Son impressionnant incendie avait ému une partie du monde en juillet dernier. Il aura donc servi un peu moins de 22 ans dans les rangs de l’US Navy avant que les flammes ne le condamnent. La décision est tombée en cette fin de mois de novembre 2020 : le porte-aéronefs américain USS Bonhomme Richard ne sera pas reconstruit. Le budget pour un tel chantier a convaincu les décideurs du Pentagone et du Navy Yard ne pas pousser plus avant le sauvetage du navire du guerre.
Pourtant l’US Navy avait vraiment tout fait pour essayer de sauver son navire alors qu’à quai il était la proie du feu. Des hélicoptères avaient même été engagés comme bombardiers d’eau afin de noyer les foyers d’incendie. Une lutte de plusieurs dizaines d’heures qui avait permis d’éviter que l’USS Bonhomme Richard ne sombre dans le port de San Diego.
Pour mémoire soixante-trois marins et sapeurs-pompiers locaux avaient du être hospitalisés suite à leur intervention dans ce feu hors-normes.
Après le travail des sauveteurs et des soldats du feu était venu celui des experts et des inspecteurs de sécurité. Minutieusement ils ont inspecté le navire afin d’évaluer les chances de le revoir un jour prendre la mer. Le chantier visant à sa remise à flot et à sa reconstruction a été évalué à environ six ans, le Navy Yard tablant alors sur un retour à la mer de l’USS Bonhomme Richard pour la mi-2027. Pour l’anecdote à ce moment là le futur USS Bougainville (de classe America) sera en service depuis environ trois ans. Mais à ce moment là aucun chiffrement réel du budget n’était tombé. C’est désormais chose faite.
La fourchette de financement est assez effrayante : entre 2.5 et 3.2 milliards de dollars US auraient été nécessaire pour permettre au bâtiment de guerre de revenir en service pour une dizaine d’années. Car de l’aveu même des amiraux américains les bâtiments de la même classe que l’USS Bonhomme Richard seront obsolètes à l’horizon 2035.
En attendant donc qu’une décision soit prise autour d’un éventuel porte aéronef de classe America de plus, pour remplacer cet USS Bonhomme Richard, l’US Navy devra jongler avec une capacité de projection de force en moins. À coup sûr cela s’en fera ressentir dans les mois et années à venir sur ses missions en zone Pacifique et Moyen-Orient.
Quant au sort du porte-aéronefs ce sont désormais les ferrailleurs, ou plutôt les spécialistes en déconstruction, qui l’ont en main. Le chantier sera en grande partie mené aux États-Unis pour un coup d’environ trente millions de dollars et une durée estimée à entre neuf et douze mois.
Photos © US Navy.
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Une réponse
Hommage à un navire qui s’éteint.