L’aviation singapourienne ne s’entraînera finalement pas en Nouvelle Zélande

C’était un des accords de défense les plus attendus pour cette année 2019, il n’aura finalement pas lieu. La Republic of Singapore Air Force vient d’annoncer qu’elle renonçait à ouvrir en Nouvelle Zélande une école de transformation opérationnelle et d’entraînement au tir au profit des futurs pilotes de Boeing F-15SG Strike Eagle. C’est sur la base d’Ohakea au nord du pays que ces installations auraient du ouvrir dans le courant de l’année. Il semble bien que ce soit la pression locale qui ait mis fin à ce projet pourtant déjà très avancé.

Car le problème de place est le souci majeur des dirigeants singapouriens. L’île-état est en effet un minuscule pays avec un territoire très limité. C’est ce qui a poussé la Republic of Singapore Air Force a ouvrir des bases à l’étranger afin de former ses futurs pilotes : l’Australie, les États-Unis, et la France accueillent ou ont ainsi accueilli des éléments singapouriens avec leurs avions et hélicoptères.

À l’été 2017 c’est donc sur la base d’Ohakea en Nouvelle Zélande que les Singapouriens avaient jeté leur dévolu. Et depuis lors les discussions entre les ministères de la défense des deux pays allaient bon train. Les Singapouriens annonçaient même récemment penser que les premiers Boeing F-15SG Strike Eagle pourraient poser leur train d’atterrissage sur place dans le courant de l’été 2019.

Mais c’était compter sans les groupes de pression néo-zélandais et notamment les associations de protection de l’environnement. Dans un pays ne disposant plus d’aucun jet de combat depuis 2001, et le retrait des derniers McDonnell-Douglas A-4K Skyhawk, les nuisances sonores causées par les Boeing F-15SG singapouriens passaient particulièrement mal. Et cela a même tourné dès l’été dernier à l’affrontement politique classique entre conservateurs et travaillistes, les premiers étant favorables au projet et les seconds vent debout contre lui. Et finalement la justice locale s’en est mêlée et a pris également le parti des militants écologistes et du voisinage immédiat de la base.

Reste que désormais les Singapouriens doivent trouver une nouvelle base pas trop loin pouvant accueillir ses biréacteurs de combat pour la transformation opérationnelle et l’entraînement au tir. Et visiblement l’Australie pourrait tirer son épingle du jeu.
Affaire à suivre donc.

Photo © ministère singapourien de la défense.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

5 réponses

  1. Si Singapore n’a besoin que d’une base aérienne avec les espaces aériens pour s’entrainer et rien de plus il y a toujours la Papouasie-Nouvelle-Guinée. D’un point de vue géostratégique cela ne pose pas problème. Je suppose que dans ce cas, il manque les infrastructures nécessaires.
    Qu’en pense les lecteurs?

  2. Bonjour,
    Étant donné, me semble t il, qu’ils s’entraînent déjà en France, pourquoi pas la nouvelle calédonie ?
    Les protocoles sont déjà bien en place ici en métropole, alors pourquoi pas tenter de les dupliquer et de renforcer ainsi notre partenariat ?

    1. Peut-être que nos concitoyens de Nouvelle-Calédonie n’ont nullement envie de voir arriver dans leurs cieux ces avions particulièrement bruyants.

      1. Et la Nouvelle-Calédonie c’est tout petit… Je ne vois pas tellement où des F-15 pourrait s’entrainer au tir =/

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