Des Rafale bientôt sur autoroutes et voies rapides.

On connaissait cette spécialité en Finlande et en Suisse, visiblement elle s’exporte. L’Inde se prépare à mettre en service un tronçon d’autoroute de 3200 mètres de long spécialement adapté pour permettre de recevoir des avions de combat Dassault Aviation Rafale EH/DH et Sukhoi Su-30MKi. Il s’agit pour ce pays de pouvoir se préparer au mieux à tout risque d’agression et donc de destruction de ses bases aériennes par une puissance étrangère hostile. À terme c’est une vingtaine de kilomètres d’autoroutes et de voies rapides qui pourrait être ainsi modifiée d’ici 2025.

Ce premier tronçon autoroutier se trouve actuellement dans le nord de l’Inde, plus précisément dans le district de Sultanpur relevant administrativement de l’état surpeuplé d’Uttar Pradesh. Ces 3200 mètres n’ont pas été choisi au hasard. Ils sont totalement plats, d’une parfaite ligne droite, et desservent plusieurs hangars d’aviation spécialement aménagés sur les côtés pour recevoir le cas échéant des avions de combat. En temps normal il s’agit de l’autoroute dite de Purvanchal, du nom d’une région de l’Uttar Pradesh. Elle accueille au quotidien des dizaines de milliers de voitures et de camions.
Un système d’alertes lumineuses et sonores a été installé afin de stopper la circulation automobile dans le cas de l’atterrissage d’un avion de combat et son roulage vers un des hangars. Des bretelles d’accès permettent en outre de sortir voitures et camions afin de sécuriser au maximum le travail des équipes de l’Indian Air Force.

Si pour l’instant aucun aéronef ne s’est posé sur les 3200 mètres du dit tronçon ceux ci ont été pensés pour deux modèles d’avions de combat en particulier : le Dassault Aviation Rafale EH/DH et le Sukhoi Su-30MKi Flanker-C. C’est à dire le nec plus ultra de la chasse indienne en ce début d’année 2021.
Les ingénieurs indiens n’ont aucun doute sur le succès de leur entreprise.

Il faut dire qu’ils n’en sont pas à leur coup d’essai en la matière. Depuis 2016 une trentaine d’avions s’est posée sur des autoroutes indiennes «réquisitionnées» pour ce type d’exercice. En 2017 l’Indian Air Force est même allée jusqu’à faire atterrir un avion de transport tactique Lockheed-Martin C-130J-30 Super Hercules chargé de commandos des forces spéciales. Il s’agissait de simuler une intervention antiterroriste de grande ampleur. Il a redécoller sans encombre.

Les 3200 mètres de tronçon autoroutier adaptés à l’accueil des avions seront livrés en mars 2021. Le premier avion de combat devrait y atterrir quelques semaines plus tard. Rafale ou Su-30 en premier ? On le saura assez rapidement.

Photo © Indian Air Force.

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ARTICLE ÉDITÉ PAR
Arnaud
Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

9 réponses

  1. Pour un C-130 c’est plus facile d’atterrir sur une route que pour un avion de chasse, puisque qu’il est capable d’atterrir sur un terrain sommaire.

    1. Justement, les autoroutes sont en principe bétonnées donc plutôt pas sommaires.
      En revanche, pour un C-130, il y aura des problèmes de largueur et de poids

    2. Le terrain sommaire ce n’est pas grave si on l’abime au poser…La route il faut qu’elle puisse encaisser les 70 tonnes max du C130, et cela de façon répétée..

  2. Il n’y a pas une chose identique sur l’autoroute reliant Paris à Reims ou Soissons ? vieux souvenirs …donc j’ai le doute.

  3. @ Auchat
    même si ça n’est pas intuitivement évident je crois savoir que c’est pourtant au décollage que le revêtement souffre le plus (poussée + charge maxi pendant un temps très long). à l’atterrissage seul le premier contact (très bref) apporte une surcharge relativement modérée car la vitesse verticale à ce moment n’est pas très élevée et la charge toujours plus faible qu’au décollage..

  4. Les grands spécialistes pour utiliser les voies routières sont également et particulièrement les suédois, le cahier des charges des avions qu’ils conçoivent, ont cette exigence et possèdent les infrastructures pour déployer sur l’ensemble du pays leurs moyens aériens en utilisant cette technique.

  5. En effet il y a eu des tests sur l’A-10 pres de paris avec l’alpha jet (JM SAGET) en 1981, mais Saget se pose partout meme dans les champs de mines…
    Les exemples sont legion, posé pointu sur une route libanaise pour exfiltrer le president ( gemayel ?) au début des années 80 par un Falcon français, utilisation des autoroutes au koweit au cours de l’invasion irakienne par les skyhawk. doctrine OTAN dans les années 60 etc… et en premier les allemand sur l’autobhan au cours de la WW2..
    Les avions de transport tactique s’affranchissent largement de ce type de piste improvisé .

  6. Ayant un père militaire et une mère allemande, je me rappelle que lorsque j’étais gamin, nous roulions souvent sur les autoroutes allemandes. Et souvent lorsqu’elles sont à côté d’une des nombreuses bases aériennes de l’OTAN implantées en Allemagne de l’Ouest, elles n’avaient pas de terre-plein central qui était remplacé par un grillage vite démontable, et le revêtement, ce n’était pas de l’asphalte mais des blocs de béton qui faisaient souffrir les suspensions de la voiture.
    Mon père m’avait expliqué que ces aménagements permettait justement de transformer la portion d’autoroute adjacente à la base aérienne en une piste supplémentaire, au cas où la guerre froide serait devenue chaude.
    De mémoire, on trouvait ce genre d’aménagement à quelques kilomètre de l’Alsace, sur l’autoroute allemande Karlsruhe-Bâle au niveau de l’ancienne base aérienne canadienne de Lahr …

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