Tragique écrasement d’un hélicoptère d’Hydro One au Canada

Une enquête est en cours pour élucider les causes de l’écrasement, jeudi passé, d’un hélicoptère Airbus AS350-B2 de l’entreprise d’électricité Hydro One dans le sud-est de l’Ontario. Les quatre occupants de l’hélicoptère qui s’apprêtait à atterrir ont perdu la vie, plongeant dans le deuil leurs familles et les collègues d’Hydro One.

Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a dépêché des enquêteurs sur les lieux, auxquels se sont joints des spécialistes d’Airbus Helicopters. L’enquête sera compliquée du fait que l’hélicoptère en cause est dépourvu de systèmes d’enregistrement de vol et des conversations de l’équipage. Ce triste évènement n’est pas sans rappeler un autre accident survenu en juillet 2007, alors qu’un hélicoptère d’Hydro One du même modèle fut détruit dans des circonstances similaires dans le nord de l’Ontario. Les trois occupants de cet appareil avaient survécu dont deux avec de graves blessures. Les enquêteurs avaient conclu à une erreur de pilotage dans ce cas, les pales ayant heurté des haubans d’une tour de télécommunications. Par mesure de sécurité Hydro One a néanmoins décidé de clouer au sol, jusqu’à nouvel ordre, sa flotte d’hélicoptères qui compte quatre Airbus AS350-B2, trois appareils AS350-B3 et un AS355-NP.

Alors que les pilotes craignent comme la peste les pylônes et lignes de transmission d’électricité, ceux d’Hydro One doivent côtoyer d’au plus près ces dangereuses infrastructures au quotidien. Pas étonnant que seuls les pilotes d’hélicoptère les plus chevronnés (au moins 3 000 heures de vol) soient embauchés par Hydro One et reçoivent une formation minimale de quatre mois avant de s’aventurer près de ces installations.

Airbus AS350 d’Hydro One

On l’oublie souvent, mais les hélicoptères sont devenus indispensables pour la construction, l’inspection et l’entretien des dizaines de milliers de kilomètres de lignes de transmission et de distribution d’électricité tissant un vaste réseau se déployant souvent dans des zones isolées et difficile d’accès. Hydro Québec est d’ailleurs le plus important utilisateur d’hélicoptères au Québec, mais a fait le choix de recourir à des opérateurs privés plutôt que de se doter de sa propre flotte de voilures tournantes. Elle possède toutefois deux avions Bombardier Q-400 et un appareil Dash8-300 pour le transport de ses employés vers de lointains chantiers. Certains déplorent les coûts élevés du recours au privé et souhaitent qu’Hydro Québec se dote également d’une flotte d’hélicoptères, alors que d’autres prônent la vente des avions aux couleurs de la société d’état.

Bombardier Q-400 d’Hydro Québec

Qu’ils soient d’Hydro One ou d’autres entreprises, les prouesses quotidiennes de ces pilotes d’hélicoptères ainsi que des monteurs de lignes aéroportés, passent souvent inaperçus, car réalisées loin des regards. On ne peut que leur témoigner notre admiration et notre reconnaissance pour les risques encourus afin de nous garantir un approvisionnement fiable en électricité.

Airbus AS350 d’Hydro One
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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Marcel
Marcel
Fils d’un aviateur militaire (il est tombé dedans quand il était petit…) et biologiste qui adore voler en avion de brousse, ce rédacteur du Québec apprécie partager sa passion de l'aéronautique avec la fraternité francophone d’Avions Légendaires.
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Commentaires

7 réponses

  1. C’est en effet bien triste comme actualité. Pour avoir vu il y a quelques années un Super Puma poser des câbles à très haute tension à quelques kilomètres de la centrale nucléaire normande de Penly je sais à quel point ce type de vol est risqué. Les pilotes œuvrent au plus près de ce que normalement la majorité de leurs collègues évite.

  2. A terme les vols de contrôle de l’état des câbles, qui ne sont certes pas les plus dangereux, seront faits par des drones. C’est déjà le cas pour partie.

    En France RTE, qui gère le réseau public de transport d’électricité de haute tension, possède sa filiale AIRTELIS qui emploi 11 hélico Airbus, de l’Ecureuil au Super-Puma.
    ENEDIS (ex ERDF), qui gère le reste du réseau, sous-traite les travaux héliportés à des opérateurs d’hélicoptères.

    Sur la photo de l’écureuil on peut voir les coupe-câble, qui sont courant sur des hélicos, mais chose plus rare on voit des élargissements à l’arrière de la cabine. Si quelqu’un sait de quoi il s’agit merci de m’éclairer … Peut-être tout simplement un coffre plus vaste ?

    1. Peut-être que vous pourrez m’aider. Vers mi-octobre, deux hélicoptères sont passés au dessus de chez moi ( Isere ) à basse altitude (entre 60 et 100 mètres) volants cote à cote. Le premier était un écureuil jaune et bleu et le second un bell 212 ou 205 tout blanc. Je me demande à quelle entreprise ils appartiennent et ce qu’ils faisaient là.

      1. Désolé je ne peux pas vous renseigner. Blanc et jaune/bleu sont les anciennes et les nouvelles couleurs du SAMU, mais à ma connaissance il n’emploie pas de Bell et les appareils portent une inscription « SAMU ».
        Mais sachez que je considère le fait de travailler avec un Bell au pays d’Airbus Hélicopters comme une crime de haute trahison !!! 😉

        1. C’est surtout le bell qui m’a le plus attiré car c’est assez rare d’en voir un dans notre pays. Le mystère reste donc entier.

  3. j’ai eu vent d’une histoire, vraie ou non?, que durant la guerre du Viet-Nâm, un certain nombre de voilures tournantes US ont été détruite à cause de la seule ligne haute tension du pays (l’ex Sud Viet Nâm), d’oû le développement des coupes cables que l’on voit sur de nombreux hélicos.

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