Boeing rejoint Airbus dans la course au taxi volant autonome

Ce qui ressemblait encore il y a quinze ans à de la science-fiction pourrait bien s’avérer devenir très rapidement un marché émergent particulièrement juteux. L’avionneur américain Boeing, via sa filiale Aurora Flight Science, a fait voler ce mardi 22 janvier 2019 le prototype de son futur taxi autonome volant. Désigné PAV (pour Personnel Air Vehicle) cet engin préfigure de futurs aéronefs dérivés des drones et destinés au transport de personnes sur de très courtes distances. Une version cargo léger est également prévue.

Déjà en janvier de l’année dernière l’avionneur européen Airbus avait fait voler son A³ Vahana. Cette fois-ci c’est donc Boeing qui a fait voler son PAV à l’architecture et à la motorisation très similaires. Dans les deux cas l’engin est à propulsion électrique et permet de transporter deux passagers sur une distance d’environ cinquante miles nautiques, soit plus ou moins quatre-vingt kilomètres. Et surtout dans les deux cas il est autonome, c’est à dire piloté par un ordinateur embarqué doté d’une intelligence artificielle.

Les deux géants de l’aviation civile tablent sur des essais en vol qui se termineront à la fin de cette année et une double-certification de type américaine et européenne dans le courant de l’année prochaine.
Ça évidemment c’est dans l’idéal. Car des réticences, que certains appellent des conservatismes, existent auprès des administrations d’aviation civile. En effet certains experts aéronautiques craignent que la certification de ces taxis autonomes volants ne revienne à ouvrir une boite de Pandore qui nous conduirait ensuite à voir arriver des avions de ligne autonomes. Bien évidemment un tel scénario n’est pas envisageable avant au moins quinze ou vingt ans, à condition bien entendu que les avionneurs s’y essayent.

Il existe aussi dans cette équation une véritable inconnue : les passagers. Que ce soit madame et monsieur tout-le-monde ou bien des femmes et hommes d’affaires, accepterons t-ils facilement de monter dans une machine volante guidée à distance ou plus vraisemblablement pilotée par un ordinateur doté d’une intelligence artificielle ?
Là encore les réticences pourraient être difficile à vaincre.

Le Boeing PAV à quelques mètres du sol suivi par les ingénieurs d’essais.

En attendant il faut souligner que ce programme Boeing PAV autant que celui de l’Airbus A³ Vahana est certainement ce qu’il y a de plus excitant et de plus passionnant dans le monde des avions sans pilote depuis bien des années. Ça nous change des habituels drones de combat ou même des engins furtifs en développement tels le Dassault Aviation nEUROn ou encore le Northrop-Grumman X-47 Pegasus.

Photos © Boeing.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

3 Responses

  1. Super époque que l’on vit , mais je pense pas que j’arriverai à dépasser la barrière psychologique : « y a-t-il un pilote dans l’avion ? »

  2. Avant chaque décollage le pilote fait le tour de son avion pour contrôler que tout vas bien.
    Cela fait partie de la procédure, c’est obligatoire non?
    Donc cela veut dire que l’avion ne peut décoller que d’un endroit où il y a une personne qualifiée pour faire ces contrôle, c’est à dire un aérodrome ou aéroport à partir duquel la société de taxis volants opère.
    Sans extrapoler plus, il me semble que cela limite grandement l’intérêt de tels appareils.
    Si on extrapole plus: cela veux dire que l’appareil va voler au milieu des autres avions pilotés par des humains. Exemple pas du tout au hasard: imaginons que par grand beau temps en été, que je suis vers le nord du bassin d’Arcachon, je veux aller sur la dune du pilat. comme je ne veux pas me taper tout le tour du Bassin en voiture, je réserve un taxi volant autonome d’Andernos vers la Teste de Buch. Le problème c’est qu’il y va y avoir du monde en l’air, va falloir que l’IA communique très bien à la radio. et repère les autres avions à vue.
    Bon c’est pas si compliqué que ça pour une IA (la reconnaissance d’image set justement une des choses pour lesquelles les IA à réseaux neuronaux on étés utilisées en premier et excellent dans ce domaine). Mais quand même ça fait réfléchir.

    l’IA: je n’ai pas compris, veuillez répéter »

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