Un Antonov An-24 civil rate son atterrissage et s’enflamme en Sibérie.

Même si le bilan humain est déjà lourd il aurait fort bien pu être encore plus dramatique. Ce jeudi 27 juin 2019 au matin (en heure locale) un avion commercial Antonov An-24RV transportant quarante-trois passagers et quatre membres d’équipage a réalisé un atterrissage de fortune sur l’aéroport de Nizhneangarsk dans le sud-est de la Russie. Après avoir percuté un petit entrepôt l’avion s’est enflammé. Deux membres d’équipage ont péri et vingt-deux passagers sont blessés, souvent lourdement brûlés.

L’avion appartenant à la compagnie aérienne régionale russe Angara Airlines avait décollé de l’aéroport international Baïkal à Oulan-Oude à une grosse centaine de kilomètres au sud-ouest de celui de Nizhneangarsk. C’était un vol régulier, habituellement fait par le même avion : un bimoteur à turbopropulseurs Antonov An-24RV. Quarante-trois passagers avaient pris place dans cet avion de conception ancienne et quatre membres d’équipage les accompagnaient dont une personnelle navigante commerciale.

Pour une raison encore inconnu le pilote aurait raté son atterrissage, se présentant trop tardivement au-dessus de la piste. Au lieu de remettre les gaz comme n’importe quel autre commandant de bord aurait fait le pilote a préféré continuer son atterrissage. Et forcément ce qui devait arriver arriva : l’Antonov An-24RV en question a dépassé le seuil de piste terminant sa course dans l’herbe avant de s’immobiliser après avoir heurté violemment une petite construction. Il s’agissait d’un entrepôt technique heureusement inoccupé lors du crash. Un incendie s’est rapidement déclaré.
Les quelques services d’incendie de l’aéroport se sont rendus sur place, assistés ensuite de pompiers de la ville proche. Ils ont réussi à évacuer tous les passagers ainsi que deux membres d’équipage. Mais le commandant de bord et le navigateur sont décédés dans l’accident. Le copilote et l’hôtesse de l’air sont sains et saufs, mais très choqués.
Vingt-deux des quarante-trois passagers sont plus ou moins grièvement blessés et/ou brûlés. Les hôpitaux de la région les ont pris en charge.

L’avion incriminé volait depuis quarante-deux ans. Construit en 1977 pour les besoins de l’Aeroflot il appartenait aujourd’hui à Angara Airlines qui l’exploitait sous l’immatriculation russe RA-47366. Détruit à plus de 70% par le choc puis l’incendie l’avion ne sera pas réparé.
Selon plusieurs médias indépendants russes il est fort probable qu’un tel avion de ligne ne possédait pas la moindre boite noire. Il avait été conçu à une époque où la sécurité aérienne n’avait rien de prioritaire. Le transporteur Angara Airlines est souvent pointé du doigt par les ONG implantés en Russie pour sa calamiteuse gestion de ses avions et pour ses nombreux manquements aux règles de sécurité.
En juillet 2011 déjà un avion de même type s’était écrasé dans le fleuve Ob suite à un incendie. La justice russe avait estimé que les carences d’Angara Airlines en matière de sécurité pouvait expliquer à elles-seules que le drame ait tué sept des trente-sept personnes à bord.

Mais Angara Airlines n’est malheureusement pas la seule compagnie aérienne en Russie à utiliser de telles poubelles volantes. Tant que Moscou ne prendra pas le taureau par les cornes ces drames continueront.

Photo © Agence Tass.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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