Deux interceptions de bombardiers russes à l’approche de l’Alaska en dix jours

On est en droit de se demander à quel jeu joue l’état-major russe depuis le début du mois de septembre 2018. En dix jours l’US Air Force a été obligé de faire décoller à deux reprises des patrouilles de Lockheed-Martin F-22A Raptor afin d’intercepter des bombardiers de reconnaissance Tupolev Tu-95MS. C’est un peu le choc des générations entre ces deux modèles d’avions mais cependant le gros quadrimoteur à turbopropulseurs reste bel et bien considéré comme une menace par la défense américaine.

C’est tout d’abord le samedi 1er septembre 2018 que les chasseurs Lockheed-Martin F-22A Raptor du 90th Fighter Squadron sont mis en alerte pour intercepter deux avions volant depuis l’espace aérien russe mais sans transpondeur, ou alors avec celui ci en mode éteint. Une fois arrivée au nord de l’Alaska les pilotes américains découvre deux bombardiers de reconnaissance Tupolev Tu-95MS volant en patrouille. Même si les avions russes n’ont pas violé l’espace aérien des États-Unis ils auraient du allumer leur transpondeur afin que le NORAD les identifie immédiatement.
Les deux vieux avions datant de la guerre froide ont été escorté durant près de 25 minutes par les chasseurs américains avant que comme par miracle leurs transpondeurs se rallument tous seuls.

À peine dix jours plus tard, le mardi 11 septembre les chasseurs américains de supériorité aérienne sont de nouveau sonnés afin d’intercepter quatre avions volant là encore en limite de l’espace aérien des États-Unis et disposant visiblement eux aussi de transpondeurs en panne. Arrivé à leur abord les pilotes du 90th Fighter Squadron retrouvent leurs «vieux amis» Tu-95MS russes mais cette fois ci accompagnés de chasseurs multirôles Sukhoi Su 35 armés de missiles air-air. Clairement des avions chargés de l’escorte des bombardiers de reconnaissance.
Là encore après s’être clairement identifié les pilotes des chasseurs furtifs américains ont escorté leurs homologues russes jusqu’à ce qu’ils s’éloignent de l’espace aérien des États-Unis.

Alors certes les ardant défenseurs de la force aérienne russe nous expliqueront par A+B que ces avions volaient à chaque fois dans l’espace aérien international. Et ce même s’ils n’étaient qu’à quelques kilomètres seulement de l’espace souverain des États-Unis. Et en fait ils auront raison. Mais alors si ces avions sont en convoyage, comme semblent le prétendre certains médias russes, pourquoi évoluer transpondeurs éteints alors que cette méthode n’est généralement employé que par les avions de combat en mission de guerre ou bien les avions-espions observant un territoire ennemi ?

Quoiqu’il en soit il semble qu’en Alaska également l’aviation russe s’amuse à jouer avec les nerfs des officiers du NORAD. Ou peut-être veulent-ils simplement fêter à leur manière les 60 ans de cette institution assurant la défense nord-américaine…
Et puis c’est l’occasion pour les aviateurs russes de voir de près celui qui demeure actuellement encore certainement le meilleur chasseur de supériorité aérienne de la planète.

Photo © NORAD.

 


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

7 Responses

  1. Le Grand Jeu n’est jamais fini.
    Et, des deux côtés, peut-être que ce genre de missions « borderline » ont tout leur intérêt : un bon entraînement, avec de l’adrénaline en plus.
    Sans parler du test des couvertures radar, bien entendu : ça vaut le kérosène.

  2. « Et puis c’est l’occasion pour les aviateurs russes de voir de près celui qui demeure actuellement encore certainement le meilleur chasseur de supériorité aérienne de la planète. »

    Du coup faudrait essayer de leur envoyer des avions un peu plus vieux histoire de troller un peu…

  3. Ca compense un peu les « entrainements » Américains, européens et ukrainiens en mer noire de cette année, tout près des bases de la flotte russe de Crimée. Question de narguer, les USA sont top aussi ^^ Ca sent le Rossi (le roussi pardon !)

    1. Sauf qu’Européens et Ukrainiens sont chez eux en Mer Noire, malgré ce que peut penser le pouvoir russe qui d’ailleurs n’est pas chez lui en Crimée puisque ce territoire est illégalement occupé depuis plusieurs années. L’Alaska elle par contre est bel et bien américaine, et ce légalement.

  4. Les russes font leurs missions avec leurs transpondeurs éteints, les américains font les leurs avec les transpondeurs utilisant des codes civils. Chacun son style a ce jeu du chat et de la souris qui espérons ne finira pas par un accident.

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