et en Syrie. Bien moins médiatisés que les avions de combat ou de reconnaissance les ravitailleurs en vol sont pourtant de toutes les missions opérationnelles. Et leurs équipages démontrent chaque jour leur engagement.

Qu’ils soient Airbus CC-150 Polaris canadiens, Boeing C-135FR français, ou encore McDonnell Douglas KC-10 Extender américain pour ne citer qu’eux ces avions permettent chaque jour d’allonger considérablement le rayon d’action des avions de combat. En effet, il ne faut pas oublier que sans ravitaillement en vol il serait impossible aux Rafale français basés aux Émirats Arabes Unis de réaliser leurs missions de reconnaissance armée et de frappes aériennes dans le nord de l’Irak. Et que dire des monoréacteurs comme les nombreux F-16 présents sur ce théâtre d’opération ? Ils seraient cantonnés à des missions courtes sans aucune possibilité de rester sur zone.

Alors forcément les avions ravitailleurs représentent des cibles de choix pour les terroristes de Daech, au cas bien sûr où ils seraient capables de les accrocher avec leurs missiles sol-air portables. C’est la raison pour laquelle ces efficaces mais onéreux avions volent généralement loin du champ de bataille, dans un espace aérien largement sécurisé, sous l’œil attentif de l’avion de veille radar le plus proche, et protégé par un ou deux chasseurs-bombardiers.

Ce Tornado GR4 britannique se prépare à se ravitailler sur un CC-150 Polaris canadien.
Ce Tornado GR4 britannique armé et bon de guerre vient de terminer son ravitaillement sur un CC-150 Polaris canadien.

Présents depuis le début de l’opération les ravitailleurs en vol sont pourtant assez peu sous les feux de la rampe. Il faut dire que ces avions, aux vagues airs d’avions de ligne, sont finalement nettement moins sexy que les avions de combat, ou même que les avions de reconnaissance.
Moins sexy mais tout aussi nécessaire à l’effort de guerre contre le terrorisme.

Photos © Aviation Royale Canadienne.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

4 réponses

  1. Hé oui, que serait La Chasse sans sa station service volante ?
    Un grand bravo à ces pilotes et équipages de l’ombre.
    Une pensée particulière à un CdB du Bretagne.

  2. Merci de cet article sur ces missions ingrates mais ô combien indispensables !
    A-t-on idée du nombre d’appareils engagés ? Au moins deux en permanence en vol ?
    Si la réponse n’est pas classée… je n’ai pas envie de voir nos amis gendarmes à 6h du matin 😉 ?

    1. Les estimations données par la presse spécialisée donnent entre trois et quatre ravitailleurs en vol en permanence au-dessus des territoires irakiens et jordaniens.

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