L’avionneur canadien Bombardier met fin à l’aventure Learjet.

Le célèbre constructeur nord-américain n’en finit pas de rogner sur ses programmes aéronautiques. Après avoir vendu sa branche avions de ligne à Airbus voilà qu’il décide de stopper net le développement et la production des biréacteurs d’affaires Learjet. Si pour Bombardier c’est la fin d’une aventure de 31 ans c’est surtout la disparition d’une gamme d’avions apparue au début des années 1960 avec le Learjet 23. Les derniers Learjet 70/75 quitteront les chaînes d’assemblage fin 2021.

Face à un marché de l’aviation d’affaire qui a pris en pleine face l’impact de la crise sanitaire le groupe canadien Bombardier a décidé de répondre de la manière la plus violente : l’arrêt total du programme Learjet et la suppression de 1600 postes. Les actionnaires eux continueront de toucher leurs dividendes pendant que les ouvriers et les ingénieurs iront pointer au chômage. Bombardier n’est pas meilleur que les autres constructeurs nord-américains.

Et la disparition désormais officialisée de la gamme Learjet doit permettre pour Bombardier de se maintenir sur le marché d’affaire avec ses avions Challengers 300/350 et Challenger 600/650  en moyen de gamme et Challenger 850, Global Express, et Global 7500/8000 en haut de gamme. Autant dire que Bombardier a pris l’option de sacrifier son entrée de gamme. Une stratégie qui pourrait s’avérer payante. Le constructeur canadien choisit donc d’aller chasser directement sur les terres de l’avionneur américain Gulfstream Aerospace et de son concurrent français Dassault Aviation.

Pour autant les chaînes d’assemblage du Learjet 70/75, le dernier né de la famille, ne s’arrêteront qu’en décembre 2021. Bombardier a en effet un carnet de commandes à satisfaire. Après cette date plus aucun avion d’affaire de la famille Learjet ne sera jamais produit.
Pour mémoire ces avions ne sont pas réellement canadiens. Ils sont nés américains au début des années 1960 du génie de l’ingénieur William Lear qui décida de dériver un jet d’affaire du prototype de chasseur suisse P-16. Le résultat fut le Learjet 23 puis toute une série d’avions de très grande qualité. Des Learjet existent un peu partout dans le monde, sous les cocardes de nombreuses forces aériennes. L’US Air Force les appellent d’ailleurs C-21A et les utilise quotidiennement.

C’est donc la fin d’une belle aventure aéronautique américano-canadienne. C’est aussi la preuve que le constructeur Bombardier ne va vraiment pas bien. Et dans les deux cas c’est une très très mauvaise nouvelle pour de nombreux aérophiles partout dans le monde.

Photo © Bombardier Aerospace.


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Arnaud
Passionné d'aviation tant civile que militaire depuis ma plus tendre enfance, j'essaye sans arrêt de me confronter à de nouveaux défis afin d'accroitre mes connaissances dans ce domaine. Grand amateur de coups de gueules, de bonnes bouffes, et de soirées entre amis.
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Commentaires

2 Responses

  1. Pas une grande surprise car la division Learjet avait du plomb dans l’aile depuis de nombreuses années.

  2. …(soupirs) Une triste nouvelle pour le secteur aéronautique du Québec….Je partage le point de vue de Isabelle Dostale dans son article « La vente de la majeure partie des actifs de Bombardier marque la fin d’une époque, mais n’empêchera probablement pas le Québec de rester un des grands joueurs dans l’aéronautique. » Elle écrit
    « Il est difficile d’être attristé par les pertes financières d’une famille qui demeure extrêmement bien nantie, et le public canadien cache mal son irritation envers elle. Les spécialistes de la gouvernance d’entreprise critiquent le fait que le pouvoir décisionnel de la famille Beaudoin-Bombardier soit plus grand que la proportion du capital-actions qui est entre leurs mains. La rémunération des dirigeants de Bombardier est un autre point sensible, avec raison : le versement d’importants bonis à l’équipe de direction pour l’exercice 2016, peu de temps après que le gouvernement du Québec eut consenti une aide de 1,3 milliard de dollars à l’entreprise afin d’éviter l’abandon du programme de la CSeries, était extrêmement mal avisé. De plus, la vente d’actions par les hauts dirigeants avant des annonces susceptibles d’en faire baisser le cours frôlait le délit d’initié. » référence: https://policyoptions.irpp.org/magazines/march-2020/le-declin-de-lempire-bombardier/
    Je vous invite à lire l’intégralité de cet article.

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