C’est une procédure qui handicape fortement l’US Department of Defense dans ses missions du quotidien. L’intégralité des hélicoptères de transport lourd Boeing Vertol CH-47D/F Chinook et des MH-47G dédiés au soutien aux forces spéciales est concernée. L’origine de cette décision remonte à une série d’incendies ayant touchés les turbines Lycoming T55 de ces birotors en tandem. Seuls les appareils de l’US Army sont cependant actuellement concernés, aucun exemplaire vendu à l’export pas plus que des Chinook civils américains.
Près de quatre cent cinquante machines sont concernées au total. Elles doivent donc désormais être inspectées par les techniciens de l’US Army et leurs collègues du motoriste Lycoming. C’est sa maison-mère Honeywell qui assure la maîtrise d’œuvre du chantier, ayant détectée les origines des incendies qui ont nécessité cette immobilisation.
Les ingénieurs ont essayé de comprendre pourquoi depuis quelques mois des CH-47 Chinook des versions Delta et Foxtrot mais aussi des MH-47G étaient touchés par ces sinistres. Quand certains ont été rapidement éteints et n’ont causé que des dégâts superficiels d’autres ont partiellement voire totalement détruit les hélicoptères en question. Trois de ces incendies se sont même produits quand les hélicoptères étaient en vol.
Le coupable est une pièce coûtant à l’unité moins d’un dollar US : un joint torique. Vous savez ce petit anneau de caoutchouc ou de silicone qui assure l’étanchéité d’à peu près tous les équipements hydromécaniques du monde. C’est donc lui, ou plutôt son usure prématuré qui a causé tous ces feux et départs de feux.
N’assurant plus son rôle, n’étant donc plus étanche, ce petit joint a laissé s’écouler du carburant qui a chauffé et s’est enflammé au contact des turbines.
La cause est simple, la solution un peu moins. Si le fabricant a déjà engagé la production de nouveaux joints toriques, à ses propres frais, la procédure de sécurité est déjà engagée par l’US Department of Defense. Toutes les turbines, de tous les Chinook militaires américains doivent être déposées et inspectées. Et les dits joints seront systématiquement remplacés, quel que soit leur état. On appelle cela le principe de précaution.
Les prévisions les plus optimistes donnent un retour à la normal au sein de l’US Army, et notamment de la National Guard, pour la mi-septembre. D’ici là les militaires américains devront savoir se passer de leur hélicoptère lourd, une machine qui assure bien souvent des fonctions de grue volante autant que de transport de troupes. Dans des états comme l’Alaska, la Californie, le Nevada, ou encore le Wyoming où les étendues désertiques sont fréquentes le Chinook est aussi un hélicoptère de service public.
Si officiellement aucun pays étranger n’est concerné par l’ordre d’immobilisation des hélicoptères en question on sait que la Grèce, l’Inde, et le Royaume-Uni observent de très près ce qu’il se passe dans l’US Army. Ils utilisent eux aussi à titre militaire des Chinook Delta et/ou Foxtrot.
Affaire donc à suivre.
Photos © US Army.
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