21 février 1916, il y a un siècle, l’horreur de Verdun

Il existe comme ça des noms qui nous plonge directement dans l’horreur de la guerre : Verdun. Il y a un siècle, le 21 février 1916 les armées allemandes et françaises lançaient à Verdun ce qui allait devenir la bataille symbole de cette horreur que fut la Première Guerre mondiale. Un affrontement dans lequel la toute jeune aviation militaire prit également sa part. Verdun n’a jamais quitté les mémoires, n’a jamais été éclipsée dans les manuels scolaires.

Verdun c’est une bataille faite aussi de superlatifs : neuf mois, trois semaines, et six jours entre le 21 février et le 20 décembre 1916. Un peu plus de 300 000 morts et de 420 000 blessés. 80% des victimes meurent sous les tirs de l’artillerie des deux camps. Si sur le papier la France remporte la bataille le prix aura été très (trop) lourd.

Selon une étude de la Bundeswehr datée de 2009 il n’existe pas une famille allemande ou française qui n’ait pas perdu un aïeul lors de cette bataille. Verdun demeure encore aujourd’hui l’un des plus grands charniers du vingtième siècle, la nature laissant encore, un siècle plus tard, ressortir les ossements de combattants. Allemands ? Français ? Qu’importe en fait ils ont tous été les victimes de la folie des hommes.

Alors quel rapport aussi avec l’aviation ? Simplement Verdun fut aussi une des premières batailles où l’aviation joua un rôle prépondérant. Certes monoplans et biplans continuaient de régler les tirs d’artillerie, et ce dans les deux camps, mais ils y défrichèrent aussi le domaine de vol des bombardiers moyens et légers chargés d’une forme élémentaire d’appui des troupes. Des troupes bien peu mobiles dans cette guerre de positions où l’on mourrait autant sous les balles et les obus du camp d’en face que dans la froideur et l’humidité des tranchées. Durant Verdun plus de 2000 aviateurs allemands et français perdirent la vie, autant du fait de la DCA adverse que de la chasse ennemie.

Ne croyez pas que je vais prendre position pour la France plutôt que pour l’Allemagne, le propos de cet article n’est pas là. Chacun aura compris que Verdun fut une boucherie inutile, un peu à l’image de cette guerre qui ne fit que creuser un peu plus le fossé qui existait alors entre Allemands et Français. Un fossé qui allait connaitre son apogée 25 ans plus tard. Un fossé qui serait aussi comblé une quarantaine d’années plus tard et qui allait donner naissance à l’amitié franco-allemande, creuset de l’Europe et notamment de l’Europe aéronautique. Pour toutes ces raisons nous ne devons pas oublier Verdun, son horreur absolue.

Photo © SDASM.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

7 Responses

  1. 1916 est aussi un peu la naissance de « La Chasse ».
    A ce sujet lire l’excellent livre de Patrick de Gmeline : Baron rouge et Cigogne blanche.
    Ou l’histoire des deux plus grand As de l’histoire.
    Mais pour ma part, après avoir avalé ce livre, je dirais que l’As des As c’est bien René Fonck car même si son « score » est inférieur de 5 à Manfred Von Richtofen (75 contre 80), René Fonck n’a jamais pris une balle dans son avion…
    C’est hélas vrai, ce fut une véritable boucherie.

    1. Fonck était l’as des as, vue la manière de compter les victoires côté français, il avait plys de victoires non validées que la Baron rouge, la différence de nb de victoires officielles entre les 2 hommes était moins de 5

      1. James,
        Les victoires homologuées des deux pilotes sont bien 80 pour Manfred Von Richtofen (Les non homologuées n’ont pas été comptées) et 75 pour René Fonck (plus 52 non homologuées). Je ne parle pas du nombre d’avions abattus dans les deux camps.
        Le système d’homologation de victoire français est le plus strict de tous les belligérants. Il nécessitait d’une part, que l’appareil abattu tombe du côté allié de la ligne de front et au minimum deux témoins au sol. Ceci explique la différence importante entre les victoires homologuées et les victoires probables, notamment chez les pilotes comme Fonck, Guynemer, Madon ou Dorme.
        C’est pour cela que de nombreux historiens disent que René Fonck est l’As des As…

  2. a l’époque de l’aviation de la première guerre mondiale les pilotes n’avaient
    pas de parachute!!!!!! ils étaient munis d’un pistolet au cas ou l’avion prenait
    feu!!!!! pour ne pas souffrir. j’ai un oncle qui a fait cette guerre atroce, comme chasseur alpin blessé 2 fois, il me disait je suis un miraculé, ensuite
    pour la 2emes guerre mondiale a effectué dans la résistance fer, étant cheminot le même combat contre les nazis!!!! il s’en est sorti, un courage
    exemplaire, jamais se plaignait!!!!!

  3. Le grand père d’un de mes cousins a combattu au Fort de Douaumont. Il nous racontait qu’il n’arrivait plus à réarmer son Lebel à cause de la boue et des morceaux de chair qui venait se coincer dans le mécanisme. Il a été l’un des dix-huits survivants de sa compagnie Au cours de la seconde guerre mondiale il est lui aussi rentré dans la résistance fer.Curieusement, il parlait très rarement des horreurs qu’il avait connues lors de ses combats dans les tranchées et surtout Verdun. Ce n’est qu’à la fin de sa vie qu’il a commencé à parler, comme s’il devait « exorciser ses démons ». Lui aussi était un homme remarquable, gentil , patient, à l’écoute des autres et qui ne s’est jamais plaint de quoi que ce soit.
    Il a toujours refusé la Légion d’Honneur. A méditer lorsque l’on voit que l’on distribue cette dernière à n’importe quelle personne du showbiz ou du monde du spectacle.
    Hommage à ces héros

  4. Mon arrière-grand-oncle est mort dans la Somme, il était dans les troupes qu’on appellait alors des indigènes. Il ne connaissait pas la France parcequ’il n’était jamais sortie de Kabylie et il est venu se faire tuer en combattant les Allemands pour « son pays ». Un de ses frères est lui porté disparu à Verdun. Un jour peut etre le retrouvera t-on.
    Vous savez que les soldats indigènes portés disparus étaient considérés jusqu’en 1984 comme des déserteurs? C’est le président Miterrand qui a fait changer les choses, ce jour la je me souviens que mon grand-père en a pleuré, son oncle n’était plus un lache.
    Merci à Arnaud pour ce sujet.

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