C’est presque en catimini que l’avion de reconnaissance et de recherches-sauvetages à long rayon d’action s’est retiré de la scène. Ce mercredi 23 février 2022 l’US Coast Guard a officiellement mis à la retraite ses deux derniers Lockheed HC-130H Hercules. Profondément modernisés au fil des années ces avions étaient pourtant en service depuis 1966, année au cours de laquelle ils vinrent succéder aux premiers HC-130B entrés en service huit ans plus tôt. C’est donc tout une page de l’histoire aéronautique de la garde côtière américaine qui vient de se refermer.
C’est donc plus d’un demi-siècle de service actif, des dizaines de milliers de vies sauvées en mer, et des décollages en alerte de chaque instant qui viennent de prendre fin. Au sein de l’US Coast Guard le Lockheed HC-130H Hercules n’était pas uniquement le plus gros avion entré en service c’était aussi une sorte de bonne à tout faire, de bête de somme, de couteau suisse volant. Bien sûr il remplissait avant tout les missions pour lesquelles il avait été conçu mais pas que.
La recherche et le sauvetage hauturier c’est important mais ça n’était qu’une partie de son histoire, de sa vie. Alors l’US Department of State avait rapidement compris qu’avec sa capacité d’emport de charges héritée du transport tactique C-130H Hercules le HC-130H pouvait parfaitement servir de cargo de première urgence. Sa chatoyante livrée le rendait reconnaissable au premier coup d’œil. Avec lui en cas de catastrophe naturelle à moins de 5000 kilomètres des côtes des États-Unis Washington DC pouvait dire : l’Amérique arrive.
Actions humanitaires, sauvetages en mer, surveillance des icebergs, ou encore transports en tous genres le Lockheed HC-130H Hercules savait tout faire. Malgré cela au milieu des années 2000 il a été décidé de lui trouver un successeur. Les premiers Lockheed-Martin HC-130J Super Hercules sont entrés en service mi-2008. Pendant presque quatorze ans donc ils ont volé côte à côte, HC-130H et HC-130J. Pour les différencier rien de plus facile il suffisait de compter les pales des turbopropulseurs : s’il y en avait quatre c’était des HC-130H, s’il y en avait six c’était des HC-130J. Aujourd’hui il n’y a plus que ce dernier.
Aux États-Unis on sait conserver les morceaux d’histoire aéronautique. C’est pourquoi deux musées américains de premier plan, le National Air & Space Museum de Washington DC et l’US Naval Aviation Museum de NAS Pensacola, ont d’ores et déjà annoncé leur volonté de préserver et d’exposer ces vénérables serviteurs du service publique américain. Les autres pourraient retrouver une seconde jeunesse comme bombardiers d’eau ou comme avions de transport tactique. Des pourparlers en ce sens sont en cours avec le Pentagone.
Photos © US Coast Guard.
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