L’Indian Air Force prépare le retrait du service de ses avions d’attaque MiG-27.

C’est pour le moins un avion qui n’avait plus la meilleure des réputations en Inde depuis plusieurs années. L’état-major de l’Indian Air Force a confirmé cette semaine que ses deux dernières unités évoluant sur Mikoyan-Gurevitch MiG-27ML Flogger seraient mises en sommeil dans la première quinzaine du mois de décembre 2019. Même si officiellement 82 exemplaires de cet avion d’attaque dérivé du chasseur MiG-23 sont encore en service en Inde officieusement ils ne seraient qu’une petite trentaine à encore voler très occasionnellement. Tous sont basés au Rajasthan, sur les bases aériennes de Jaisalmer, Jodhpur et Suratgarh.

C’est la perte au début de l’année d’un avion lors d’un vol d’entraînement nocturne qui semble avoir précipité la chute de l’appareil d’origine soviétique. Certains généraux auraient bien vu le Mikoyan-Gurevitch MiG-27 voler encore jusqu’en 2021-2022, mais la très puissante opinion publique indienne ne l’entendait pas de cette oreille. Depuis plusieurs mois maintenant l’avion d’attaque à géométrie variable était devenue la bête noire des médias.

Pourtant tout avait bien commencé au milieu des années 1980 quand le MiG-27 Flogger entra en service en Inde. Bien que rustique et disposant d’une avionique minimaliste cet avion d’attaque était parfaitement adapté au format de l’Indian Air Force de cette époque. Surtout il allait permettre de rationaliser un peu la flotte aérienne en envoyant à la retraite pas moins de trois modèles d’avions : deux facture britannique et un soviétique. Ainsi les English Electric Canberra B Mk-58, les Hawker Hunter F Mk-56 et FGA Mk-56A, ou encore les Sukhoi Su-7BMK pouvaient quitter la première ligne. Dans le même l’Inde disposait d’un avion d’attaque permettant de damer le pion aux forces terrestres pakistanaises sans forcément investir dans un appareil trop onéreux.
Car le secret du MiG-27 pour les Indiens était là : il n’était pas cher.

Et sa simplicité multipliée par sa rusticité allaient en faire au tournant des années 1990 un avion idéal pour parfaire les méthodes de modernisation «à l’indienne». Sauf que revers à la médaille c’était un avion qui avait déjà au milieu des années 1990, soit environ dix ans après son entrée en service, une fâcheuse tendance aux pannes à répétition. Et aux accidents aussi.
C’est pour ça qu’au milieu des années 2010 il devint évident que leur remplacement allait devenir une urgence. Et cette fois deux modèles d’avions vont s’y coller, l’un est français et l’autre russe : le Dassault Aviation Rafale et le Sukhoi Su-30MKI. Intéressant de voir que tous deux sont des chasseurs multi-rôles et non des avions d’attaque. Les pilotes vont donc gagner en polyvalence, la clef aujourd’hui dans les forces aériennes.

Photo © Indian Air Force.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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