C’est moche… mais ça vole : Le Loire 30

Avec cet article nous inaugurons ici une nouvelle série sur les machines volantes à l’esthétique des plus étonnantes et déconcertantes. Des machines qui en fait auraient pu mériter d’apparaître dans la partie encyclopédique du site, comme c’est le cas par exemple avec l’Arsenal-Delanne 10C2 ou le Blohm und Voss Bv 141, mais finalement non. Du coup petite présentation brève ici sous la forme d’un texte et (si possible) de photos. Et pour le premier nous avons choisi de frapper fort avec ce Loire 30 français. Vous avez le droit de pouffer de rire en le voyant.

Dès le départ cet avion était fait pour que ses équipages en aient hontes et que les autres rient en le voyant. C’était un défi absolu à toutes les lois de l’aérodynamisme. Pensé comme un avion d’observation du champ de bataille il ne dépassa pas le stade expérimental. Mais pis après son rejet l’avionneur Loire eut l’idée d’en développer une version supposée améliorée et désignée Loire 301.

Et là clairement c’est le pompon ! Les trois moteurs d’origines, au-dessus du fuselage, étaient toujours présents mais celui du milieu était devenu propulsif. En cause ? L’énorme et particulièrement disgracieuse tourelle installée dans le nez de l’avion et qui lui donnait son allure si étonnante. Pour ne pas dire autre chose.
Les militaires français en avaient tellement honte qu’il surnommèrent cet avion la lessiveuse volante. Fort heureusement dans un éclair de génie le haut état-major français décida de stopper là le délire et renvoya l’avion chez son constructeur où il fut démantelé.
Ainsi se terminait peut-être la plus calamiteuse aventure aéronautique française des années 1930.

Voilà à partir de ce premier jet nous vous présenterons une fois tous les quinze jours, le weekend ou en début de semaine, un avion, un hélico, un drone moche. Seule contrainte : que la machine en question ait volé au moins une fois. C’est déjà pas mal.

Photos © San Diego Air & Space Museum.