Il y a 45 ans le Dassault Mercure 100 faisait son apparition dans le ciel français.

C’est une page quasi oubliée de l’histoire aéronautique hexagonale. Le 4 juin 1974 la compagnie aérienne française Air Inter faisait voler pour la première fois un Dassault Mercure 100 de série entre Paris et Lyon. Malgré de belles ambitions jamais cet avion, conçu comme un concurrent direct du Boeing 737-200, ne trouva son marché. Finalement sa carrière ne dura même pas 21 ans, tuée entre autre par le TGV.

Dassault Mercure 100 dans la livrée d’origine Air Inter.

Quand il est apparu sous la forme d’un prototype en 1971 beaucoup en France y ont vu le retour de notre pays dans le concert des nations aéronautique. Les médias présentaient ce Dassault Mercure 100 comme le successeur de la légendaire Sud Aviation Caravelle.
C’était peut-être un peu présomptueux.

Car jamais l’avion ne trouva son marché et sa carrière se résuma à un seul et unique utilisateur : la compagnie Air Inter qui l’exploita pour des vols intérieurs en France. Et ce 4 juin 1974 l’avion débuta sa carrière entre Paris Orly et Lyon. C’était Robert Vergnaud, PDG de la compagnie entre 1970 et 1982 qui avait négocié lui-même l’acquisition de ces biréacteurs. Lui croyait dur comme fer en ce biréacteur. Et très vite le Dassault Mercure 100 devint le symbole d’Air Inter.

Il faut dire qu’il n’avait pas que des défauts. C’était un avion confortable, assez silencieux, et finalement agréable pour les passagers. Les équipages eux-aussi ne s’en plaignaient pas, mais pour autant l’avion ne se vendait pas. Même Air France le bouda. La société Dassault payait là de ne pas être du sérail, de ne pas être un constructeur d’avions de ligne mais plutôt un avionneur spécialisé dans les chasseurs-bombardiers et les jets d’affaire.

Dans le même temps après ce premier vol commercial du 4 juin 1974 les livraisons se poursuivirent et le dernier exemplaire fut livré le 13 décembre 1975. Il réalisait sa première liaison commerciale six jours plus tard entre Paris Orly et Marseille. À cette époque le biréacteur conçu à Saint Cloud était l’avion star de la compagnie.

Dassault Mercure 100 dans la livrée Air Inter des années 1990.

Mais l’émergence dans les années 1980, et encore plus au cours de la première moitié de décennie suivante, des TGV allait tuer littéralement la carrière commerciale du Dassault Mercure 100. Comment un avion qui transportait 166 passagers en une heure de vol mais avec 90 minutes d’attente avant et après le décollage allait pouvoir rivaliser avec ce train super rapide capable de rallier les centres-villes parisiens et lyonnais en à peine moins de deux heures et demi. Surtout un seul TGV transportait à l’époque l’équivalent de deux Mercure 100. Technologiquement le train battait l’avion. Surtout la SNCF pratiquait des prix moindres qu’Air Inter.
Résultat le 29 avril 1995 le biréacteur terminait sa carrière commerciale.

Photos © photothèque du Musée de l’Air & de l’Espace.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

6 Responses

  1. C’est surtout l’ambition de créer airbus qui a précipité l’arrêt du Mercure.
    La politique de l’époque voulait un champion européen !

    1. Mais tu raconte n’importe quoi. A cette époque Airbus ne produisait que l’A-300, un gros porteur. Cet avion ne les intéressait pas.

  2. Je l’ai pris au début des années 90. J’étais jeune et je m’intéressais plus aux avions de chasses qu’aux avions de ligne, mais j’avais quand même conscience de voyager dans un avion spécial.

  3. Le souci est que cet avion était restreint au très court courrier quand le 737 avait un rayon d’action bien plus grand, donc une bien plus grande souplesse au détriment d’une consommation un peu plus importante.

  4. On oublie de dire que cet avion commercial était le 1er à posséder un HUD lui permettant des atterrissages cat III (sans visibilité), technique issue des avions de combats et que l’on trouve maintenant même dans nos voitures. Cet avion, comme tous les avions de Dassault était à la pointe de la technologie de l’époque. Et, c’est bien le TGV qui l’a tué ainsi qu’air inter. avec la complicité des gouvernements de l’époque. La nouvelle norme aérienne se dirige vers les dirigeables ….Seul le TGV et ses pannes innombrables assureront les déplacements rapides nécessaires à notre économie. Jusqu’à sa mort programmé par les techniques de communication modernes (internet, etc) et les touristes prendront leur temps pour leur déplacement . Pendant ce temps à venir d’autres pays auront développé des moyens de transport rapide (aériens, maritimes ou terrestre) avec des normes environnementales respectueuses . Tout cela pour dire STOP au bashing aérien. Signé un ancien d’air inter. fier.

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